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Selon un nageur amputé syrien, les paralympiques peuvent être un « véritable but » pour les réfugiés

Ibrahim al-Hussein, qui a perdu une jambe en aidant un ami en 2012, dit espérer que le sport puisse aider à « mettre fin aux effusions de sang » en Syrie
Hussein fait partie de l’équipe de réfugiés, composée de deux personnes, qui participe aux Jeux paralympiques cette année au Brésil (AFP)

Ibrahim al-Hussein, qui a perdu une jambe dans la guerre syrienne avant de concourir comme nageur paralympique quatre ans plus tard, a appelé les pays de l’UE à faire davantage pour encourager les rêves sportifs des réfugiés.

Hussein et le lanceur de disque d’origine iranienne Shahrad Nasajpour sont venus à Rio de Janeiro pour concourir en tant qu’équipe paralympique indépendante de réfugiés.

Hussein est arrivé septième au 100 m nage libre et a terminé à la sixième place du 50 m nage libre mardi.

Pour lui, dit-il, le simple fait d’être au Brésil « est sa récompense […]. 2016 est ma plus belle année. »

Hussein, qui a porté la flamme olympique à travers Rio avant les jeux de cette année, a perdu sa jambe en 2012 après une explosion.

« Je voulais aider un ami blessé dans une attaque et j’ai été blessé par une autre explosion », dit-il, ajoutant qu’il préfère « oublier le passé ».

Il s’en est sorti et a été soigné ; il s’est finalement rendu à Athènes, où il travaille aujourd’hui dans un café, et a été sélectionné pour faire partie de l’équipe de réfugiés.

Il a commencé à nager dans l’Euphrate avec son père quand il avait à peine 5 ans et il a commencé le judo à 12 ans. Adolescent, il rêvait déjà aux Jeux olympiques.

« Je n’aurais jamais imaginé qu’une guerre frapperait mon pays un jour », a-t-il déclaré à l’AFP.

« Après l’explosion, j’ai perdu tout espoir de refaire du sport car j’ai dû être amputé et ma deuxième jambe était aussi blessée. Mon seul but était de remarcher. »

En Grèce, cependant, il a fait bien plus. Il s’est créé une nouvelle vie et a repris le sport, nageant « quatre heures chaque jour après le travail » et jouant aussi au basketball en fauteuil roulant.

Son pays

En avril, Hussein a été sélectionné dans l’équipe de réfugiés, qui suit une initiative similaire entreprise pour la première fois aux Jeux olympiques de Rio le mois dernier.

Il appelle à ce que le sport soit utilisé pour mettre un terme aux conflits et plaide « pour mettre fin au bain de sang en Syrie ».

Avec tant d’athlètes syriens ayant fui le pays, il estime que l’Union européenne « devrait faciliter les procédures pour que les athlètes intègrent des clubs afin qu’ils puissent continuer à s’entraîner ».

« Il y a plein de blessés de guerre, de personnes amputées comme moi. Pour les Palestiniens, les Irakiens, les Syriens, les Jeux paralympiques représentent un véritable but », a-t-il affirmé.

Après la « merveilleuse expérience » de la compétition au Brésil, il retournera à sa vie à Athènes et, il l’espère, se préparera pour les Jeux de Tokyo 2020 – mais cette fois sous les couleurs de son pays.

« Soyons réalistes, mon pays est perdu. Mais j’espère qu’un jour la paix reviendra », a-t-il ajouté.

« Je ne veux pas rentrer en fauteuil roulant, comme je suis parti », a-t-il poursuivi.

Comment voudrait-il revenir ?

« À la nage, en traversant l’Euphrate de mon enfance », a-t-il conclu.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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