Selon une étude, la « propagande djihadiste » est alimentée par la politique, pas par la religion
La majorité des personnes faisant la promotion du « djihad » en ligne ont recours à des arguments politiques plutôt que religieux, d’après une étude réalisée par deux think tanks basés aux Émirats arabes unis.
Le rapport, produit par le Future Centre d’Abu Dhabi et l’al-Mesbar Centre de Dubaï, a été publié sous la forme d’une vidéo intitulée « How a Terrorist Thinks » (« Comment pense un terroriste »).
Cette étude a analysé 45 000 messages postés en langue arabe sur Twitter par des individus qui ont perpétré des attentats terroristes ou qui ont été formés à ces attaques, ainsi que 789 vidéos YouTube et de nombreux blogs.
Selon l’étude, 59,7 % de ces messages diffusaient des arguments purement politiques plutôt que des arguments religieux dans le cadre de leur propagande.
18,6 % avaient recours à la « critique sociale », tandis que 21,4 % invoquaient un raisonnement religieux.
« En d’autres termes, 78,3 % des polémiques [...] sont essentiellement non religieuses et principalement socio-politiques », conclut l’étude.
L’étude a également souligné que le rejet du « sionisme » est apparu dans seulement 3,7 % des contenus étudiés, tandis qu’aucune attaque directe contre Israël n’a été recensée.
Les auteurs ont affirmé avoir choisi le support vidéo dans le but spécifique de contester les propres méthodes de propagande des groupes militants.
« Les terroristes se sont montrés plus à même de communiquer avec le public que les peuples civilisés qui les combattent. Il est temps de les battre à leur propre jeu », a déclaré Mansour Alnogaidan, directeur exécutif de l’al-Mesbar Centre.
Le groupe État islamique mène des campagnes médiatiques agressives et maîtrisées dans de nombreuses langues et de nombreux formats pour attirer des partisans.
« Les stratèges médiatiques de l’organisation produisent des représentations en haute définition de la brutalité la plus odieuse à une échelle industrielle, pour veiller à ce que le djihadisme passe à l’ère du numérique et entre de plain-pied dans le XXIe siècle », a écrit Charlie Winter, ancien analyste à la Quilliam Foundation, dans un rapport publié l’an dernier.
« L’époque où nous voyions des séquences vidéo pixellisées sur Al Jazeera et où la propagande était limitée à des discours stagnants faits par des chefs terroristes est depuis longtemps révolue.
« L’État islamique a révolutionné la communication djihadiste en abandonnant la sécurité opérationnelle à des fins de dynamisme, dans le but de pouvoir produire une propagande qui raconte une histoire, qui passionne ou choque ses spectateurs, en fonction de qui ils sont. »
Traduction de l’anglais (original) par VECTranslation.
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