EN IMAGES : Du delta du Nil aux pyramides, l’Égypte vue de l’espace
Prise environ 400 km au-dessus de la Terre, cette vue montre principalement l’Égypte, notamment le Nil et le Sinaï, la mer Rouge et la Méditerranée. La côte saoudienne se trouve à droite. On aperçoit également Israël, la Jordanie et la Syrie plus au nord. Cette image a été prise depuis la Station spatiale internationale (ISS) le 10 juin 2019. (NASA)
Pris au-dessus de l’Égypte, ce cliché nocturne permet de mieux visualiser l’urbanisation du pays, qui se concentre le long du Nil. La grande tache lumineuse à la base du delta du Nil (le triangle inversé) est Le Caire.
À l’ouest du Nil, juste en dessous, se trouve le gouvernorat du Fayoum. Alexandrie est la bande lumineuse qui apparaît sur la côte ouest, au sud d’une Méditerranée couverte de nuages.
Plus loin sur le littoral, à l’est, on aperçoit Gaza et, à l’intérieur des terres, Jérusalem. Cette image a été prise par l’ISS le 28 octobre 2010. (NASA)
L’angle de cette image prise par l’ISS ne permet pas d’y apposer une échelle. À titre indicatif, la distance entre Le Caire et Louxor par la route est de 504 km. Entre Le Caire à Alexandrie, elle est d’environ 220 km, tandis que celle entre Louxor et Assouan est d’environ 230 km. (NASA)
Entre 1950 et 2020, la population du Caire est passée de 2,5 millions d’habitants à plus de 21 millions, reflétant son statut de plus grande ville arabe du Moyen-Orient.
Depuis l’espace, le changement est évident, comme le montrent ces deux clichés. L’image de gauche a été prise en juillet 1984 par le satellite Landsat 5, la seconde en septembre 2019 avec Landsat 9.
Le développement urbain apparaît en gris, les zones désertiques sont en beige et les terres agricoles en vert. On peut constater l’expansion urbaine, notamment sur la rive orientale du Nil. À noter, la présence du Nouveau Caire au centre de l’image de droite, désigné comme ville par décret présidentiel en 2000. Sur l’autre rive, Gizeh forme une ville en soi. (NASA)
Cette image en fausses couleurs montre la ville de Louxor, située à 504 km au sud du Caire, au bord du Nil, ainsi que le site de la ville antique égyptienne nommée Ouaset.
Afin de faciliter l’identification, l’eau est représentée en noir, la végétation en rouge et les zones urbaines en marron et gris.
Connue des Grecs sous le nom de Thèbes à l’époque, Ouaset abrite les sites des temples de Karnak et de Louxor. Au nord se trouve la vallée des Rois, lieu de sépulture de dizaines de pharaons égyptiens, dont le roi Toutânkhamon. Cette image a été prise le 15 novembre 2018 par le satellite Terra, à partir de données acquises par différentes sources – NASA/METI/AIST/Japan Space Systems. (NASA/JPL)
Le lac Nasser est un lac artificiel nommé ainsi en hommage au président égyptien de l’époque. Il a été créé après la construction du haut barrage d’Assouan, qui a duré dix ans.
Le barrage a été mis en service en 1970, 68 ans après le barrage bas d’Assouan, plus petit et situé en aval. Ce lac de 479 km de long pour 16 km de large s’est rempli en six ans. Sa construction a permis à l’Égypte d’augmenter ses terres arables d’un tiers. Il attire également les pêcheurs et les touristes.
Le niveau du lac est néanmoins menacé au sud par le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne, inauguré en 2020, qui représente une source de tensions entre les deux États. Le lac de Nubie est l’étendue d’eau de plus petite taille située au sud, sur le territoire soudanais.
Les lacs de Toshka sont apparus dans les années 1990 à la suite d’un débordement du lac Nasser. Cette image composite a été prise entre 2013 et 2020 par Landsat 8 (NASA).
