Pourquoi l’État islamique ne joue pas dans la cour des grands du terrorisme
Il est temps de paniquer ! Au crépuscule de 2015, on pouvait certifier que ce pays [les États-Unis] était frappé par le terrorisme. Ce pays avait l’État islamique à la place du cerveau. De fausses menaces terroristes ou des imbroglios terroristes ont entraîné la fermeture d’établissements scolaires de Los Angeles au New Hampshire, de l’Indiana jusqu’à un comté rural de Virginie. L’Orchestre symphonique de Dallas, citant les attentats terroristes à Paris et San Bernardino, a annulé une tournée prévue en Europe en raison des risques terroristes et émis un communiqué indiquant que « la direction de l’orchestre estime qu’il existe un risque élevé pour la sécurité des musiciens et de leur famille, ainsi que pour celle des artistes invités, du personnel de l’Orchestre symphonique de Dallas et des mécènes prenant part au voyage. » À la fin de l’année, le département de la Justice avait accusé 60 personnes de crimes liés au terrorisme (souvent liés à des échanges sur des médias sociaux), un chiffre « sans précédent ».
Alors que juste au nord de la frontière, le nouveau gouvernement du Canada et ses citoyens accueillaient les 25 000 premiers réfugiés syriens dans une atmosphère quasiment festive, les citoyens et responsables gouvernementaux dans les États-Unis contigus s’étaient mis à se chamailler et à paniquer au sujet des rares réfugiés qui étaient parvenus à y mettre le pied. (« Sid Miller, commissaire à l’agriculture du Texas, a comparé les réfugiés syriens à des crotales, affichant sur Facebook des images de serpents et des images de réfugiés avec la question "Pouvez-vous me dire lesquels de ces crotales ne vous mordront pas ?" »)
Lors des deux débats présidentiels qui ont terminé l’année, totalement ou partiellement axés sur la « sécurité nationale », la seule thématique globale valant la peine d’être discutée était, comme vous l’aurez deviné, l’État islamique, et de manière secondaire, l’immigration et les questions connexes. Lors de ces débats, les membres des panels de médias n’ont pas posé la moindre question sur la Chine ou la Russie (au-delà de la question reliée à l’État islamique quant à savoir qui abattrait les avions russes survolant la Syrie), ou sur le succès relatif de l’extrême droite anti-islamiste en France, incarnée par le Front national de Marine Le Pen, candidate du parti aux présidentielles (même si son homologue américain Donald Trump était sur scène lors de l’un des débats et constituait un sujet important de l’autre débat). Et cela n’est que le début d’une longue liste de questions relatives à la sécurité nationale que personne n’a jugé utile de soulever, y compris l’accord potentiellement révolutionnaire sur le changement climatique trouvé à Paris par 195 pays.
Comme l’a signalé l’Orchestre symphonique de Dallas, « Paris » signifie désormais une seule chose dans ce pays : l’attaque terroriste sanglante lors du concert des Eagles of Death Metal au Bataclan et les autres assauts qui ont touché la ville. En réalité, si vous suiviez les « actualités » à la fin de l’année 2015, vous pouviez être pardonné de penser que nous, les Américains, vivions dans un pays assailli et assiégé par le terrorisme islamique et l’État islamique. Les derniers sondages indiquent qu’un nombre impressionnant d’Américains considèrent maintenant la menace terroriste comme le danger numéro un dans le pays, la voient comme un problème crucial qui s’oppose à nous (si ce n’est le seul), estiment que cela devrait être la principale priorité du gouvernement au même titre que la sécurité nationale et sont convaincus que les terroristes sont à l’heure actuelle en train de « gagner ».
