Hafedh Caïd Essebsi : « En 2019, ce sera chacun pour soi »
TUNIS – Voilà deux ans et demi qu’Hafedh Caïd Essebsi, 57 ans, fils du président Béji Caïd Essebsi, a pris la tête du parti Nidaa Tounes en tant que directeur exécutif.
Sa désignation au congrès de Sousse de janvier 2016 a créé une scission au sein du parti entre ceux favorables à son leadership et ses détracteurs, plusieurs membres fondateurs ont choisi de créer leurs propres partis politiques, et la crise s’est installée au sein de Nidaa Tounes, laissant penser que le parti n’arriverait pas à présenter assez de candidatures pour les municipales de 2018. Il a pourtant couvert près de 345 municipalités sur 350 et remporté 22,17 % des voix, derrière Ennahdha (29,68 % des voix) et les indépendants arrivés premiers avec 32,9 % des voix.
Mais il en faut plus pour déstabiliser Hafedh Caïd Essebsi. Discret et méfiant envers les médias, l’homme navigue depuis longtemps dans la politique, via son père, sans vraiment y faire carrière.
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Cet ancien vice-président du club de foot l’Espérance sportive de Tunis, qui fut aussi PDG de plusieurs entreprises est apparu au grand public tunisien en 2015 lors du conflit qui l’opposait à Mohsen Marzouk, ancien secrétaire général du parti et directeur de campagne du président.
Depuis, Hafedh Caïd Essebsi a rassemblé autour de lui de nombreux anciens RCDistes (partisans du parti de Ben Ali, le RCD) et d’anciennes figures connues telles que Borhen Bssaïs, ex-journaliste et polémiste ou encore Faouzi Elloumi, homme d’affaires à la tête d’un des plus grands groupes industriels tunisiens.
En dépit des controverses qu’il suscite, Hafedh Caïd Essebsi est une des personnalités politiques les plus influentes de Tunisie. Et alors que les représentants des signataires du Pacte de Carthage (qui oriente le gouvernement d’union nationale) doivent se réunir bientôt, Hafedh Caïd Essebsi a, selon des médias tunisiens, appelé au départ du Premier ministre.
Middle East Eye : Avec 22,17 % des voix, le parti progressiste Nidaa Tounes a été relégué à la troisième place lors des élections municipales du 6 mai. Quel bilan faites-vous ?
Hafedh Caïd Essebsi : Tout d’abord, je tiens à préciser que malgré les défaillances constatées lors de la campagne et du jour de vote, ces élections municipales représentent un acquis important pour le processus de transition démocratique par lequel passe la Tunisie.
En ce qui concerne Nidaa Tounes, le bilan des élections est assez satisfaisant, en dépit de plusieurs difficultés. D’abord, les difficultés liées à la complexité de la loi électorale qui avantage les listes indépendantes au détriment des partis politiques, soumis à des conditions restrictives.
Car à l’obligation de parité horizontale – sur 350 têtes de listes, il devait y avoir 175 femmes et 175 hommes – s’est ajoutée l’obligation de parité verticale (sur une même liste, un homme et une femme en alternance).
À l’avenir, le rôle de l’ISIE doit être impérativement revu pour assurer un scrutin démocratique et transparent. Elle ne peut être en même temps juge et partie
Ensuite, les difficultés que nous a imposées l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) dans le déroulement de la campagne électorale, son manque d’impartialité.
À l’avenir, son rôle doit être impérativement revu pour assurer un scrutin démocratique et transparent. L’ISIE ne peut être en même temps juge et partie.
Enfin, nous déplorons aussi que la campagne électorale ait été pratiquement muette. La Haute autorité indépendance de la communication audiovisuelle (HAICA) et l’ISIE ont pratiquement interdit aux médias de couvrir l’évènement comme il se devait, ce qui a certainement influé sur le faible taux de participation.
Ce constat a été fait aussi par plusieurs observateurs internationaux notamment la commission d’observateurs mandatée par l’Union européenne.
À Nidaa Tounes, nous estimons que nous avons assez bien relevé le défi vu le vécu du parti ces deux dernières années et le nombre de partis qui ont émergé suite à la dissidence de leurs dirigeants. Sans oublier, les campagnes de dénigrement qui ont été menées contre Nidaa Tounes et moi-même, et dont l’objectif direct était d’affaiblir le parti et de m’atteindre personnellement pour m’évincer.
MEE : Le taux d’abstention de 66,3 % et la majorité gagnante, menée par des listes indépendantes, ne sont-ils pas un message directement adressé aux partis politiques ?
