Toujours en quête de soutien militaire, Haftar rencontre les Russes
Pour chercher des partenaires à même de lui procurer de l'armement, le maréchal Khalifa Haftar, qui contrôle une grande partie de l’est libyen, s’est rendu ce mercredi sur un porte-avions russe au large de la Libye.
Encore présent en mer Méditerranée, le porte-avion Amiral Kouznetsov a quitté début janvier les eaux syriennes, où il s'était rendu avec une flotte militaire russe en novembre 2016, afin de soutenir les forces syriennes dans leur lutte contre les combattants rebelles.
Le militaire libyen y a rencontré des officiers russes et l'équipage, avant de s'entretenir par vidéoconférence avec le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou. Officiellement à propos de la lutte antiterroriste au Moyen-Orient, selon le communiqué.
En novembre dernier, Khalifa Haftar s’était rendu à Moscou où il avait été reçu par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov pour solliciter notamment la levée de l'embargo sur les armes, imposé par l'ONU en Libye.
Selon des informations recueillies par Middle East Eye, le maréchal libyen cherche aussi à acheter de l’armement. En décembre, il se trouvait à Alger pour négocier un accord de coopération militaire avec l’armée algérienne, avait révélé une source diplomatique.
« Sa demande inclut des chars russes relativement anciens, dont l’armée ne se sert plus, des munitions d’artillerie et des véhicules blindés fabriqués en Algérie », précise aujourd’hui une source militaire algérienne à MEE. « Du matériel que l’Armée nationale libyenne (ANL) a utilisé ou perdu dans ses combats contre l’État islamique (EI). »
Manque de coordination
Bête noire des islamistes, Khalifa Haftar a réussi à reconquérir une grande partie de la ville de Benghazi, berceau de la révolution libyenne dans l'est du pays, tombée aux mains de l’EI en 2014.
Mais l’octroi d’armes par Alger à l’homme fort de la Libye est soumis à deux conditions. « D’abord, elles ne devront en aucun cas être employées dans un quelconque conflit interne contre d’autres factions libyennes, uniquement contre les combattants de l’EI et ceux d’al-Qaïda », poursuit notre source.
Ensuite, en parallèle, le maréchal devra trouver un accord avec « toutes les parties opérationnelles politiques actuelles en Libye », en particulier son principal rival, le Premier ministre Fayez al-Sarraj, du Gouvernement d’union nationale (GNA) soutenu par la communauté internationale mais à qui échappe de plus en plus le contrôle de Tripoli.
« Les Russes hésitent encore à aider Haftar, confie encore la source sécuritaire. Ils invoquent un manque de coordination. »
Ignoré dans les pourparlers conduits par l'ONU et ayant débouché sur le GNA il y a un peu plus d'un an, Haftar s'est imposé comme un interlocuteur indispensable après s'être emparé de quatre terminaux pétroliers dans l'est, d'où s'exporte la majorité du pétrole libyen.
Le maréchal, accusé par ses rivaux de vouloir instaurer un régime militaire en Libye, bénéficie du soutien de pays arabes comme l'Egypte, les Émirats arabes unis ou encore la Jordanie.
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