En Égypte, un pont se construit sous... vos fenêtres
Les images étranges d’un pont routier en construction obstruant des bâtiments résidentiels à Gizeh sont devenues le symbole de l’incompétence des autorités pour de nombreux Égyptiens et une source infinie de plaisanteries moqueuses sur internet.
Ce pont, situé dans la rue Haram, une voie populaire du quartier de Nasr al-Din, est construit dans le but de réduire les bouchons dans la zone et relie les deux extrémités du périphérique qui entoure le Grand Caire.
Le pont bloque toutefois une rangée de bâtiments résidentiels et semble traverser directement certains logements.
Les images qui circulent en ligne ont suscité un tollé. Nombreux sont les Égyptiens qui critiquent le gouvernement pour sa corruption et le manque de régulations qui ont, selon eux, permis la poursuite du projet.
La construction de 12 kilomètres, qui devrait être achevée dans l’année, coûte environ 5 milliards de livres égyptiennes (environ 294 millions d’euros).
La pression sur les responsables s’est accrue ces derniers jours après la remise en cause par certains de la façon dont les permis permettant de s’étendre dans des bâtiments résidentiels privés avaient été obtenus.
En réponse, Hani Younis, conseiller presse du Premier ministre, a déclaré : « Un quart de milliard de livres est alloué aux indemnités pour les propriétés endommagées sur cet axe qui seront détruites, mais d’autres propriétés ne feront pas l’objet de compensations. »
Le directeur de l’autorité de reconstruction en Égypte, le major-général Mahmoud Nasser, a quant à lui répété que les habitants seraient indemnisés dans une interview téléphonique diffusée sur la chaîne MBC.
« Si j’attends pour démolir tous les bâtiments que leurs habitants soient relogés, cela me prendrait une vingtaine d’années pour terminer ce projet. Si quiconque en est affecté, nous enverrons la commission qui décidera de l’indemnité appropriée par appartement et leur donnera l’argent afin de les reloger », a-t-il affirmé.
« S’ils choisissent de rester, ils ne recevront pas d’indemnités car c’est leur choix. Si des habitants vivent-là illégalement, ils ne seront pas indemnisés non plus… Je ne sais pas pourquoi ces images circulent maintenant, nous travaillons sur ce pont depuis l’année dernière. »
Sur internet, des inquiétudes ont été soulevées concernant la sécurité des habitants qui vivent à proximité, ainsi qu’au sujet de l’augmentation du bruit et de la pollution de l’air dans une zone déjà très densément peuplée.
Traduction : « C’est leur pays pas le nôtre, si tu veux savoir ce que cela signifie d’être dirigé par l’armée, cette photo l’explique clairement. »
Traduction : « Va frapper à leur porte et dis-leur de rentrer leur linge parce qu’on construit un pont. »
Traduction : « Il ne reste qu’à acheter un appartement au 5e ou 6e étage et ouvrir une station-service. »
Alors que la population égyptienne a dépassé les 100 millions d’habitants, le logement est un problème croissant. Près de 10 millions de personnes vivent dans la capitale, Le Caire, et 9 millions à Gizeh, de l’autre côté du Nil.
Le gouvernement du président Abdel Fattah al-Sissi ne cesse de mettre en garde contre la surpopulation, qu’il considère comme une menace majeure pour le pays.
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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