Vous ne sauriez jamais qu’en mettant de côté ce qu’on pourrait qualifier de souffrances auto-infligées, comme les morts sur la route (plus de 33 000 morts par an), le suicide par arme à feu (plus de 21 000 par an) ou le nombre total de morts causées par des armes à feu (30 000 par an), ou encore les overdoses mortelles (plus de 47 000 par an), nous vivons sans doute dans l’un des pays les plus sûrs de la planète. Au fil des ans, les Américains tués par des groupes terroristes islamiques ou par les « loups solitaires » inspirés par ces groupes représentent un total parmi les plus faibles, même si l’on inclut le fameux jour d’horreur du 11 septembre 2001. En y ajoutant les morts dues à des actes de terrorisme non-islamiques motivés par des idéologies de droite (dont par exemple le massacre perpétré par Dylann Roof dans une église afro-américaine à Charleston), un chiffre légèrement plus impressionnant au cours des dernières années, on reste toujours proche du néant. Même si l’on ajoute les fusillades de masse relativement banales, des campus scolaires aux centres commerciaux, en passant par les bureaux, qui ne sont pas définies comme des actes de « terrorisme », et que l’on accepte la définition la plus large possible de ces fusillades (au minimum quatre morts ou blessés), ce type de danger serait encore plus faible que les morts sur la route, par suicide ou par surconsommation de drogue, des phénomènes qui n’obsèdent que peu d’Américains.
L’État islamique en perspective
Pourtant, à l’aube de l’année 2016, le terrorisme reste le gorille de 400 kg (en réalité, un ouistiti) qui domine l’espace américain et est peu ou prou la seule question de sécurité nationale qui compte vraiment. Alors pourquoi ne devrais-je pas me joindre à la foule ? Qui voudrait être laissé en plan ? Mais d’abord, je pense qu’il est sage de mettre l’État islamique en perspective.
Certes, il est question d’un groupe politico-religieux brutal et extrémiste, du genre de mouvement qui ne pourrait probablement surgir que d’un paysage dévasté, dans une région dévastée et remplie d’âmes désespérées à la recherche d’une explication ou d’une solution à leur vie cauchemardesque. Il ne fait aucun doute que ce groupe a rencontré un succès remarquable. Son « califat » auto-proclamé contrôle désormais un territoire de la taille de la Grande-Bretagne (pour choisir une comparaison courante) et d’une population qui pourrait être de quelques millions d’habitants. Comme les journalistes sur le terrain se font rares (pour des raisons évidentes de santé et de bien-être), nous ne savons aucunement si l’État islamique dispose de 20 000, 30 000, 40 000 ou 50 000 combattants et kamikazes potentiels prêts au combat. Nous savons bien que ses armes (malgré la prise de quelques chars) sont généralement légères et que ses bombes sont majoritairement faites maison.
L’État islamique s’est montré plutôt doué pour générer un flux de recettes issu des ventes de pétrole sur le marché noir, des rançons des enlèvements, du saccage du patrimoine archéologique de la région et des sunnites fortunés à d’autres endroits de la région. Le groupe s’est en outre révélé qualifié pour promouvoir sa « marque » dans d’autres parties du Grand Moyen-Orient et de l’Afrique, de l’Afghanistan à la Libye et du Yémen au Nigéria, où les populations locales connaissent également des paysages dévastés, des États défaillants, des gouvernements oppressifs et le désespoir. Enfin, grâce aux talents de ses militants sur les médias sociaux, le groupe s’est montré adroit pour attirer des jeunes musulmans mécontents (et parfois déséquilibrés) d’Europe et même des États-Unis, ainsi que pour inspirer des « loups solitaires » et les pousser à commettre des actes visant à désarçonner ses ennemis en Europe, aux États-Unis et ailleurs.
Alors rendons à César ce qui est à César. Comparé à quelques camps d’entraînement en Afghanistan, le modèle d’al-Qaïda avant 2001 (et encore récemment), ce n’est pas rien. Mais il convient également de placer l’État islamique dans une certaine perspective. Ce n’est pas l’Allemagne nazie. Ce n’est pas l’Union soviétique. Ce n’est pas une menace existentielle pour les États-Unis. C’est un mouvement clairement autolimité qui n’est probablement capable d’étendre son emprise que si la région est davantage saccagée.