L’oasis de Dakhla, à 750 km du Caire, est depuis des siècles un carrefour essentiel pour le commerce entre l’Égypte et le Soudan. Le djebel Edmonstone, qui surplombe cette partie du Désert occidental, est une mesa (colline ou crête abrupte au sommet plat) faite de calcaire crayeux, sous laquelle se trouve du schiste contenant des fossiles et des roches sédimentaires.
Cette image a été améliorée pour faire ressortir les contrastes géologiques de la région, notamment le calcaire (blanc-gris) et les sédiments (bleu-gris). La végétation, principalement composée de champs destinés à l’agriculture, apparaît au nord en bleu foncé et noir. Cette image a été prise par l’ISS le 18 juin 2004. (NASA)
Des plaines dénudées rencontrent des hautes terres vallonnées sur cette image en fausses couleurs, prise à environ 200 km au sud-est du Caire et à 30 km à l’ouest du golfe de Suez.
Au nord-ouest des collines se trouvent des cônes de déjection, formés lorsque des rivières s’écoulent rapidement depuis un terrain élevé sur un terrain plat. La roche nue affiche des teintes allant de rose-beige à beige, la végétation apparaît en rouge et les cônes sont les lignes ondulées bleu-gris et blanches qui descendent des hautes terres.
Le monastère copte Saint-Antoine, datant de l’an 300, paraît minuscule dans ce paysage rude. Il est situé sur une oasis, dont la végétation est colorée en rouge ici. Cette image a été prise par le satellite Terra le 13 novembre 2009. (NASA/Aster Science Team/JPL)
L’oasis de Siwa, dans le nord-ouest de l’Égypte, se trouve à 20 mètres en dessous du niveau de la mer et à une cinquantaine de kilomètres de la frontière libyenne. Cette région isolée est habitée depuis au moins 12 000 ans, grâce à la végétation qui alimente les eaux souterraines. Alexandre le Grand s’y rendit notamment au IVe siècle avant J-C.
La région est traditionnellement réputée pour ses marais salants et sa production de sel, mais aussi depuis peu pour son tourisme haut de gamme.
À l’est se trouve la dépression de Qattara et à l’ouest, la Grande mer de sable, dont la superficie est supérieure à celle du Liban, du Qatar et de Bahreïn réunis. Cette image a été prise depuis l’ISS le 8 mai 2015. (NASA)
Des vents violents érodent et façonnent l’Égypte depuis des siècles. Ici, d’épaisses rafales de poussière désertique traversent l’ouest du pays jusqu’à l’est de la Libye, avant de couvrir la Méditerranée et de dissimuler l’île de Crète (en haut à gauche). Chypre, à l’est, n’est pas affectée. Cette image a été prise par Aqua, un satellite jumeau de Terra, le 12 janvier 2003 (NASA)
Le Nil est un fleuve vital pour des millions d’Égyptiens. Les photographies satellites prises à travers le pays présentent un contraste saisissant entre les plaines désertiques et la végétation fertile alimentée par les eaux du fleuve.
Le plus long fleuve du monde comprend deux affluents situés hors des frontières de l’Égypte : le Nil blanc (qui prend sa source en Ouganda) et le Nil bleu, qui prend naissance en Éthiopie et transporte la majeure partie des eaux.
Sur cette image du nord de l’Égypte, il y a plus de vert à l’ouest du fleuve, où les terres plus plates sont plus faciles à irriguer que les collines accidentées à l’est. Cette image a été prise par le satellite PROBA-V le 24 mars 2014. (ESA)
Fondée par Alexandre le Grand en 331 avant J-C., Alexandrie fut la capitale de l’Égypte jusqu’au VIIe siècle. Deuxième plus grande ville et premier port du pays, elle est un puits de savoir et de culture antiques.
Aujourd’hui, cependant, le changement climatique et l’élévation du niveau de la mer font que l’eau empiète sur la région depuis la Méditerranée au nord et le delta du Nil au sud.
