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Les supercheries d'Israël nuisent aux négociations sur le nucléaire iranien

Au lieu de diaboliser l'Iran et de le traiter en paria, n'y aurait-il pas plus à gagner en collaborant et coopérant ?

A la suite de l'Holocauste, David Ben Gourion décidait qu'Israël devait posséder l'arme ultime pour se protéger des ennemis arabes qui pourraient chercher à le détruire. Une longue série de conflits et de violences interethniques entre juifs et Arabes débuta en Palestine mandataire après la première guerre mondiale, aboutissant à la guerre d'indépendance de 1948, durant laquelle Israël combattit des Etats frontaliers comme la Jordanie et l'Egypte. Bien qu'Israël obtienne finalement sa propre existence suite à la guerre, le prix payé était extraordinairement élevé en termes de vies et de trésor.

Ainsi, au moment de son retour au pouvoir en 1955 pour un second mandat en tant que Premier ministre, David Ben Gourion ordonna le développement d'une arme nucléaire. Il confia le projet à l'habile et ingénieux vice-ministre de la Défense Shimon Peres, un de ses soutiens les plus proches.

Un débat initial posait la question de savoir si la bombe devait être construite avec les seules ressources internes ou si Israël devait trouver à l'extérieur les matières premières nécessaires pour produire une telle arme. Ce débat fut crucial et l'effet destructeur de son issue sur toute la politique nucléaire israélienne se fait encore ressentir aujourd'hui. Si Israël avait décidé de produire une ADM sur ses seules propres capacités nationales comme Ernst Bergmann, conseiller scientifique de David Ben Gourion, l'avait proposé, cela aurait pris plus de temps. Israël aurait eu plus de contrôle sur le processus tout entier, et ce sans aucune dépendance vis-à-vis d'agents extérieurs. Cela aurait aussi pu lui permettre d'être plus ouvert sur son intention.

Mais Shimon Peres eut le dernier mot et détermina qu'Israël chercherait à travers le monde tout ce qui serait nécessaire en termes de subventions, de produits et procédés. Comme Avner Cohen le révèle (documents d'archive publiés ici) dans son captivant nouveau récit sur la mystification des services de renseignement et des diplomates américains par Israël, cette recherche impliquerait une collaboration secrète avec la Norvège, la France, le Royaume-Uni, l'Afrique du Sud, l'Allemagne et les Etats-Unis eux-mêmes. A cause de cette alliance complexe et de la campagne internationale grandissante pour la non-prolifération, les secrets et même les mensonges devinrent essentiels au projet.

Pour la plupart, ces nations ont apporté leur participation en toute connaissance de cause. Mais pour les Etats-Unis, il est probable que des agents du Mossad, dont le futur producteur hollywoodien Arnon Milchan (qui aurait prétendument fourni illégalement des amorces nucléaires aux Etats-Unis dans les années 80) et d'autres, aient volé l'uranium d’une usine de production américaine pour construire la bombe.

Les juifs américains ont financé la bombe d'Israël

De plus, David Ben Gourion et Shimon Peres se tournèrent vers les riches juifs de la diaspora pour le financement du projet. Abraham Feinberg, un éminent sioniste de New York ayant fait fortune dans le shmatteh (textile), était un des plus riches donateurs des campagnes démocrates. Il commença en levant des fonds pour la « notoirement corrompue » campagne de 1948 pour le Sénat de Lyndon Johnson. Il leva 400 000 dollars pour la campagne présidentielle d’Harry Truman de 1952. Lui et Philip Klutznik levèrent 500 000 dollars pour la campagne de 1960 de John F. Kennedy.

Selon les entretiens de Seymour Hersh avec Abraham Feinberg, le soutien fut fourni avec une contrepartie « exprimée de manière crue ». Kennedy ne s'immiscerait pas dans le projet nucléaire d'Israël. Quand le Président, qui avait fait de la non-prolifération un des piliers de sa campagne, fit pression pour l'inspection du site de Dimona, Abraham Feinberg répondit avec virulence. Il dit au Président que les efforts de sa future collecte de fonds dépendaient de l'abandon de cette demande. John F. Kennedy acquiesça.