HCE : Compte tenu de toutes ces circonstances, le résultat obtenu n’est certes pas l’objectif pour lequel nous avons œuvré. Le faible taux de participation de nos électeurs et de nos sympathisants exprime leur mécontentement face à certaines décisions difficiles qu’ils n’ont, malheureusement, pas encore accepté, et à la situation de crise par laquelle le pays passe aujourd’hui.
Néanmoins, ce résultat reste très honorable pour un parti idéologique ayant aujourd’hui près de 45 ans d’existence et qui utilise toujours le discours religieux via des imams dans certaines mosquées qui lui sont acquises.
Nidaa Tounes a été sanctionné pour le bilan négatif du gouvernement, alors même qu’il ne s’agit pas d’un gouvernement Nidaa Tounes mais bien d’un gouvernement d’union nationale où Ennahdha et d’autres partis sont largement représentés
De plus, Nidaa Tounes a été sanctionné pour le bilan négatif du gouvernement, alors même qu’il ne s’agit pas d’un gouvernement Nidaa Tounes mais bien d’un gouvernement d’union nationale où Ennahdha et d’autres partis sont largement représentés.
Nous avons hérité d’une situation qui est aussi le résultat des six gouvernements qui nous ont précédés. Les caisses de l’État étaient vides quand nous sommes arrivés au pouvoir. La crise économique a donc également contribué au rejet des politiques. Elle va prendre du temps à se résorber.
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MEE : Que pensez-vous des résultats dans les régions de Monastir et de Sousse, bastions bourguibistes où Nidaa était autrefois premier et arrive désormais ex aequo avec Ennahdha ?
HCE : Dans les municipalités du siège du gouvernorat [Sousse et Monastir], il apparaît que Nidaa est mieux placé qu’Ennahdha pour obtenir la présidence de ces municipalités en fonction des résultats réalisés dans les deux gouvernorats.
Pour le reste des municipalités de Sousse et de Monastir, et malgré l’effritement des voix engendré par les listes indépendantes dont la majorité sont représentées par des candidats soient issus de Nidaa soient proches de Nidaa, il me semble qu’au total, les listes de Nidaa seront les plus favorisées le jour de l’élection des présidents de municipalités.
MEE : Vous avez signalé, via un communiqué et une vidéo, des infractions pendant le vote. Mais en faisant cela, vous avez vous-même violé le silence électoral le jour du vote, n’est-ce pas contradictoire ?
HCE : Plusieurs infractions ont été enregistrées pendant la campagne électorale d’une manière générale, et il y a eu des dépôts de plainte un peu partout auprès de l’ISIE et du tribunal administratif compétent en matière électorale.
Concernant la vidéo qui a été diffusée sur les réseaux sociaux et notamment sur Facebook, l’ISIE avait annoncé, avant le démarrage de la campagne électorale, qu’il n’y aurait aucune prise en considération des diffusions sur les réseaux sociaux et notamment sur Facebook. D’ailleurs, plusieurs autres partis et indépendants ont continué sans interruption l’utilisation des réseaux sociaux y compris le jour des élections.
J’ai hérité de la mauvaise image des Ben Ali sans vraiment le vouloir
MEE : Vous parlez souvent du fait que l’on s’en prenne à vous dans les médias comme au sein des partis politiques. Pourquoi êtes-vous si clivant ?
HCE : Ce n’est pas seulement à cause du fait que je sois le fils de mon père. C’est lié aussi à l’histoire de la Tunisie. Avant la révolution, la famille autour du président Ben Ali avait donné une image très négative [du pouvoir, où famille, État et parti sont mêlés]. J’ai hérité de cette image sans vraiment le vouloir.
MEE : Mais il y a eu de nombreuses démissions au sein de Nidaa depuis que vous en avez pris la tête…
HCE : À l’époque où le parti avait un président, j’étais déjà de ceux qui voulaient que Nidaa Tounes organise un congrès électif.
Les démissionnaires [ceux qui ont quitté le parti après le congrès de Sousse] avaient refusé cela. Puis il y a eu les élections de 2014, ce qui ne nous a pas donné la possibilité de pouvoir appliquer réellement notre programme puisque nous devions coopérer avec d’autres partis politiques. Nous voulions faire un gouvernement sans le parti Ennahdha et l’un des partis de l’opposition, le Front populaire, avait refusé d’intégrer le gouvernement. Un autre parti, Afek Tounes, refusait quant à lui d’intégrer le gouvernement sans Ennahdha.
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Nous avons donc dû demander à Habib Essid, l’ancien chef du gouvernement, de former un second gouvernement, qui n’a pas forcément plu à tous les partisans de Nidaa Tounes mais c’était un passage obligé.
MEE : Est-ce qu’un congrès électif est toujours prévu à Nidaa Tounes ?
