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Algérie : Abdelmadjid Tebboune élu président avec 58,15 % des voix

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Algérie : Abdelmadjid Tebboune élu président avec 58,15 % des voix
Les résultats préliminaires de l’élection, annoncés ce vendredi 13 décembre par l’Autorité nationale indépendante des élections, donnent Abdelmadjid Tebboune président avec 58,15 % des voix

Mises à jour du direct

4 années ago
Abdelkader Bengrina, 57 ans, est un des candidats à la présidentielle (AFP)

Autre candidat à avoir voté : Abdelkader Bengrina, 57 ans. Cet ancien syndicaliste a été ministre du Tourisme de 1997 à 1999. Le parti dans lequel il militait alors, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), formation islamiste se réclamant des Frères musulmans, avait intégré le gouvernement d’Ahmed Ouyahia, sous la présidence de Liamine Zeroual.

Le MSP a ensuite participé, aux côtés du FLN et du RND, à l’Alliance présidentielle, avant de s’en retirer en 2012.

Peu avant, Abdelkader Bengrina avait fondé avec d’autres dissidents du MSP un nouveau parti islamiste, puis le mouvement islamiste El Bina, qui a soutenu la présidence Bouteflika.

La coalition parlementaire à laquelle appartient El Bina a récupéré en juillet la présidence de la Chambre basse, traditionnellement dévolue au FLN majoritaire, après la démission de son titulaire.

4 années ago

D’après des médias locaux, l’ancien président déchu Abdelaziz Bouteflika a voté par procuration (photo El Khabar). Son frère Nacer aussi a voté.  

Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, a quitté le pouvoir le 1er avril avant la fin de son quatrième mandat, qui devait se terminer le 28 avril. 

Le président algérien aurait voulu partir sans successeur désigné, ne laissant que la mort se mettre en travers de son chemin et emportant avec lui une partie de l’histoire de l’Algérie. 

Mais les Algériens, sortis par centaines de milliers dans la rue depuis le 22 février pour protester d’abord contre un cinquième mandat puis pour réclamer le départ du président et celui du système, ont renversé la donne qui semblait acquise quelques semaines auparavant. Et le patron de l’armée, le chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah, en appelant le Conseil constitutionnel à le démettre de ses fonctions, a précipité sa sortie.  

https://www.facebook.com/daho.ferroudj/videos/10212672581884290/
4 années ago

S’il hérite d’une situation sociale explosive, le nouveau président algérien devra aussi trouver des réponses pour redresser une économie en crise. Car d’ici à 2022, les économistes prévoient un épuisement des réserves de change – de 200 milliards de dollars en 2014. L’Algérie devrait alors se retrouver en cessation de paiement.

Fin 2018, dans un rapport intitulé « Surmonter la paralysie économique de l’Algérie », le centre d’analyse International Crisis Group (ICG) estimait que des réformes étaient urgentes pour diversifier l’économie. Le pays peut néanmoins compter sur une dette extérieure inférieure à 2 % du PIB et à des partenaires « prêts à apporter leur soutien ».

Socialiste jusqu’au début des années 1990, l’économie reste marquée par une forte intervention étatique. La rente pétrolière subventionne notamment carburant, eau, santé, logements et produits de base.

L'économie algérienne en chiffres

Pays membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), l’Algérie est le troisième producteur de brut d’Afrique et parmi les dix premiers producteurs mondiaux de gaz. Les hydrocarbures rapportent plus de 95 % des recettes extérieures et contribuent pour 60 % au budget de l’État.

Le pays produit actuellement environ un million de barils de pétrole par jour contre plus d’1,4 million en 2005, selon les autorités.

Mi-novembre, les députés ont adopté un projet de loi visant à assouplir et simplifier le régime juridique et fiscal du secteur des hydrocarbures pour attirer les investisseurs étrangers. Mais le texte a suscité un tollé car soupçonné de « brader » la richesse nationale aux multinationales.

4 années ago

Manifestation à Alger-Centre contre la tenue de la présidentielle. La police tente de juguler la foule en procédant à des arrestations et en bouclant certaines ruelles adjacentes à la rue principale Didouche Mourad. 

https://www.facebook.com/RadioMPost/videos/1100397266970526/

Au centre d’Alger, la police a chargé de nombreuses fois des groupes de manifestants sur les deux avenues centrales Larbi Ben Mhidi et Didouche Mourad, à coups de matraque, des femmes qui manifestent ont été violemment giflées par des policiers anti-émeutes, mais les manifestants s’enfuient, se dispersent puis se regroupent de nouveaux dans les ruelles adjacentes aux grandes avenues pour tenter de reprendre la manifestation sur les grandes avenues.