Il existe des points de vue alternatifs sur cette relation. Avner Cohen pense que John F. Kennedy, dans sa correspondance officielle, était un des présidents des Etats-Unis les plus fermes envers le programme nucléaire d'Israël. En fait, le jour où David Ben Gourion démissionna de son poste de Premier ministre en 1962, l'ambassadeur des Etats-Unis était sur le point de livrer un ultimatum aux Israéliens qui établissait clairement des restrictions devant être apportées au programme nucléaire. Les dirigeants israéliens craignirent qu'en cas de refus les Etats-Unis révoquent l'exonération d'impôt pour toutes les donations en faveur d’Israël. Seulement quelques mois plus tard, John F. Kennedy fut assassiné et son successeur, Lyndon Johnson, décida de ne pas donner suite.

Abraham Feinberg devint également responsable de la collecte de fonds privée du projet de Dimona, levant 40 millions de dollars (correspondant à environ 350 millions de dollars actuels) pour couvrir les énormes coûts financiers, de recherches et de construction. Des associations caritatives sionistes recevaient la plupart des dons, alors déductibles, mais Abraham Feinberg déclara dans son entretien avec Seymour Hersh pour son livre « Opération Samson », que certaines de ces sommes étaient si élevées et d'origine tellement suspecte qu'il usa de divers subterfuges pour les accepter et les transférer.

Par ces dons légaux, comme dans le cas des centaines de millions de dollars accordés de nos jours sous forme de dons qui servent à soutenir l'activité de colonisation d'Israël, le contribuable américain a financé la bombe d'Israël.

En retour pour cette grande faveur, selon un rapport de Barron's, Israël a placé Abraham Feinberg au conseil d'administration de l'American Bank and Trust en 1963. L'Etat a contrôlé la banque via une société factice suisse pour laquelle de nombreux politiciens de la ville de New York étaient soit disant salariés. Après que Coca-Cola, qui avait prétendument accepté le boycott arabe contre Israël, ait décidé de reprendre ses échanges avec les juifs, Abraham Feinberg fut récompensé par la lucrative franchise nationale Coca-Cola.

Le projet nucléaire d'Israël secrètement soutenu par de nombreuses nations

Avner Cohen, dans son récit, décrit les accords israéliens avec des pays comme la Norvège pour l'approvisionnement d'eau lourde, et la France pour la construction du réacteur de Dimona. Justement, cette semaine Die Welt a rapporté une réunion de 1960 entre David Ben Gourion et Konrad Adenauer, alors chancelier fédéral de la République fédérale d’Allemagne, au cours de laquelle l'Allemagne consentit à fournir 500 millions de dollars sous forme de subventions pour le programme d'armes nucléaires. L'emprunt fut organisé par une banque appartenant au gouvernement allemand et ne fut pas rapporté ni reconnu de manière officielle. Encore aujourd'hui, Shimon Peres, peut-être avec une mémoire douteuse, nie avoir connaissance de l'incident.

Lorsqu'elles furent questionnées sur les termes de l'accord entre Israël et la France, les deux parties restèrent intraitables sur le fait que le projet n'aurait qu'un usage civil et que le plutonium extrait à Dimona serait réexpédié et contrôlé par la France, et non par Israël. C'est ce qu'Israël répondit aux officiels des Etats-Unis venus espionner et poser ce genre de questions.

Mais les promesses ne valaient pas le papier sur lequel elles étaient écrites : si tant est qu'elles l'aient été. Une fois le projet de Dimona achevé, Israël se comporta selon son bon vouloir, ignorant ses promesses.

Dimona comme « usine textile »

Une des révélations les plus captivantes dans le trésor que représentent les nouveaux documents publiés par Avner Cohen et son co-auteur, William Burr, est celle d'un officiel du ministère des Finances israélien qui rejoignit l'ambassadeur des Etats-Unis en Israël, Ogden Reid, pour un survol en hélicoptère des projets en développement dans le Néguev. Ils eurent alors l'occasion de voir le site de construction du réacteur de Dimona, et Ogden Reid lui demanda de quoi il s'agissait. Étant donné que le fonctionnaire avait participé à une réunion portant sur le projet de Dimona, il savait de quoi il retournait, et aussi qu'il ne pouvait pas dire la vérité à Ogden Reid.

