EN IMAGES : L’histoire de Sheikh Jarrah en sept clichés d’époque
L’histoire de Sheikh Jarrah commence au XIIe siècle avec Hussam al-Din al-Jarrahi, médecin personnel du légendaire général musulman Salah ad-Din (Saladin), dont les armées arrachèrent Jérusalem aux croisés. En arabe, jarrah signifie « chirurgien » et cheikh est un titre honorifique accordé aux chefs religieux et locaux. Jarrahi donna son nom au quartier à travers sa tombe, située le long de la route de Naplouse. Sur la carte du XIXe siècle ci-dessus, elle apparaît comme un petit rectangle gris, en haut au centre. (Image : WikiMedia)
Sheikh Jarrah est situé au nord de Jérusalem, en dehors des murs de la vieille ville, dans un quartier qui commence sur les pans du mont Scopus, aujourd’hui site de l’Université hébraïque de Jérusalem. Quelques riches familles musulmanes commencèrent à construire de grandes maisons à Sheikh Jarrah dans les années 1860, en attirant d’autres dans le quartier. (Photo prise entre 1890 et 1900, bibliothèque du Congrès américain)
À partir des années 1880, le quartier attira des Américains et quelques chrétiens européens, qui voulaient construire une société utopique inspirée de la Bible à Jérusalem. Des membres de l’American Colony s’installèrent à Sheikh Jarrah et y travaillèrent comme fermiers et enseignants dans les écoles musulmanes et juives. La photo aérienne ci-dessus montre le nord de Jérusalem, y compris Sheikh Jarrah. (Bibliothèque du Congrès américain, 1931)
Après la défaite ottomane lors de la Première Guerre mondiale, la Grande-Bretagne établit un mandat en Palestine et stationna à Jérusalem des troupes venues de tout l’Empire britannique. En raison de son importance stratégique, des unités d’artillerie furent placées sur les pentes du mont Scopus. Sur la photo ci-dessus datée de 1918, des soldats australiens traversent Sheikh Jarrah à cheval, en route pour le mont Scopus. (Bibliothèque du Congrès américain)
Chèvres et moutons paissent sur les terres de Sheikh Jarrah sur cette photo datée de 1940. Selon des registres ottomans datant du tournant du XXe siècle, le quartier était majoritairement musulman, avec 167 familles. Aujourd’hui, la population palestinienne s’élève à environ 3 000 personnes. (Mason Photo Service/Bibliothèque du Congrès américain)
Après la Nakba et la création d’Israël, le quartier passa sous contrôle jordanien et des familles palestiniennes chassées de régions qui font désormais partie d’Israël furent relocalisées à Sheikh Jarrah. L’administration jordanienne perdura jusqu’à la guerre des Six Jours en 1967, qui se conclut par l’occupation israélienne de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de Gaza. Tout demeure sous occupation israélienne depuis, mais Jérusalem-Est occupée a été unilatéralement annexée par Israël en 1980. (David Shankbone/Creative Commons)
Dans cette photo datée de 2010, des Palestiniens manifestent contre l’appropriation par des colons israéliens de maisons, bâtiments et terrains palestiniens. Depuis les années 1980, des colons soutenus par des policiers israéliens se sont emparés de propriétés appartenant à des Hiérosolymitains palestiniens, affirmant vouloir les rendre à des propriétaires juifs. Les tribunaux israéliens restent les arbitres ultimes de ces affaires, bien qu’ils n’aient aucune autorité légale sur ce territoire car il s’agit de terres occupées. (AFP)
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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