Des personnalités arabes lancent une initiative contre le plan d’annexion de la Cisjordanie
Des intellectuels arabes, d’anciens responsables politiques, des activistes, des universitaires, des juristes, des artistes et des scientifiques ont cosigné cette semaine une pétition dénonçant le projet d’Israël d’annexer 30 % de la Cisjordanie occupée.
L’initiative, lancée par l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères et ex-émissaire de l’ONU pour la Syrie Lakhdar Brahimi, a rassemblé les signatures de plusieurs ex-Premiers ministres, notamment l’Irakien Iyad Allaoui, le Libanais Fouad Siniora, le Jordanien Taher al-Mesri ou le Palestinien Salam Fayyad, ainsi que des ex-chefs de la diplomatie comme l’Algérien Ramtane Lamamra, le Tunisien Ahmed Ounis, le Mauritanien Ahmed Ould Tekdi, le Marocain Salaheddine Mezouar, etc.
Les députées de la Knesset Heba Yazbak et Aida Touma, les Nobel de la paix tunisiens Abdessattar ben Moussa, Fadhel Mahfoudh et Wided Bouchemaoui, ainsi que Hanan Achrawi, membre du comité exécutif de l’Organisation pour la libération de la Palestine (OLP), entre autres, ont signé ce texte.
Dénonçant le projet d’annexion, les signataires considèrent que « ce plan israélo-américain, destiné à réaliser le rêve sioniste de Théodore Herzl, celui d’une mainmise sur la totalité de la Palestine historique, viole les principes de l’autodétermination et de la paix fondée sur la justice ».
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« Il illustre en outre, plus que jamais, le soutien absolu des États-Unis à la politique annexionniste israélienne, faisant fi du droit international et des résolutions votées par l’ONU pendant plusieurs décennies. »
« La portée de ce plan se révèle à la lumière de la loi constitutionnelle israélienne de 2018 qui stipule que ‘’l’exercice du droit à l’autodétermination dans l’État d’Israël est un droit exclusif du peuple juif’’. En étendant son autorité sur l’ensemble des territoires palestiniens, Israël dénie en théorie, selon cette loi, et en pratique, selon ce plan, les droits inaliénables du peuple palestinien d’exercer sa souveraineté sur son sol. »
Les signataires disent soutenir « le droit des Palestiniens à user de tous les moyens légitimes pour résister à l’occupation, à l’oppression et à la discrimination, y compris leur droit d’appeler pour y mettre fin aux boycott, désinvestissement et sanctions économiques et financières ».
« Ce sont des moyens pacifiques déjà utilisés avec succès par les Irlandais, les Indiens et les Sud-Africains dans leurs justes luttes contre le colonialisme, de même que par les noirs aux États-Unis qui appellent de nos jours au boycott des institutions qui les oppriment », rappellent-ils.
« Nous considérons que toutes les démarches entreprises par le gouvernement de Netanyahou et par l’administration de Trump pour réaliser leur plan, d’ailleurs condamné par la grande majorité des membres de l’ONU, sont illégales et illégitimes, nulles et non avenues », affirment les signataires de cette pétition.
Ils appellent à « des mesures concrètes de soutien arabe et international au peuple palestinien dans sa lutte pour la liberté, la justice, l’égalité et la souveraineté nationale », ainsi qu’à des « sanctions internationales à l’encontre d’Israël [qui] feront reculer Netanyahou et Trump en leur faisant cher payer le coût de leur plan, qui constitue une menace à l’encontre de la paix mondiale et la sécurité ».
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