Égypte : le général, la médaille, le vol… et la récompense en fin de compte

C’est un scandale qui secoue le monde sportif égyptien et, au-delà, tout le pays. L’histoire commence vendredi dernier, quand une vidéo postée sur les réseaux sociaux montre le vice-président du club de football cairote de Zamalek, Mostafa Hadhoud, prendre, en cachette, une médaille dans sa proche lors de la distribution de trophées qui a lieu pendant la finale de la coupe d’Égypte de handball.

Traduction : « Son Excellence le général Mostafa Hadhoud vole une médaille […] Voilà la vérité des militaires et non pas ce que présentent Sissi et son réalisateur Peter Tamimi dans la série al-Ikhtiyar 3. »

L’acte en lui-même et la position officielle de la personne incriminée ont soulevé une vague de commentaires et de critiques dans les médias et les réseaux sociaux. Mostafa Hadhoud, général de l’armée sans fonction militaire, est un ancien gouverneur, ancien vice-directeur du renseignement militaire et ex-ministre de la production militaire.

Traduction : « – Mostafa Hadhoud était vice-directeur du renseignement militaire ?

– Oui, c’est pour ça que c’est un voleur. » [Parodie de la série d’espionnage Raafat al-Haggan]

Pris sur le fait, le général a déclaré qu’il n’avait fait que se saisir d’une médaille en argent, et non en or, pour la remettre lui-même à l’un des joueurs. Mais au terme d’une réunion de crise de la direction du club Zamalek, il a remis sa démission.

Or l’affaire, et l’indignation qu’elle provoque, ne s’arrête pas là. Car le Zamalek décide finalement de nommer Mostafa Hadhoud… conseiller à la sécurité du club !

Traduction : « – Ils ont nommé Mostafa Hadhoud conseiller à la sécurité du club Zamalek.

– Oui, comme ça il va attraper les voleurs de médailles. »

Traduction : « Après la nomination du général Mostafa Hadhoud en tant que conseiller sécuritaire du conseil d’administration du club Zamalek, il ne reste plus qu’à désigner un porte-parole militaire pour finaliser la structure [militaire] du club. »

Pour de nombreux internautes, il s’agit là d’un flagrant aveu d’impunité, voire pire : « On offre un poste d’importance à quelqu’un qui a démissionné pour avoir volé », écrit l’un d’eux. « Depuis 1952 [date de la prise de pouvoir des Officiers libres de Nasser], c’est toujours la même chose : qui va demander des comptes aux militaires ? », s’interroge un autre.