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Alep : des affrontements éclatent alors que débute la « pause humanitaire » de la Russie

Des affrontements ont éclaté dans une zone censée fournir un passage sûr pour les civils souhaitant fuir Alep au cours d’un bref cessez-le-feu mis en place par les forces russes
Des Syriens transportent le corps d'un homme tué lors de frappes aériennes sur le quartier rebelle de Fardous à Alep (AFP)

Une « pause humanitaire » qui a pris effet jeudi à Alep a rapidement été mise à l’épreuve par des combats ayant éclaté dans l’un des huit corridors humanitaires censés permettre aux civils de fuir en toute sécurité, a témoigné un photographe de l'AFP.

Des échanges d'artillerie ont éclaté autour du point de passage situé sur la ligne de front dans le centre-ville d’Alep, a-t-il précisé. L’agence de presse étatique syrienne SANA a accusé des « groupes terroristes ».

Plus de 250 000 civils sont pris au piège dans l'est de la ville contrôlé par les rebelles. La zone est en état de siège quasi-continu depuis la mi-juillet et subit un bombardement dévastateur des avions du gouvernement syrien et de la Russie depuis le 22 septembre dernier.

La Russie a déclaré que la pause dans l’offensive de l'armée syrienne, qui a débuté ce mardi, se poursuivra au moins jusqu'à 16 h GMT aujourd’hui et pourrait être prolongée. L'armée syrienne a indiqué qu’elle durerait trois jours.

L'armée syrienne a annoncé qu'elle ouvrait huit corridors humanitaires pour permettre aux civils de partir, dont deux peuvent également être utilisés par les combattants de l’opposition à condition qu'ils laissent leurs armes derrière eux.

Des résidents d’Alep interrogés par l'AFP ont confié qu'ils étaient impatients de partir mais qu’ils voulaient s’assurer d’abord qu'ils pourraient le faire en toute sécurité.

« Même si je dois partir à cause de la détérioration des conditions de vie causée par le siège et le manque de nourriture et de travail, je ne veux pas risquer ma vie ou celle de ma famille en étant parmi les premiers à le faire », a déclaré Mohammed Shayah, un père de quatre enfants actuellement au chômage.

L’envoyé de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a déclaré que la trêve n’était pas assez longue et ne permettrait d’évacuer en toute sécurité que 200 blessés.

Pourparlers difficiles à Berlin

Suite à des entretiens difficiles avec les dirigeants français et allemands à Berlin mercredi, le président russe Vladimir Poutine a soulevé la possibilité d'étendre le cessez-le-feu unilatéral.

Le président français François Hollande a condamné le bombardement d’Alep, le qualifiant de « crime de guerre », tandis que la chancelière allemande Angela Merkel l’a décrit comme « inhumain et cruel ».

L’analyste de la Syrie Thomas Pierret, de l'Université d'Édimbourg, a expliqué que l'arrêt des frappes aériennes russes était un moyen pour Moscou de « gérer la pression internationale ».

« La Russie tente périodiquement d'atténuer les tensions avec l'Occident sur Alep grâce à de telles initiatives. C’est la continuation de la guerre par des moyens diplomatiques. »

Traduit de l'anglais (original).

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