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Prochaines COP en Égypte et aux Émirats : la polémique commence

Violations des droits humains, exportations de pétrole, températures élevées… Le choix des deux pays pour les prochaines conférences sur le climat est d’ores et déjà très critiqué
L’organisation Human Rights Watch (HRW) a en particulier décrié le choix de l’Égypte, qu’elle qualifie de « récompense pour le pouvoir répressif » du président Abdel Fattah al-Sissi, régulièrement épinglé sur les droits humains (AFP/Julien de Rosa)
L’organisation Human Rights Watch (HRW) a en particulier décrié le choix de l’Égypte, qu’elle qualifie de « récompense pour le pouvoir répressif » du président Abdel Fattah al-Sissi, régulièrement épinglé sur les droits humains (AFP/Julien de Rosa)
Par MEE

Une « récompense au pouvoir répressif » de Sissi. Une mauvaise idée de programmer la COP « dans un pays pétrolier ». Un « très mauvais signal »… Alors que la COP26 vient de se terminer à Glasgow après deux semaines d’intenses négociations ayant abouti à l’adoption un texte jugé « tiède », le choix de l’organisation des prochaines COP, la 27e en Égypte et la 28e aux Émirats arabes unis (EAU), fait déjà polémique.

L’organisation Human Rights Watch (HRW) a en particulier décrié le choix de l’Égypte, qu’elle qualifie de « récompense pour le pouvoir répressif » du président Abdel Fattah al-Sissi, régulièrement épinglé sur les droits humains.

L’Égypte, qui compte selon les ONG environ 60 000 détenus d’opinion, risque d’utiliser son « rôle comme hôte de la COP27 pour faire oublier son bilan affligeant en matière de droits humains », avertit HRW dans un communiqué.

Un « choix incroyablement mauvais », a aussi commenté Joe Stork, directeur adjoint du département Moyen-Orient de l’ONG.

Les pays participant à la COP27 « doivent pousser l’Égypte à libérer les milliers de personnes emprisonnées pour avoir seulement exercé leur liberté d’expression et leur droit de réunion », à l’instar d’Ahmed Amacha, directeur de l’Association arabe pour l’environnement et le développement durable, détenu depuis 2020 et cité dans le communiqué.

Manifestations interdites

Certains spécialistes critiquent aussi le choix de ces deux pays, gros exportateurs de brut, pendant que d’autres s’amusent du choix de destinations chaudes où… la climatisation sera nécessaire.

Par ailleurs, souligne HRW, la COP27, qui se déroulera dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge, ne pourra pas accueillir de manifestations, pourtant rituelles lors des rassemblements internationaux pour le climat, car celles-ci sont interdites en Égypte depuis 2013.

Depuis que Sissi est arrivé au pouvoir cette année-là, il réprime l’ensemble de l’opposition, et la société civile est particulièrement prise pour cible.

Cela n’avait pas empêché l’Égypte d’accueillir en 2018 déjà la COP14 sur la biodiversité, également à Charm el-Cheikh.

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