Au lieu de cette dernière, il dit au diplomate américain qu'il s'agissait d'une usine textile, puisqu' il savait qu'une usine de ce genre était réellement en construction dans la région. Par la suite, et ce pendant de longues années, l'histoire de  « l'usine de textile » entra dans la tradition des mensonges et des semi-vérités qui entouraient le projet de Dimona.

Dimona entra en activité en 1963 et « atteint un stade critique » en 1964. Mais les Etats-Unis confirmèrent pour la première fois l'existence de Dimona en 1960, et ils disposaient même avant de preuves circonstancielles fiables sur ce qui était prévu sur place. Seymour Hersh pense que Dwight D. Eisenhower lui-même était au courant de l'existence de l'usine bien avant qu'il ne quitte ses fonctions, mais qu'il avait volontairement choisi de détourner le regard.

En 1956, le Président Dwight D. Eisenhower avait à lui seul forcé la France, la Grande-Bretagne et Israël à se retirer des fruits qu'ils avaient gagnés dans la Guerre du Sinaï. Il est clair que Dwight D. Eisenhower avait le pouvoir de faire rentrer Israël dans le rang s'il l'avait voulu. Pourquoi ne l'a-t-il pas fait avant de quitter ses fonctions en 1960 afin d'exiger la transparence et la règlementation des efforts nucléaires d'Israël ? John F. Kennedy, qui lui succéda dans le bureau ovale, fit à peine plus et pourrait avoir été mis en péril pour les raisons décrites plus haut.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) fut fondée en 1957 en se basant sur l'héritage du programme Atoms for Peace de Dwight D. Eisenhower. Cela se produisit alors qu’Israël était en plein milieu des phases de planification de son programme nucléaire. La mission de l'AIEA consistait à diriger les programmes nucléaires vers des visées pacifiques plutôt que militaires. Ces efforts menèrent au Traité de non-prolifération nucléaire de 1968. Au moment de l'annonce de celui-ci, Israël était déjà devenu une puissance nucléaire (en 1967).

Le fait de permettre à Israël de s'immiscer par ces fissures constitua un échec majeur du régime de non-prolifération. Le monde entier, en particulier les Etats-Unis, eut l'occasion d'exiger des inspections internationales. Il eut l'occasion d'exiger qu'Israël ne produise pas d'armes nucléaires. Il eut l'occasion d'exiger que le combustible nucléaire soit envoyé à l'étranger afin qu'il ne puisse pas être amassé en vue de fabriquer des armes. Il eut l'occasion de limiter les efforts nucléaires israéliens à un usage civil et d'exiger qu'Israël ratifie le traité. Il aurait pu arrêter la puissance destructrice nucléaire avant même qu'elle ne naisse. Il aurait pu invoquer des sanctions contre Israël et exiger que la France cesse sa collaboration (qui ne prit fin qu'en 1966). Au lieu de cela, le monde resta à l'écart.

Le président Richard Nixon renforça la complicité des Etats-Unis au moment où, contre les conseils des officiers supérieurs du Pentagone, il passa un accord tacite avec le Premier ministre Golda Meir en septembre 1969 selon lequel les Etats-Unis ne s'immisceraient plus dans les prérogatives nucléaires d'Israël et selon lequel, en retour, Israël maintiendrait une ambiguïté étudiée sur le sujet. Cette politique est toujours d'actualité.

1967 : La première bombe d'Israël

Deux ans après le début de la production de plutonium enrichi à Dimona, Israël avait son premier dispositif nucléaire rudimentaire. Dans l'escalade menant à la guerre de 1967, le projet nucléaire de la nation produisit, dans des conditions d'urgence, une poignée de dispositifs de ce genre considérés comme des armes catastrophes, le dernier recours d'Israël en cas de défaite catastrophique sur le champ de bataille.

Plus tard, au cours des premiers jours de la guerre de 1973, lorsqu'Israël fut confronté à des pertes sévères au Sinaï et sur le front syrien, même Moshe Dayan recommanda au Cabinet de sécurité de faire une démonstration de l'arme nucléaire israélienne dans le désert afin de lancer un avertissement aux ennemis. Heureusement pour Israël et le monde, le Cabinet refusa sa proposition.