Une importante foule de manifestants a réussi à briser les cordons de policiers anti-émeutes et a envahi la place de la Grande Poste.

https://www.facebook.com/watch/?v=427649424788417
4 années ago

Dans ce centre de vote de la Casbah d’Alger, à 10 h 30, 45 électeurs avaient voté. « Un taux anormal pour Alger », commente à Middle East Eye le chef de centre (MEE/Daikha Dridi)

4 années ago

Deux centres de vote ont été saccagés jeudi à Béjaïa, grande ville de Kabylie, par des opposants au scrutin présidentiel qui a débuté dans la matinée, ont rapporté des habitants.

Des personnes « ont saccagé des urnes et détruit une partie des listes électorales », ont rapporté ces témoins, contactés par l’AFP depuis Alger.

Selon les médias locaux, aucune opération de vote n’a été enregistrée dans la ville.

Les forces du Pacte de l’alternative démocratique (rassemblement de différents partis politiques, associations et membres de la société civile) ont appelé à un rassemblement devant le siège de la wilaya (préfecture) « pour exiger l’annulation pure et simple de cette élection ».

https://twitter.com/AbdouTouazi3/status/1205046828233830400

À Tizi-Ouzou et à Béjaïa, aucun des cinq candidats à la présidentielle n’a tenu de meeting. La Kabylie est une région historiquement réfractaire au pouvoir central.

4 années ago

« Je ne vote pas à l’élection des gangsters. Je suis là parce que j’attends la manifestation qui va arriver de Bab el Oued », témoigne à Middle East Eye un père de famille, inspecteur de police à la retraite (MEE/Daikha Dridi)
 

4 années ago
Azzedine Mihoubi, patron du RND, a aussi le soutien du FLN (AFP)

Le premier candidat à avoir voté est Azzedine Mihoubi. À 60 ans, ce journaliste de carrière originaire de M’sila (centre est), écrivain et poète, a été député de 1997 à 2002. Il a ensuite alterné direction d’établissements publics (radio puis bibliothèque nationales) et postes ministériels sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika.

Après la Communication (2008-2010), il hérite en 2015 de la Culture, qu’il conserve jusqu’au 31 mars 2019, deux jours avant la démission de Bouteflika.

FLN et RND, jumeaux maudits de la politique algérienne
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En juillet, il a succédé, à la tête du Rassemblement national démocratique (RND), principal allié du FLN au sein de l’Alliance présidentielle soutenant Abdelaziz Bouteflika, à l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, dont il est réputé proche, quand celui-ci a été incarcéré dans des affaires de corruption.

Dimanche, dernier jour de campagne électorale, alors qu’il se trouvait pour un meeting à Batna (est), a promisn s’il était élu président, de « redonner confiance aux enfants du pays, notamment les jeunes et les porteurs de projets, pour dynamiser le développement à travers les diverses localités du pays ».

Dans d’autres villes, il a également déclaré qu’il œuvrerait à « faciliter les procédures d’investissements étrangers en Algérie conformément aux lois en vigueur assurant les droits du pays d'accueil et le développement de son économie ».

Il s’est aussi engagé à « recourir au peuple à chaque fois qu'il sera nécessaire de le consulter sur des questions cruciales concernant l’avenir de la nation ».

Candidat du RND, aussi soutenu par le FLN, il apparaît de plus en plus comme un candidat ayant la préférence de l’armée, même si celle-ci affirme n’avoir aucun favori.

4 années ago
Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères (AFP)

« Le royaume marocain a décidé de se tenir à une attitude de non-ingérence par rapport aux récents développements en Algérie », a déclaré en mars Nasser Bourita, le ministre marocain des Affaires étrangères, à l’AFP. Et s’écarter de la position officielle marocaine se paye cher.

En mai, les propos du chef du gouvernement, Saâdeddine el-Othmani, qui s’était hasardé à dire : « Avec la nouvelle équipe dirigeante en Algérie, nous espérons trouver des solutions et nous espérons qu’elle n’adoptera pas le même comportement hostile vis-à-vis du Maroc », lui ont valu des réprimandes.

« Le chef du gouvernement n’a lancé aucun appel, mais il a formulé un souhait pour l’ouverture des frontières entre les deux pays, et ce dans une discussion en privé », s’était alors empressé de préciser le porte-parole du gouvernement, Mustapha Khalfi.

Le patronat marocain, avant tout au service du Palais
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Autre victime : Salaheddine Mezouar, chef du patronat, a été poussé à la démission pour avoir violé la règle décrétée par le Palais en commentant la situation en Algérie. « Le Maroc s’abstient de tout commentaire à ce sujet. Il n’a ni à se mêler des développements internes que connaît ce pays voisin, ni à les commenter de quelque manière que ce soit », lui rappelait le ministre des Affaires étrangères.

