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VIDÉO : Des rebelles syriens soutenus par Washington vus en train de commettre un crime de guerre

La vidéo obtenue par MEE montre un membre de la Force du martyr Ahmed al-Abdo, soutenue par les États-Unis, tirer sur le corps sans vie d’un militant de l’État islamique, en violation de la Convention de Genève
Image montrant le moment où un combattant de la Force du martyr Ahmed al-Abdo pointe un pistolet sur le cadavre d’un membre de l’État islamique (capture d’écran)
Par MEE

Un groupe rebelle soutenu par les États-Unis en Syrie a peut-être commis un crime de guerre dans sa lutte contre le groupe État islamique (EI), selon des images obtenues par Middle East Eye.

La vidéo filmée dans le désert syrien, près de Homs, au début de cette année montre un membre de la Force du martyr Ahmed al-Abdo tirer à plusieurs reprises dans la tête d’un combattant mort appartenant à l’EI.

Les forces spéciales américaines forment les rebelles dans la ville de Tanf, située près de la frontière syro-jordanienne. La zone est devenue une poudrière ces dernières semaines lorsque les milices soutenues par l’Iran ont tenté de se rapprocher de la garnison américaine, poussant les avions de la coalition américaine à riposter.

La Force du martyr Ahmad al-Abdo fait partie de la Brigade du Front du Sud de l’Armée syrienne libre soutenue par les États-Unis et se bat contre l’EI dans la région de Qalamoun et dans la campagne de Damas.

Le groupe a reçu de l’équipement tel que des missiles, des véhicules et du matériel de formation et de combat de la part des États-Unis, ce qui les a aidés à abattre un avion de guerre de l’armée syrienne le mois dernier.

Les États-Unis forment et équipent les factions rebelles depuis 2013. Les critères utilisés pour évaluer chaque groupe sont néanmoins tenus secrets.

Possibles crimes de guerre

Les actes commis dans la vidéo sont de possibles crimes de guerre en violation de la Convention de Genève, qui interdit la « mutilation de cadavres ». Ces actes semblent également remettre en cause le jugement éthique des États-Unis lorsqu’il s’agit des forces rebelles.

Les images obtenues par MEE montrent les forces spéciales américaines assister et conseiller les soldats du Front du Sud près de la frontière syro-jordanienne.

On peut également y voir un match de football durant lequel un joueur utilise une arme de poing pour tirer dans le ballon, ne manquant les autres joueurs que de quelques centimètres.

Le Commandement central des États-Unis (Centcom), qui dirige la coalition contre l’EI, a déclaré à MEE qu’il n’avait pas lancé d’enquête sur l’incident.

Dans un communiqué, il a affirmé que les forces partenaires avaient compris l’obligation de se conformer aux lois des conflits armés et que toute violation « serait inacceptable et devrait faire l’objet d’une enquête transparente ».

Image montrant le moment où un combattant de la Force du martyr Ahmed al-Abdo pointe un pistolet sur le cadavre d’un membre de l’État islamique (capture d’écran)

« Les résultats de ces examens sont rapportés au Congrès sur une base trimestrielle, conformément à la loi ».

Les forces partenaires sont « soumis à un examen strict […] concernant de possibles associations avec des organisations terroristes », ajoutait le communiqué.

C’est la dernière controverse en date entourant les groupes soutenus par les États-Unis.

Des forces kurdes soutenues par ces derniers ont également été accusées par des groupes de défense des droits de l’homme de commettre des crimes de guerre et de déplacer de force des milliers de civils syriens, principalement des Arabes, et de démolir des villages dans le nord de la Syrie depuis 2015.

En parallèle, des combats ont éclaté l’année dernière entre les rebelles soutenus par le Pentagone et ceux soutenus par la CIA, les responsables américains ayant signalé des fusillades répétées alors que les deux groupes soutenus par les États-Unis manœuvraient dans un territoire contesté à la périphérie nord d’Alep.

 

Traduit de l’anglais (original).

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