Les pertes civiles dues aux bombardements menés par les États-Unis contre l’EI ont doublé en un an
Les victimes civiles des bombardements dirigés par les Américains contre des cibles de l’État islamique (EI) ont probablement plus que doublé au cours de la deuxième année de la campagne, a déclaré lundi un groupe de surveillance à l’occasion du deuxième anniversaire de l’intervention militaire américaine.
Depuis qu’elle a débuté il y a exactement deux ans, la coalition de lutte contre l’EI a lancé plus de 14 300 frappes, définies comme toute incursion au cours de laquelle une ou plusieurs munitions sont larguées, selon Airwars, un groupe de surveillance basé à Londres qui compile des données sur les frappes et les signalements de victimes civiles.
La coalition, qui comprend le Royaume-Uni, la France, les Pays-Bas et l’Australie, a considérablement intensifié sa campagne au cours de la deuxième année, augmentant de 39 %le nombre d’attaques, a ajouté le groupe.
Les États-Unis, qui sont responsables des règles d’engagement pour l’ensemble de la coalition, continuent de mener eux-mêmes la grande majorité des frappes. Au cours des deux années de bombardements en Syrie, 95 % des bombes ont été larguées par des avions américains, d’après Airwars.
Entre août 2014 et juillet 2016, les États-Unis ont dépensé en moyenne 11,9 millions de dollars par jour pour les bombardements.
Selon Airwars, l’augmentation du nombre de frappes s’est accompagnée d’un pic des pertes civiles.
Le groupe affirme qu’au moins 1 568 non-combattants sont susceptibles d’avoir été tués au cours de ces deux années de campagne.
Airwars a compilé les signalements de 527 incidents distincts ayant causé des pertes civiles.
Le groupe a indiqué à Middle East Eye qu’il se peut que la coalition américaine ait relâché ses règles d’engagement en Syrie en raison du grand nombre de frappes et de victimes civiles signalées.
Un bombardement attribué à la coalition a tué au moins 56 civils près de la poudrière syrienne de Manbij à la fin du mois dernier.
Après deux années de bombardements, les États-Unis estiment que l’EI a été chassé de 40 % du territoire peuplé qu’il détenait autrefois en Irak, et d’entre 10 et 20 % du territoire dont il s’était emparé en Syrie.
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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