HCE : Aujourd'hui, l’objectif immédiat est de terminer la seconde phase des élections municipales, celle des alliances pour l’octroi du maximum de présidences de municipalités. Les conseils municipaux se réuniront vers la mi-juin, et donc d’ici là, il est nécessaire que tous nos dirigeants sur le plan national, régional, et local soient mobilisés afin de pouvoir atteindre nos objectifs.
Une fois cette opération clôturée, nous allons, bien sûr, nous diriger vers un congrès électif et démocratique qui commencera par l’élection des bases, puis des régions et pour finir par le congrès national.
Les résultats de ces élections ont permis de renforcer ma position au sein du parti en donnant à Nidaa Tounes et à moi-même, la légitimité des urnes
MEE : Est-ce que les résultats des élections municipales peuvent remettre en cause votre leadership, déjà controversé, au sein de Nidaa ?
HCE : Les résultats des élections municipales ont confirmé la présence réelle de Nidaa Tounes sur tout le territoire national et avec un socle électoral assez solide.
Notre parti est aujourd'hui le leader des partis modernistes et progressistes, capable d’assurer la stabilité et l’équilibre politique vis-à-vis des islamistes.
En ce qui me concerne, il me semble que les résultats de ces élections ont permis de renforcer ma position au sein du parti en donnant à Nidaa Tounes et à moi-même, la légitimité des urnes.
MEE : Quel rôle va avoir Nidaa Tounes dans le jeu des alliances politiques pour les mairies ?
HCE : Concernant les alliances politiques pour la présidence des municipalités, je vous réaffirme ce que j’ai déjà déclaré publiquement : Nidaa Tounes a choisi de privilégier son alliance avec les listes indépendantes et les listes des partis proches de Nidaa, c’est-à-dire ayant la même vision politique.
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MEE : On voit qu'il y a déjà un désaccord autour de la mairie de Tunis avec Ennahdha. Est-ce un signe de rupture avec votre allié au gouvernement ?
HCE : Ils’agit pour chacun de nous de défendre ses positions afin de remporter la présidence de cette municipalité symbolique.
Il est important de rappeler que Nidaa Tounes a été élu par le peuple tunisien en 2014, comme le premier parti, avec 86 sièges à l’Assemblée nationale. Dans l’intérêt du pays et de sa stabilité, nous avons fait une grande concession en acceptant l’initiative du président de la République de constituer un gouvernement d’union nationale.
Cela a ainsi permis à d’autres partis politiques représentés ou non au Parlement de pouvoir faire partie de ce gouvernement alors qu’aujourd’hui, nous sommes perçus comme étant les seuls responsables des résultats de ce gouvernement.
MEE : Cela signifie que vous ne comptez pas mettre en place une alliance avec Ennahdha au sein des municipalités comme celle que vous avez faite au sein du gouvernement ?
HCE : Non, les négociations pour les municipalités ne seront pas les mêmes que pour le gouvernement. Chacun va tirer vers lui pour avoir le maximum de présidents de municipalités, nous n’allons pas vraiment pouvoir trouver de terrain d’entente.
Il s’agit aussi, pour nous, de gagner la seconde bataille, à savoir, avoir le maximum de présidents de municipalités. Car les élections locales représentent la réalité du pouvoir. Les deux tiers des listes indépendantes ont été faites par d’anciens nidaistes ou des tendances proches de Nidaa. Nous allons essayer de les rassembler.
Il s’agit aussi, pour nous, de gagner la seconde bataille, à savoir, avoir le maximum de présidents de municipalités. Car les élections locales représentent la réalité du pouvoir
MEE : Est-ce qu’une nouvelle dynamique politique va s’installer avec les municipales ?
HCE : Le travail municipal consiste à s’intéresser à la vie du citoyen, non pas à lui ramener nos ennuis des partis politiques. C’est la première fois que nous avons des élections municipales démocratiques en Tunisie. Elles ont complété l’ancrage du processus démocratique dans la vie politique tunisienne.
MEE : Est-ce qu’il peut y avoir, selon vous, la place pour une troisième voie, à la façon de la République en marche, en France, à côté des deux grands partis ?
HCE : Les gens qui ont voté ont finalement beaucoup voté Nidaa et Ennahdha. La spécificité de la Tunisie est différente des autres pays : les Tunisiens votent toujours pour les partis.
MEE : Et donc qu’en sera-t-il pour 2019 ? Allez-vous vous distancier définitivement du parti Ennahdha ?
HCE : 2019, c’est dans un an et demi. À ce moment-là, ce sera chacun pour soi.