D’ailleurs, la très officielle agence de presse officielle, la MAP, d’ordinaire peu amène envers le voisin algérien, ne s’est livrée à aucune analyse du hirak ni de la présidentielle du 12 décembre.

Une règle dont ne s’embarrassent pas certains journaux réputés proches du pouvoir. Lorsque, par exemple, le candidat algérien Abdelmadjid Tebboune a demandé, le 24 novembre, des excuses au Maroc en déclarant que « les Algériens avaient été humiliés lors de la fermeture de la frontière algéro-marocaine », le site d’information Le360, réputé proche du secrétaire particulier du roi, Mohamed Mounir Majidir, n’avait pas manqué de riposter.

« Les relations algéro-marocaines sont appelées à se compliquer davantage après la sortie, dimanche 24 novembre à Alger, du candidat septuagénaire à la présidentielle contestée du 12 décembre, Abdelmadjid Tebboune », écrivait le journal en ligne le 25 novembre.

« Décidément, les candidats à l’élection présidentielle algérienne, en mal d’idées et de programmes – et tournant en rond dans une campagne pratiquement à huis clos, le scrutin étant rejeté en bloc par la population –, font une fixation sur le royaume. Des accusations de trafic de drogue aux frontières fermées, ils ne savent plus quoi inventer pour attirer une population totalement désintéressée », s’emportait à son tour Hespress en français le 2 décembre.

Sur les réseaux sociaux, les élections algériennes ne passionnent pas les Marocains qui notent que les candidats à la présidentielle sont tous issus du « système ». Certains comparent l’Algérie et le Maroc à l’aune de la répression qui frappe les voix dissidentes, comme le journaliste Ali Lmrabet qui réagit sobrement à l’arrestation du bédéiste Nime.

Pour certains, les élections se réduisent à la candidature d’Abdelmadjid Tebboune : « Caporal Tebboune, même si vous êtes élu par les résidus de la issaba [la bande], vous ne représenterez que vos généraux mais jamais le peuple algérien qui a une tout autre opinion sur un bloc maghrébin fort, uni et enfin débarrassé des casseroles que vous traînez, qui appauvrissent le peuple maghrébin et enrichissent les fils des généraux. Vos magouilles pour faire du Maroc un bouc-émissaire, un ennemi, ne fonctionnent plus », commente un internaute en réaction à un article de Yabiladi.

Pour d’autres, l’ouverture des frontières constitue le seul enjeu du scrutin du 12 décembre. Ainsi, Hijra Express, compte Twitter qui « aide à l’installation au Maroc par le biais de la hijra », va jusqu’à « implorer Allah » de faciliter « l’ouverture de la frontière Algérie/Maroc car il en découlera énormément de bienfaits économiques, sociaux et religieux ».

Par Amine Saadani à Rabat

4 années ago

Les quelque 61 000 bureaux ont ouvert comme prévu à 8 h 00 à travers le pays, selon l’agence de presse officielle APS. À Bab el Oued, une centaine d’électeurs, dont de nombreux jeunes, se pressaient déjà, contre toute attente, devant le principal bureau de vote de ce quartier populaire d’Alger, a constaté une journaliste de l’AFP.

Centre de vote El Berkani, à Alger, jeudi 12 décembre à 9 h (MEE/Daikha Dridi)

Toujours selon les statistiques officielles, 24 millions d’électeurs sont invités à voter. Mais faute de sondages, il est difficile de prévoir quelle part ira voter, dans un pays où la participation était ces dernières années traditionnellement faible. La plupart des observateurs s’attendent toutefois à une très forte abstention, alors que le pouvoir répète que la participation sera « massive ».

Grande Poste, Alger. Après les manifestations de mercredi qui se sont poursuivies dans la nuit, la présence policière reste très importante (MEE/Daikha Dridi)

Les bureaux de vote doivent fermer à 19 h mais aucun chiffre ne devrait être disponible immédiatement. Lors des précédents scrutins, le taux de participation avait été annoncé tard dans la soirée, et les résultats le lendemain.

En fonction du résultat, un second tour pourrait avoir lieu dans les prochaines semaines.

4 années ago

Manifestations nocturnes, bureaux de vote attaqués, affrontements avec les forces de l’ordre : la nuit de mercredi à jeudi a été émaillée de plusieurs incidents.

À Alger, des milliers de manifestants ont affiché mercredi leur détermination aux cris de « Pas de vote ! ». Ils ont forcé un important dispositif de police qui n’a pu les disperser qu’en chargeant violemment, faisant plusieurs blessés.

Les médias locaux et les réseaux sociaux rapportent aussi qu’en Kabylie, des affrontements ont éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre, notamment à Bouira, Tizi Ouzou et Béjaïa.

https://twitter.com/LyesOnena/status/1204871985135849472
https://twitter.com/ZerguiniAzzedi1/status/1204829528763371526