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Erdoğan : la Turquie va lutter contre l’EI et les milices syro-kurdes avec la « même détermination »

Les États-Unis soutiennent les combattants syro-kurdes, adversaires efficaces de l’État islamique dans la région
Le président turc Recep Tayyip Erdoğan s’exprimant dimanche dans la ville méridionale de Gaziantep, près de la frontière syrienne (Reuters)

Dimanche, le président turc Recep Tayyip Erdoğan s’est engagé à consacrer la même énergie à la lutte contre les militants de l’État islamique (EI) et contre les combattants syro-kurdes, au cinquième jour d’une offensive majeure qui a causé des dizaines de morts.

« Nous ferons tout ce qu’il faudra pour éliminer Daech [EI] de Syrie », a déclaré Erdoğan lors d’un rassemblement dans la ville méridionale de Gaziantep, près de la frontière syrienne.

« Concernant le groupe terroriste PYD en Syrie, nous avons la même détermination », a-t-il ajouté, se référant au principal parti pro-kurde dans le nord de la Syrie et à sa milice, les Unités de protection du peuple (YPG).

Dimanche, les forces turques ont accéléré leur offensive : des avions de combat et l’artillerie turcs ont pilonné des zones contrôlées par les forces pro-kurdes proches d’une ville libérée de l’EI cette semaine.

La Turquie considère le PYD et les YPG – qui ont des liens avec les rebelles kurdes dans le sud-est en Turquie – comme des groupes terroristes et veut les empêcher de prendre le contrôle de la frontière du côté syrien.

Les États-Unis soutiennent les combattants syro-kurdes, adversaires efficaces de l’EI dans la région. L’escalade des tensions entre les forces armées turques et les rebelles kurdes syriens sur ce nouveau front d’une guerre déjà complexe pourrait mettre en danger les forces américaines dans la région et compliquer leur mission d’éradication de l’EI, a rapporté le Wall Street Journal (WSJ).

Ankara a déclaré que ses raids avaient tué 25 « terroristes » kurdes et que l’armée faisait tout son possible pour éviter les pertes civiles.

Cependant, l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme basé en Grande-Bretagne a indiqué qu’au moins 40 civils avaient été tués dans des frappes sur deux zones – premier signalement de pertes civiles importantes depuis le début de l’opération turque « Bouclier de l’Euphrate ».

L’Observatoire a également signalé qu’au moins quatre combattants kurdes avaient été tués et quinze blessés dans les bombardements au sud de Jarablus, la ville prise à l’EI par les rebelles arabes soutenus par les Turcs au premier jour de l’incursion de la Turquie mercredi.

Traduction : « 30 civils décédés en #Syrie samedi http://en.eldorar.com/node/3110 » – ElDorar AlShamia (@DorarShami)

Les responsables américains n’ont pas encore commenté l’escalade des combats entre les deux parties, qui reçoivent toutes deux un soutien militaire américain, selon le WSJ. On ne sait pas quel rôle la coalition américaine contre l’EI, dont la Turquie est membre, a joué dans la campagne aérienne ce week-end.

Ces affrontements soulignent la complexité de la campagne menée par la coalition internationale dirigée par les États-Unis pour inverser la mainmise territoriale de l’EI en Syrie et les dangers rencontrés dans cette mission, toujours selon le WSJ. Les forces spéciales américaines ont été envoyées en zone de conflit avec les YPG et, plus tôt ce mois-ci, les ont aidés à évincer l’EI de la ville de Manbij, à environ 30 km du théâtre des hostilités de samedi.

En général, les forces spéciales américaines sont en contact étroit avec leurs homologues turques et comptent sur la Turquie pour leurs lignes arrières de ravitaillement, d’après des personnes familières de la situation.

L’entrée en conflit de la Turquie avec les YPG ou leurs alliés arabes pourrait compliquer davantage la campagne militaire américaine, a estimé la BBC.

Ankara veut forcer les Kurdes à se retirer à l’est de l’Euphrate, les empêchant d’établir un corridor reliant deux régions contrôlées par les Kurdes dans le nord-ouest de la Syrie, selon la BBC.

La Turquie bénéficie du soutien tacite de la Russie, du gouvernement d’Assad en Syrie et de l’Iran pour agir afin de prévenir de nouveaux gains de territoire par les Kurdes et leurs alliés, toujours selon la BBC. Les États-Unis, en revanche, ont dit qu’ils tenteront d’empêcher la Turquie d’entrer en conflit avec ses alliés dans la région.

Une campagne turque contre les Kurdes en Syrie risquerait également de susciter de nouveaux affrontements avec les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en Turquie, a ajouté la BBC. Le PKK a récemment accru significativement ses attaques en corrélation avec l’opération turque en Syrie.

 

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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