Notre relation d’aujourd’hui comme celle d’hier, est basée essentiellement sur l’intérêt du pays qui nous oblige, au vu des résultats des élections législatives de 2014, à coexister et à cohabiter dans le même gouvernement, mais aussi à trouver un terrain d’entente au Parlement afin de pouvoir adopter les principaux projets de loi et ne pas faire en sorte qu’il y ait blocage.
Ainsi, les élections municipales ont démontré que nous restons les deux principaux partis politiques en perpétuelle compétition avec deux projets politiques et sociétaux différents. Par ailleurs, il est à noter, que cheikh Rached Ghannouchi ou plutôt comme il se plaît à le dire aujourd’hui Ostedh (Professeur) Rached Ghanouchi, s’est mis à porter la cravate…
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MEE : Par rapport à cette nouvelle image, que pensez-vous de la nouvelle étiquette idéologique du parti qui se dit « musulman démocrate » et non plus « islamiste » ?
HCE : J’espère que c’est vrai. Le fait que monsieur Ghannouchi porte la cravate est un pas en avant, cela montre qu’ils (le parti Ennahdha) essaient davantage de venir vers nous que nous, d’aller vers eux. J’encourage d’ailleurs les autres membres d’Ennahdha à faire ainsi.
MEE : Pour revenir au port de la cravate de Rached Ghannouchi, certains disent que c’est aussi un début de campagne politique pour une éventuelle candidature à la présidentielle de 2019. Le soutiendrez-vous s’il est candidat ?
HCE : Ceux qui doivent le soutenir ce sont les gens de son parti. Nous aussi nous allons présenter un candidat.
MEE : Qui ?
HCE : C’est au congrès de choisir mais nous donnerons l’avantage au président de la République s’il veut se représenter
MEE : Est-ce le cas ?
HCE : Je ne sais pas.
MEE : Est-ce-que vous vous envisagez de vous présenter ?
HCE : Je n’envisage rien pour le moment. J’essaie actuellement de faire aboutir les objectifs du gouvernement et de faire en sorte que le congrès électif de Nidaa ait lieu.
C’est au congrès de choisir le candidat à l’élection présidentielle mais nous donnerons l’avantage au président de la République s’il veut se représenter
MEE : Comment allez-vous préparer les législatives de 2019 ?
HCE : De la même manière que nous avons réussi à préparer les élections municipales. Mais le contexte sera un peu différent, étant donné que les élections législatives se tiendront après l’organisation de notre congrès. Bien sûr, le choix des futurs candidats aux élections législatives sera effectué après une consultation nationale interne au parti.
MEE : Qu’en est-il des négociations autour de l’accord de Carthage II ?
HCE : Nous sommes en pleine phase d’élaboration d’un nouveau plan d’action politique, économique et social obligeant tous les membres du pacte de Carthage ainsi que le gouvernement à entamer les grandes réformes économiques urgentes afin d’assurer la relance économique pour redonner de nouveau la confiance et l’espoir au peuple tunisien.
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Nous allons nous concerter sur les points de divergences économiques pour continuer sur des bases solides.
De plus, il faut préciser que Nidaa n’est pas le seul allié d’Ennahdha. En effet, Ennahdha comme Nidaa Tounes s’est allié avec plusieurs autres partis politiques, tous initialement des partis signataires du pacte de Carthage, et dont les plus importants participent aujourd'hui au gouvernement d’union nationale soutenu par les organisations syndicales, d’ailleurs elles aussi membres signataires du pacte de Carthage .
MEE : Que pensez-vous de Youssef Chahed ? Vous avez eu des positions divergentes dans le passé. Êtes-vous toujours partisan de son départ du gouvernement ?
HCE : Youssef Chahed fait partie de nos jeunes dirigeants qui ont rejoint Nidaa Tounes en octobre 2013 en provenance du parti Al Joumhouri. Il a eu l’opportunité d’être désigné par le président fondateur du parti en tant que président de la commission des treize qui avait pour mission d’organiser le congrès constitutif de Sousse et de veiller à sa réussite. Ce congrès m’a permis d’être élu en tant que premier responsable du parti et son représentant légal.
Le maintien ou le départ de Youssef Chahed dépend des partis signataires du pacte de Carthage, pas uniquement de Nidaa Tounes ou de moi-même
Concernant sa nomination en tant que chef de gouvernement d’union nationale, il a été proposé suite à l’initiative du chef de l’État avec le pacte de Carthage et gouvernement d’union nationale. De ce fait, son maintien ou son départ dépend directement des partis signataires du pacte de Carthage, et pas uniquement de Nidaa Tounes ou de moi-même.
Je ne nagerai pas à contre-courant de Nidaa Tounes, je ne vais pas m’isoler, ni imposer ma vision.
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