Mais le spectre des armes nucléaires israéliennes continue d'être une épée de Damoclès au-dessus de la région. Il renforce l'intransigeance israélienne face aux demandes de compromis dans la résolution des conflits avec ses voisins. Il suscite un ressentiment féroce parmi les nations arabes qui refusent l'idée qu'Israël puisse mériter une telle supériorité stratégique. Il a alimenté sans l'ombre d'un doute le désir parmi les dirigeants iraniens d'avoir leur propre capacité nucléaire (bien que, comme Israël au départ, ils jurent n'être qu'intéressés par un usage civil).

La duplicité affichée par Israël au cours des premières années de son développement nucléaire, et encore jusqu'à ce jour par son refus de reconnaître l'existence de son arsenal (estimé entre 80 et 200 ogives), résonne aujourd'hui dans le débat sur le programme nucléaire iranien.

Israël 1960, Iran 2015

Israël a rompu beaucoup des promesses faites à ses partenaires quant à ses intentions nucléaires. Il a dit une chose et fait le contraire. Maintenant le monde s'interroge sur les intentions de l'Iran. Il exige de savoir si l'Iran veut une bombe et il attend des inspections complètes de l'AIEA et que l'uranium enrichi soit expédié à l'étranger. Il exige l'assurance que le programme nucléaire de l'Iran sera transparent. Certaines des mêmes choses que beaucoup espéraient mais n'ont pas obtenu d'Israël il y a cinquante-cinq ans.

En réfléchissant au cas de l'Iran, le seul précédent local sur lequel il est possible de baser son approche (Israël) a trompé tout le monde sur ses bonnes intentions. Le monde ne veut pas être dupé de nouveau.

Le monde devrait se rappeler que l'Iran n'est pas Israël. Contrairement à Israël, l'Iran a placé ses installations nucléaires sous contrôle international (bien que dans plusieurs cas il l'ait fait après que leur existence ait été exposée). Contrairement à Israël, il donne son accord pour des inspections (bien que pas toujours selon les termes souhaités par l'AIEA). Contrairement à ce qui s'est passé en 1955, le monde a bien plus de capacité de renseignements pour contrôler et détecter l'activité de fractionnement nucléaire. Contrairement à Israël, les inspections n'ont jusqu'ici pas révélé la preuve que l'Iran soit en train de construire une arme nucléaire.

Une autre différence majeure réside dans le fait que le programme nucléaire iranien, même s'il a eu recours à des nations étrangères comme la Russie pour construire la centrale de Bouchehr, est surtout dirigé nationalement. L'Iran utilise tous les matériels et les ressources qu'il peut trouver à travers le monde. Mais le régime des sanctions l'a forcé à compter sur ses propres dispositifs internes. En retour, cela signifie que le reste du monde a moins de contrôle ou de connaissances sur ce que fait l'Iran.

Le niveau de corruption officielle, de trafic et de duplicité avec lequel les dirigeants d'Iran contournent le régime de sanctions est un sujet souvent soulevé par les opposants au régime iranien. On entend parler de pétrole s'écoulant illégalement dans les oléoducs turcs (il y a même eu des rapports crédibles portant sur des achats israéliens de pétrole iranien en infraction avec les sanctions), de contrebandes commerciales financées par les Gardiens de la révolution, et d'échanges avec l'Iran sur le marché noir de pièces détachées pour ses installations nucléaires (dont Israël et les Etats-Unis se sont servis pour introduire clandestinement des pièces défectueuses ayant endommagées les centrales et équipements iraniens). Quoi que chacun puisse en penser, il faut se rappeler du nombre important de mensonges et même de vols purs et simples qui ont contribué à l'effort nucléaire israélien. Et ce qui est bon pour l'un l'est pour l'autre.

Ceux que le programme nucléaire de l'Iran inquiète, et qui croient à son intention cachée de créer des armes nucléaires, aiment montrer du doigt la dissimulation présumée d'installations secrètes comme à Fordow. Mais nous devrions nous souvenir qu'Israël a fait précisément la même chose à Dimona. Pire, il a refusé toute inspection régulière de Dimona et a en fait utilisé ce réacteur afin de créer son arsenal nucléaire. Le cadre nucléaire dévoilé à Lausanne prévoit de telles inspections à Fordow et restreint les activités sur place. Ce sont des choses qu'Israël n'a jamais acceptées pour ses propres installations.

