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Séismes en Turquie et en Syrie : le « miracle » des survivants sortis des décombres au cinquième jour

Un adolescent a bu son urine pour survivre à Gaziantep, tandis qu’un nourrisson de dix jours a passé la moitié de sa courte vie sous les décombres
Un homme fait signe après avoir été sorti vivant des ruines, après le tremblement de terre meurtrier à İskenderun, en Turquie, le 10 février 2023 (Reuters)

Cinq jours après les tremblements de terre dévastateurs dans le sud de la Turquie et le nord de la Syrie, des survivants sont encore sortis des bâtiments effondrés.

Plus de 22 300 personnes ont péri depuis qu’un séisme d’une magnitude de 7,8 a frappé la ville de Gaziantep dans le sud de la Turquie lundi, lequel a été suivi peu après d’un autre séisme d’une magnitude de 7,5 dans la province de Kahramanmaraş.

On dénombre à l’heure actuelle pas moins de 18 991 morts en Turquie et 3 377 dans la Syrie voisine.

Selon les experts, 90 % des survivants sortis des décombres sont découverts dans les premières 72 heures, une fenêtre qui s’est achevée tôt jeudi matin. 

Cependant, on constate des exemples miraculeux de personnes dégagées des ruines aux quatrième et cinquième jours des opérations de secours.

Un adolescent turc, secouru après 94 heures à Gaziantep, raconte avoir dû boire son urine pour survivre.

Adnan Muhammed Korkut (17 ans) semblait relativement indemne quand il a émergé des décombres quatre jours après la catastrophe, souriant à la foule réjouie. 

Sa mère criait son nom de joie et l’a pris dans ses bras avant qu’il ne soit emmené sur une civière.

Traduction : « Le miracle Adnan Muhammed Korkut à Gaziantep ! Il a bu son urine pendant 5 jours, a prié 5 fois par jour sous les décombres. »

« Dieu merci, vous êtes arrivés », a-t-il déclaré, étreignant sa mère.

Le père de l’adolescent, Mehmet Korkut, raconte que lorsqu’il a appris que son fils faisait du bruit, il n’a pas quitté les ruines pendant des jours. Après le sauvetage de son fils, il s’est prosterné devant les ruines et a prié. 

Une mère et son fils ont également été secourus dans la province de Diyarbakır après plus de 100 heures sous des décombres. 

Sebahat Varli (32 ans) et son fils de 10 ans Serhat ont été sortis vivants des ruines d’un bâtiment effondré ce vendredi. Ils ont été emmenés dans un hôpital voisin. 

Dans le même temps, deux sœurs ont été sauvées des décombres à Kahramanmaraş. 

Ayfer (15 ans) a été secourue après être restée prise au piège pendant 99 heures, tandis que sa sœur Fatma (13 ans) a été récupérée par les sauveteurs deux heures plus tard. 

Traduction : « Deux sœurs sauvées en Turquie après 100 heures sous les décombres. »

Toujours à Kahramanmaraş, Mina (5 ans) a été extraite d’un bâtiment effondré après 89 heures. 

« Je suis très heureux. Je n’ai jamais été aussi heureux. Je suis très heureux de la secourir », a confié Murat Kaya, sauveteur, à l’agence Anadolu.

Un nourrisson de dix jours secouru

À Hatay, l’une des provinces les plus touchées, un nourrisson de dix jours, Yağız Ulaş, a été trouvé vivant avec sa mère après 90 heures.

Traduction : « Yağız Ulaş, 10 jours, a été sauvé des ruines avec sa famille, 90 heures après le séisme. »

Les images montrent les secouristes portant le bébé, qui a passé près de la moitié de sa courte vie sous les décombres, et l’enveloppant dans une couverture. 

Dans le district d’Antakya, Hazal (5 ans) et sa mère Betul Guner ont été sauvées tard jeudi soir. Un père et sa fille ont également été sortis de ces décombres. 

Toujours à Antakya, un bébé d’un an et les membres de sa famille ont été sortis vivants. 

Sela Elbarazi a été sauvée à Antakya après avoir été piégée 96 heures, avec sa mère, son père, son frère et son oncle. 

Traduction : « Une jeune enfant et sa famille sorties vivantes des ruines, 96 heures après les secousses en Turquie. Sela Elbarazi, sa mère, son père, son frère et son oncle ont été sauvés dans le district d’Antakya dans la province de Hatay. »

Dans le nord-ouest de la Syrie, un enfant a été sorti des décombres à 11 h 17 heure locale vendredi matin à Jandairis, au nord d’Alep, a annoncé l’organisation de protection civile des Casques blancs. 

Traduction : « Alors que se poursuivent les opération de recherche dans la ville de Jandairis, au nord d’#Alep, nos équipes ont récupéré le corps d’un enfant à 11 h 17 aujourd’hui, vendredi 10 février. Nos équipes recensent actuellement la récupération de 513 corps et de plus de 813 blessés dans les ruines. »

L’organisation indique que son équipe a récupéré 513 corps et plus de 813 blessés dans les ruines dans les zones tenues par l’opposition en Syrie.

Jeudi, les Casques blancs avaient précisé que l’aide fournie par l’ONU dans le nord-ouest de la Syrie était l’aide de routine similaire à l’aide fournie avant les séismes et qu’elle était insuffisante pour les opérations de secours.

« L’ONU ne fournit pas l’aide dont nous avons le plus besoin pour nous aider à sauver des vies alors le temps nous est compté », déplorait Raed al-Saleh, qui dirige le groupe de bénévoles.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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