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Les divorces en hausse dans le monde arabe

Selon des experts, les changements juridiques et les évolutions sociales permettent aux femmes d’être plus autonomes pour décider de l’avenir de leur mariage
La procédure de demande de divorce, qui devient plus facile pour les femmes, expliquerait en partie cette forte augmentation des taux de divorce (AFP/Fayez Nureldine)
La procédure de demande de divorce, qui devient plus facile pour les femmes, expliquerait en partie cette forte augmentation des taux de divorce (AFP/Fayez Nureldine)
Par MEE

Les pays arabes connaissent une nette augmentation des cas de divorce, selon le journal britannique The Economist.

Selon des experts cités par ce média, l’indépendance financière des femmes et la nouvelle législation permettant aux femmes de demander le divorce figurent parmi les principaux facteurs de cette forte augmentation.

« Autrefois mal vu, le divorce est de plus en plus courant. Alors que les taux ont baissé en Occident [en partie parce que de plus en plus de couples ne se marient jamais], ils continuent de grimper au Moyen-Orient », rapporte The Economist.

Près de 50 % des mariages au Koweït se terminent par un divorce, une proportion plus élevée qu’aux États-Unis. Et un tiers des mariages aboutissent à un divorce en Jordanie, au Liban, au Qatar et aux Émirats arabes unis.

Il a été également constaté que les modèles de divorce sont en train de changer, les hommes cessant d’être les initiateurs du divorce dans les pays arabes. Au Maroc, par exemple, « presque autant de femmes que d’hommes initient une séparation », écrit le média britannique.

Les femmes de plus en plus indépendantes financièrement

La procédure de demande de divorce, qui devient plus facile pour les femmes, expliquerait en partie cette forte augmentation des taux de divorce. En Égypte, par exemple, les séparations ont plus que doublé depuis que le processus a été facilité pour les femmes en 2000.

La simplification des procédures de divorce est un mouvement qui a également touché d’autre pays arabes, comme l’Algérie, la Jordanie et le Maroc.

Les modèles de divorce sont en train de changer, les hommes cessant d’être les initiateurs du divorce dans les pays arabes

The Economist note par ailleurs que les femmes sont de plus en plus indépendantes financièrement, mais surtout que les pressions du patriarcat familial ou celles des autorités religieuses pèsent de moins en moins sur la vie des femmes et le choix de divorcer.

Autre élément d’importance : les frais de divorce sont moins chers dans le monde arabe qu’aux États-Unis par exemple. Par conséquent, la dissolution du mariage est peu coûteuse pour les deux parties.

En 2015, le Dubai Statistic Center a déclaré que le nombre de divorces avait augmenté de 40 % entre 2011 et 2013 à Dubaï. Pas moins de 1 255 certificats de divorce ont été délivrés en 2013, contre 896 en 2011.

Autre exemple, au Maroc, et depuis la réforme en 2014 de la Moudawana (code du statut personnel) permettant aux femmes de demander le divorce, les taux ont augmenté, passant de 26 914 cas en 2004 à 25 852 en 2018, et à 27 149 en 2019.

« Les taux ont explosé en 2020, en raison des effets économiques et sociaux négatifs de la crise du covid-19. Casablanca a connu à elle seule 15 956 divorces en 2020 », écrit le site Morroco World News.

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