Le scénario catastrophe

Voici une autre similitude notable entre les deux programmes : tout comme Israël a adopté une politique d'opacité sur la question de son arsenal d'armes nucléaires, l'Iran a adopté la même approche. L'ayatollah Ali Khamenei a renoncé publiquement aux armes nucléaires, les dénonçant même en les qualifiant de non-islamiques. Mais certains observateurs pensent que l'Iran veut devenir un Etat au seuil de l’état nucléaire. Contrairement à Israël, il ne veut pas construire ou posséder un arsenal nucléaire. Mais il peut vouloir mettre en place l'infrastructure nécessaire pour assembler une arme nucléaire en cas de besoin, dans le cas d'une menace existentielle. Le Japon est un Etat réputé pour avoir la capacité de produire une arme nucléaire en six mois s'il devait faire face à une menace similaire. Mais il l'utiliserait seulement pour éviter une catastrophe militaire. Il est possible que le raisonnement de l'Iran soit le même.

Si l'accord P5+1 proposé échoue à la table des négociations ou est rejeté par le Congrès, cela plongera d'avantage l'Iran dans la clandestinité. Au lieu d'un accord qui restreindrait le développement nucléaire, la chasse serait ouverte. L'Iran étendrait le développement de son centrifugeur, et il créerait des modèles plus récents et rapides pour enrichir le combustible bien plus vite. On pourrait voir l'Iran devenir la deuxième puissance nucléaire dans la région.

Au moment où j'écris cet article, de multiples conflits font rage dans la région : en Irak, en Syrie, au Yémen, en Israël-Palestine. Au fil des ans, des millions de personnes sont mortes. Dans chacun de ces conflits, les parties principales servent d'intermédiaires à de plus grandes puissances. Israël accuse l'Iran d'être une de ces puissances. Mais il néglige de reconnaître qu'il a eu (et a) ses propres intermédiaires : l'armée du Liban sud, le Front al-Nosra, le Hezbollah et le Hamas dans leurs plus anciennes itérations.

Le Moyen-Orient est une poudrière. Devant les ravages provoqués par la guerre conventionnelle, le monde souhaite-t-il vraiment ajouter un autre Etat armé du nucléaire à la partie ? Ne serait-il pas plus intelligent et plus sûr de retenir la leçon de l'Israël de 1960 ? Pensons à ce que les Etats-Unis auraient pu faire alors mais qu'ils ont refusé de faire. La région n'aurait-elle pas été bien plus sûre sans armes nucléaires ?

Ne devrions-nous pas intégrer maintenant l'Iran dans la politique du « réseau énergétique » du Moyen-Orient ? Au lieu de diaboliser l'Iran et de traiter cet Etat en paria, n'y aurait-il pas plus à gagner en collaborant et coopérant ? Il se murmure dans les médias émanant de la Maison Blanche que le Président Barack Obama est conscient de ces problèmes. Il aimerait réussir à conclure un accord nucléaire en forgeant de nouvelles relations avec l'Iran. Mais avant d'y arriver, il devra naviguer entre les groupes extrêmement difficiles des jusqu'au-boutistes iraniens et celui des lobbyistes pro-israéliens du parti républicain, œuvrant tous pour l'échec de cet accord pour leurs propres raisons.

- Richard Silverstein est le rédacteur du blog Tikun Olam dont le but est d'exposer les excès de l'état de sécurité nationale israélien. Son travail a été publié dans Haaretz, Forward, le Seattle Times et le Los Angeles Times. Il a contribué au recueil d'essais consacré à la guerre du Liban de 2006, A Time to Speak Out (Verso) et à un autre essai à paraître dans le recueil, Israel and Palestine : Alterner Perspectives on Statehood (Rowman & Littlefield).

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l'auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.

Photo : les représentants iraniens aux négociations nucléaires à Lausanne, Suisse (AFP).

Traduction de l'anglais (original) par Green Translations, LLC.

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