L’État islamique est si sectaire qu’il ne pourra jamais gagner le soutien d’un chiite, d’un chrétien, d’un alaouite ou d’un Yézidi. Ses pratiques religieuses et politiques sont trop extrêmes pour la plupart des sunnites qu’il pourrait souhaiter attirer. C’est également un mouvement assiégé, qui a déjà perdu certaines des terres prises aux Kurdes soutenus par les États-Unis à la fois en Syrie et en Irak, à l’armée irakienne soutenue, équipée et formée par les États-Unis, mais aussi aux milices chiites. Son caractère extrémiste a clairement aliéné une partie des sunnites sous son contrôle. Il est peu probable qu’il faille sept décennies pour que ce mouvement finisse par imploser et disparaître, comme ce fut le cas de l’Union soviétique.
D’autre part, si l’État islamique, au moins dans sa forme actuelle, est écrasé ou poussé dans un recoin et que la région est « libérée », une chose est garantie, comme le rappelleront les images des décombres et des paysages de bâtiments squelettiques qu’il reste des sites des batailles « victorieuses » de Kobané, Sinjar, Homs et Ramadi. Entre les zones urbaines sous le contrôle de l’État islamique massivement chargées de bombes et de pièges, la puissance aérienne américaine (ou, dans certaines parties de la Syrie, les bombes-barils de l’armée de l’air du gouvernement de Bachar al-Assad et maintenant la puissance de feu russe) et les combats urbains féroces, ce qu’il pourrait rester au moment de la « victoire » pourrait être une région totalement en ruines. Reconstruire ce pays pourrait prendre des décennies et coûter 200 milliards de dollars, soit trois fois le produit intérieur brut d’avant-guerre de la Syrie, selon un expert qui reprend la fameuse citation de Tacite : « Où ils font un désert, ils disent qu’ils apportent la paix. »
Pouvez-vous juste me rappeler qui contribuera à la reconstruction de ce pays dévasté ? Donald Trump ? Ne comptez pas là-dessus. Et ne croyez pas une seconde que rien de pire que l’État islamique ne pourrait surgir de mondes aussi dévastés.
Alors que nous pourrions parler d’une machine terroriste, l’État islamique ne représente qu’une machine bien plus modeste et assiégée que ce que sa propagande sur les médias sociaux pourrait indiquer. Sa capacité à menacer les États-Unis a peu de rapport avec l’image d’épouvantail qui occupe à présent l’imaginaire américain. L’unique avantage de l’État islamique quand il est question de notre pays est qu’il s’avère trop facile de nous effrayer.
« Une république d’insectes et d’herbe »
Pourtant, ne pensez pas une seconde que le terrorisme ne figure pas au programme des États-Unis. Vous voulez vraiment du terrorisme ? Laissez-moi vous parler de terrorisme. Et je ne parle pas des 14 morts de San Bernardino ou des 130 de Paris. Que pensez-vous de 140 000 morts (le bilan maximal d’Hiroshima) ? Et de 285 millions de morts (l’estimation officielle du nombre de morts qui auraient été causées si le Single Integrated Operational Plan, ou SIOP, développé en 1960 par l’armée américaine, avait été exécuté, avec plus de 3 200 armes nucléaires pointées vers 1 060 cibles à travers le monde communiste, dont au moins 130 villes – et je n’ai pas inclus le nombre de victimes de tout ce que l’Union soviétique aurait pu être en mesure de lancer en réponse) ?
Ou que pensez-vous d’un milliard de morts – si l’on délaisse les massacres passés et planifiés pour s’intéresser aux massacres futurs ? Malgré la récente visite surprise du Premier ministre indien Narendra Modi chez son homologue pakistanais, cela reste une possibilité parfaitement « raisonnable » si une guerre nucléaire venait un jour à se développer en Asie du Sud. Après tout, l’Inde et le Pakistan se font face de part et d’autre d’une frontière lourdement armée et fortifiée de 2 900 km de long et ont été en guerre à trois reprises depuis 1947. Les petits incidents armés sont monnaie courante. Imaginez, pour ne prendre qu’un scénario possible, que des éléments extrémistes de l’armée pakistanaise (ou d’autres éléments extrémistes) mettaient la main sur une partie de l’arsenal nucléaire en développement constant de ce pays, estimé aujourd’hui à environ 130 armes, et lâchait une ou plusieurs bombes sur l’Inde, déclenchant un échange nucléaire pour des questions qui n’intéressent personne d’autre sur Terre.
