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Arabie saoudite : les pèlerins occidentaux ne peuvent plus réserver le hadj via les agences de voyage

Les pèlerins devront tenter d’obtenir une place via une « loterie » et réserver vols et hébergement via le site du gouvernement saoudien
En avril, l’Arabie saoudite a annoncé qu’elle reprendrait le hadj mais n’autoriserait qu’un million de personnes triplement vaccinées et âgées de moins de 65 ans (AFP)
En avril, l’Arabie saoudite a annoncé qu’elle reprendrait le hadj mais n’autoriserait qu’un million de personnes triplement vaccinées et âgées de moins de 65 ans (AFP)
Par MEE

Quelques semaines avant le pèlerinage annuel du hadj, l’Arabie saoudite a adopté de nouvelles règles. Les pèlerins potentiels des pays occidentaux doivent désormais réserver leur voyage à La Mecque via un site du gouvernement, plutôt que via des agences de voyage.

Le ministère saoudien du Hadj a confirmé lundi que les pèlerins « d’Europe, d’Amérique et d’Australie » devront postuler via son site Motawif, où les pèlerins découvriront s’ils ont obtenu une place via une « loterie automatisée ». 

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Le ministère n’a pas précisé la date de ce tirage au sort mais a conseillé aux pèlerins potentiels de « demander aux voyagistes et agents de voyages » le remboursement des cautions éventuellement déposées. 

Les pèlerins potentiels devront postuler à une place pour participer au hadj annuel et, une fois cette place obtenue, réserver leurs vols et hôtels directement auprès du gouvernement saoudien.

Le pèlerinage du hadj est l’un des plus grands rassemblements religieux au monde et est considéré comme une obligation religieuse pour chaque musulman en bonne santé et qui a les moyens de se l’offrir.

Riyad n’a pas communiqué la grille tarifaire de ses formules pour les pèlerins internationaux, mais a indiqué que cela comprendrait le prix des vols et de l’hébergement.

De 7 000 dollars à 10 000 dollars

On ne sait pas exactement ce qui a incité Riyad à modifier ses procédures si près du début de la saison, mais certains pèlerins patientant depuis la pandémie de coronavirus pourraient perdre une occasion de faire le hadj.

Pour s’assurer une place pour le hadj, de nombreux pèlerins déposent des cautions auprès d’agences de voyages dans leurs pays. Mais depuis cette annonce, de nombreuses agences les ont remboursés. 

Généralement, les pèlerins se préparent des mois à l’avance aux rites religieux associés au hadj et participent à des séminaires pour s’assurer de faire le pèlerinage dans les règles.

L’Arabie saoudite commence à accueillir les pèlerins assistant au pèlerinage annuel du hadj pour la première fois depuis la pandémie (AFP)
L’Arabie saoudite commence à accueillir les pèlerins assistant au pèlerinage annuel du hadj pour la première fois depuis la pandémie (AFP)

En avril, l’Arabie saoudite a annoncé qu’elle reprendrait le hadj mais n’autoriserait qu’un million de personnes triplement vaccinées et âgées de moins de 65 ans. Cette annonce avait conduit les agences de voyage à commencer à faire de la publicité pour des formules allant de 7 000 dollars à 10 000 dollars. 

En mai, l’ambassadeur d’Arabie saoudite en Grande-Bretagne Khalid ben Bandar al-Saoud a déclaré aux députés du groupe parlementaire multipartite sur le hadj et la oumra de dire aux pèlerins potentiels « de contacter leur agence [de voyage] et de réclamer un remboursement ».

Le prince Khalid a également conseillé aux députés de dire aux agences de voyage britanniques de demander un remboursement auprès de leurs partenaires saoudiens si elles avaient déjà utilisé les cautions pour les hôtels ou le transport. 

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Quelques mois auparavant, le ministère saoudien du Hadj avait laissé les agences de voyages européennes, américaines et australiennes dans le flou en ne leur transmettant pas le nombre de places qui leur étaient allouées.  

Directeur d’une agence de voyage spécialisée dans le hadj à Londres, Yusuf estime que l’annonce de l’Arabie saoudite a révolutionné le secteur du jour au lendemain. 

« On s’occupe de la oumra et du hadj depuis des années, obtenir la moindre information du ministère est très compliqué, alors comment les pèlerins vont-ils s’y retrouver ? C’est ahurissant », commente-t-il à Middle East Eye.

« De nombreux agents comptent sur le hadj pour réaliser le gros de leur chiffre d’affaires. Aujourd’hui, ils compteront vraisemblablement sur la oumra pour survivre, mais cela va être encore plus difficile étant donné la saturation du marché de la oumra avec les différentes agences et pèlerins qui peuvent désormais tout réserver par eux-mêmes. »

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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