Les rebelles refusent de quitter Alep après l’interruption des frappes aériennes russes
Les rebelles syriens ont déclaré mardi qu’ils rejetaient tout retrait de leurs combattants d’Alep après que la Russie a annoncé avoir interrompu ses raids aériens, ce qui, selon elle, devait permettre aux rebelles de partir et de séparer les combattants modérés des autres combattants (affiliés à al-Qaïda).
« Les factions rejettent toute sortie, il s'agirait d'une reddition », a déclaré Zakaria Malahifji, chargé des affaires politiques d’un groupe de rebelles basé à Alep.
Les forces aériennes russes et syriennes ont interrompu mardi toutes les frappes sur Alep, instaurant ainsi une pause prévue dans les bombardements pour permettre aux rebelles et aux civils de quitter la ville, a déclaré le ministre russe de la Défense.
Al-Farouk Abu Bakr, un commandant d’Alep au sein du puissant groupe islamiste Ahrar al-Sham, a déclaré que les rebelles continueraient à se battre.
« Lorsque nous avons pris les armes au début de la révolution pour défendre notre peuple abandonné, nous avons promis à Dieu que nous ne le laisserions pas tomber avant l'effondrement de ce régime criminel », a-t-il déclaré, faisant référence au gouvernement de Bachar al-Assad.
« Il n’y a pas de terroristes à Alep », a-t-il déclaré depuis la ville. Les rebelles à Alep-est ont toujours dit que les groupes rebelles liés à al-Qaïda ou inspirés par le groupe ne sont pas véritablement présents dans la partie de la ville aux mains des rebelles.
Le porte-parole du Kremlin Dmitry Peskov a déclaré mardi que la Russie avait demandé aux pays qui ont soutenu les rebelles d’aider à résoudre le conflit en Syrie en pressant les combattants militants de quitter Alep après que Moscou a cessé ses frappes aériennes sur les zones contrôlées par les rebelles dans un geste de bonne volonté.
Un véritable processus de séparation
« La Russie attend maintenant de ses partenaires qu’ils prennent la relève, qu’ils facilitent l’opération humanitaire, et contribuent à ce que les bandits quittent Alep, en particulier dans la partie est, dans l’objectif de commencer un véritable processus de séparation entre l’opposition dite modérée et les groupes terroristes », a-t-il déclaré dans une conférence de presse.
Malgré la pause dans les bombardements, les Nations unies ont souligné que le cessez-le-feu à Alep ne pouvait pas être pris en compte sans garanties de sécurité de tous les côtés. Jens Laerke, porte-parole du bureau des Nations unies pour l’aide humanitaire (OCHA) a déclaré mardi que les Nations unies n’avaient pas toutes les garanties nécessaires pour mener des opérations humanitaires dans l’est d’Alep ou évacuer les personnes malades ou blessées de la ville.
« Quand les armes se taisent, nous avons besoin que toutes les armes se taisent. Nous avons besoin de l’engagement de toutes les parties au conflit, pas uniquement une annonce unilatérale. Nous avons besoin que tout le monde nous donne ces assurances avant qu’il soit possible pour nous de faire quelque chose de significatif », a-t-il dit.
« L’annonce dont nous avons entendu parler consiste en une pause de huit heures mais sur plusieurs jours consécutifs, pas seulement une journée », a ajouté Jens Laerke en évoquant la proposition russe de cessez-le-feu.
Traduit de l'anglais (original).
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