Imaginez que, dans le cours de la guerre qui suivrait, chaque camp n’envoyait « que » 50 armes du type d’Hiroshima sur les villes et zones industrielles de l’autre camp (soit « 0,4 % des plus de 25 000 têtes nucléaires dans le monde »). Selon une étude, en plus des quelque 20 millions d’habitants d’Asie du Sud qui mourraient suite à un tel échange, cette conflagration nucléaire locale « modeste » enverrait assez de fumée et de particules dans la stratosphère pour causer un « hiver nucléaire » planétaire pouvant durer jusqu’à une décennie. Avec la défaillance des systèmes agricoles à l’échelle mondiale qui s’ensuivrait, un milliard de personnes ou plus pourraient mourir de faim, selon les experts. (Et lorsque l’on parle d’une crise d’une telle ampleur comme l’humanité n’en a jamais connue, Dieu sait quels autres systèmes pourraient faillir dans le même temps.)
J’espère qu’un petit frisson de peur ou du moins d’anxiété vous traverse désormais. Peut-être que non, cependant, puisque nous sommes remarquablement bien immunisés contre toute réflexion sur les formes de terrorisme les plus profondes qui menacent notre planète. Cela dit, tant que l’on parle de terrorisme, cette guerre en Asie du Sud ne vaut pas un sou par rapport au type d’événement qui serait associé aux milliers d’armes nucléaires qui remplissent les arsenaux des États-Unis et de la Russie. Depuis la fin de la guerre froide, celles-ci sont plus ou moins cachées à la vue de tous. Voyez donc comme de l’ironie le fait que les armes nucléaires ont largement dominé le paysage américain ces dernières années, mais pas celles qui pourraient vraiment nous nuire. Les Américains se sont largement focalisés, de la façon semi-hystérique habituelle, sur une arme nucléaire (la bombe iranienne) qui n’a jamais existé, tandis que les arsenaux russes et américains, capables sans aucun doute de détruire plus qu’une planète de la taille de la Terre, sont restés en place, largement financés et inaperçus.
Quand on observe ce qui pourrait se produire dans des conditions futures inconnues, il n’y a aucune raison de s’arrêter simplement à des millions, voire à un milliard de morts humaines. Un échange nucléaire majeur, croit-on, pourrait déchirer l’environnement planétaire et liquider littéralement l’humanité : autrement dit, c’est l’effacement de nous-mêmes et la transformation de ce pays en une « république d’insectes et d’herbe », comme l’a formulé Jonathan Schell. Comme il l’a expliqué brillamment dans son best-seller international de 1982, Le Destin de la Terre, cela est devenu une possibilité réelle dans les décennies post-Hiroshima et l’est encore aujourd’hui, bien qu’elle fasse l’objet de peu d’attention dans un monde où les tensions entre les États-Unis et la Russie vont grandissant.
Apocalypse rapide ou apocalypse au ralenti
Ce n’est pas que nous ne vivons pas sur une planète de plus en plus terrifiante. C’est tout le contraire. C’est que les craintes terroristes, au moins dans notre monde américain, sont régulièrement transposées sur des menaces relativement mineures.
Si vous voulez avoir peur, pensez à ce fait improbable : en quelques siècles seulement, l’humanité a découvert deux façons uniques et différentes de libérer de l’énergie (la combustion de combustibles fossiles et la fission de l’atome) qui ont mis entre ses mains le genre d’apocalypse qui était autrefois l’apanage des dieux. La fission de l’atome appliquée à la guerre était bien entendu une découverte scientifique consciente. Son potentiel apocalyptique a été saisi presque immédiatement par certains de ses propres créateurs, dont le physicien Robert Oppenheimer, lequel a joué un rôle clé dans le projet Manhattan qui a produit la bombe atomique pendant la Seconde Guerre mondiale. Témoin de sa puissance impressionnante lors de son test initial dans le désert du Nouveau-Mexique, cette citation du Bhagavad-Gita lui est venue à l’esprit : « Je suis devenu la Mort, le destructeur des mondes. »
Le destructeur des mondes, en effet, ou du moins, potentiellement, du seul et unique monde qui compte pour l’humanité.
L’autre méthode de démolition de la planète a été élaborée sans l’intention de détruire : il s’agit de la découverte que le charbon, le pétrole et plus tard le gaz naturel pouvaient alimenter les économies. Avant les dernières décennies du siècle précédent, nous ne savions pas que la libération de gaz à effet de serre provenant de la combustion de ces formes d’énergie pouvait réchauffer la planète de façon effrayante et compromettre les processus mêmes qui favorisaient la vie comme nous l’avions toujours vécue. Il convient toutefois d’ajouter que les dirigeants des grandes compagnies pétrolières en savaient beaucoup sur les dangers que leurs produits présentaient pour la Terre bien avant la plupart de nous autres ; ils ont censuré l’information pendant une période étonnamment longue puis investi des sommes prodigieuses pour promouvoir le déni public de ces dangers précis. (Ce faisant, ils ont enchaîné le Parti républicain à un carcan unique sur Terre de déni du changement climatique.) Un jour, cela sera sans aucun doute considéré comme l’un des grands crimes de l’Histoire, à moins bien sûr qu’il n’y ait plus d’historiens pour la raconter.
En d’autres termes, si suffisamment de combustibles fossiles continuent d’être brûlés dans les nombreuses décennies à venir, un autre type d’extinction potentielle peut être imaginé, une apocalypse au ralenti faite de phénomènes météorologiques extrêmes, entre fonte des glaces, incendies, inondations, hausse du niveau de la mer, tempêtes et que sais-je encore.
Et si l’humanité est déjà parvenue à découvrir deux de ces voies de destruction totale, quelles autres questions inimaginables à l’heure actuelle pourraient un jour faire l’objet de discussions ?
Dans ce contexte, pensez que l’État islamique ne joue pas dans la cour des grands du terrorisme, bien que vous ne vouliez pas le savoir pour le moment. Si nous sommes tous aujourd’hui les enfants de l’holocauste (c’est-à-dire de notre propre extinction possible) et s’il s’agit là de l’héritage que nous voulons laisser à nos propres enfants et petits-enfants, peut-être est-il compréhensible qu’il vaille mieux craindre l’État islamique. Le mal qu’il représente est si spécifique, si « différent », si étranger et si étrangement lointain. Il est presque réconfortant de se concentrer sur ses déprédations, en ignorant évidemment la part de responsabilité grotesque que notre pays a eue dans sa création et plus globalement dans la propagation des mouvements terroristes à travers le Grand Moyen-Orient.
Il est tellement plus confortable de craindre des mouvements islamistes extrémistes que de digérer deux formes de terrorisme apocalyptique qui font clairement partie de notre propre patrimoine, la première pouvant se dérouler sur une période difficile à déterminer et la seconde dans des circonstances politiques encore difficiles à imaginer, rendant ainsi les choses d’autant plus complexes.
Il est clair qu’aucune de ces formes réelles de terrorisme de notre planète et de notre ère ne doit nécessairement se produire (ou tout au moins, dans le cas du changement climatique, arriver à pleine maturité). Pour assurer cela, néanmoins, nous, tout comme nos enfants et nos petits-enfants, devons décider que le sort de notre Terre est effectivement en jeu et agir en conséquence. Nous devons changer le monde.
- Tom Engelhardt est le co-fondateur de l’American Empire Project et l’auteur de The United States of Fear ainsi que d’un récit historique sur la guerre froide, The End of Victory Culture. Il dirige le Nation Institute et il a créé le site TomDispatch.com, où cet article a été publié pour la première fois. Son dernier livre est Shadow Government: Surveillance, Secret Wars, and a Global Security State in a Single-Superpower World. Copyright 2016 Tom Engelhardt.
Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.
Photo : Abou Bakr al-Baghdadi, leader du groupe État islamique (AFP).
Traduction de l’anglais (original) par VECTranslation.
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