Le lac Mariout est la vaste étendue bleu-gris que l’on voit près du port. Les formes vertes et brunes de plus petite taille visibles en dessous sont des sites consacrés à l’évaporation du sel, au stockage de produits chimiques et au traitement des eaux. Les petites taches dans le port et en Méditerranée sont des navires et des pétroliers. Cette image a été prise par l’ISS le 31 décembre 2000. (NASA/JSC)
La construction du canal de Suez, inauguré en 1869, a été l’un des plus grands projets d’ingénierie du XIXe siècle. Reliant Port-Saïd (ici à droite) sur la côte méditerranéenne au port de Suez, donnant sur la mer Rouge, il constitue une voie de transport essentielle entre l’Europe et l’Asie.
Long de plus de 190 km, il a été contrôlé à différentes époques par l’Égypte, le Royaume-Uni, la France et l’ONU. Il est actuellement supervisé par l’Autorité du canal de Suez (SCA). Sa traversée dure environ quatorze heures. Cette image de l’entrée nord a été prise par l’ISS le 30 juin 2006 (NASA).
Cette image du canal de Suez a été tournée dans le sens inverse des aiguilles d’une montre pour mieux illustrer l’extension, inaugurée en 2015.
Le côté gauche est orienté vers le nord et la Méditerranée, tandis que le sud, avec le port de Suez, se trouve à droite. L’étendue d’eau au milieu est le Grand Lac Amer, l’un des points d’attente et de passage du canal.
C’est ici qu’en février 1945, le président américain Franklin Roosevelt et le roi d’Arabie saoudite Abdelaziz ben Saoud ont conclu un accord à bord de l’USS Quincy, engageant les États-Unis à fournir un soutien militaire à Riyad en échange d’un approvisionnement sûr en pétrole.
Le canal a été fermé pendant huit ans après 1967 à la suite de la guerre des Six Jours. Quatorze cargos se dirigeant vers le nord se sont ainsi retrouvés bloqués dans le lac avec leur équipage, constituant la fameuse « flotte jaune », nom donné en référence au sable désertique qui a recouvert les navires. Cette image a été prise le 15 avril 2016 par Landsat 8 (NASA).
Fin mars 2021, le porte-conteneurs Ever Given, long de 400 mètres, s’est échoué dans le canal de Suez, juste au nord de Suez, bloquant ainsi l’un des principaux axes commerciaux de la planète.
L’image de gauche, prise le 21 mars, montre le schéma habituel du trafic maritime sur le canal. Sur celle de droite, prise quatre jours plus tard, on aperçoit le pétrolier de 200 000 tonnes échoué, ainsi que d’autres navires bloqués à l’entrée sud du canal (les navires ne pouvaient pas emprunter le Grand Lac Amer ou le nouveau bypass pour contourner le bateau). Ces images ont été prises par la mission Sentinel-1 (2021) de Copernicus (ESA)
Gizeh abrite les pyramides les plus visitées d’Égypte, construites il y a environ 4 500 ans en l’honneur des pharaons Mykérinos, de son père Khéphren et de son grand-père Khéops.
La grande pyramide est le seul site encore debout parmi les sept merveilles du monde antique. À proximité se trouvent des pyramides inachevées de plus petite taille et des tombeaux en l’honneur de hauts responsables. Le Sphinx de Gizeh se trouve au sud-est de la pyramide centrale. Le site se trouve à proximité du Caire moderne et comprend un terrain de golf plus vaste que la grande pyramide qu’elle jouxte. Cette image a été prise par l’ISS le 25 juillet 2012. (Nasa/JSC)
Près du village de Dahchour, à 20 km au sud de Gizeh et à proximité du Nil, se trouvent la pyramide rouge et la pyramide rhomboïdale, toutes deux construites sous le règne du pharaon Snéfrou (2613-2589 avant J-C.).
Leur état s’est détérioré au cours des millénaires en raison des éléments et du retrait des blocs de protection extérieurs. La pyramide rhomboïdale doit son nom à la diminution de son angle à mi-hauteur. La pyramide rouge, plus récente, doit son nom à la couleur prise par les blocs internes. Située non loin, la pyramide noire, construite environ 700 ans plus tard, est aujourd’hui une ruine qui ressemble à un monticule. Cette image a été prise par l’ISS le 30 mai 2008. (Nasa/JSC)
L’astronaute allemand de l’ESA Matthias Maurer a pris ce cliché du Nil et du littoral de la mer Rouge alors qu’il survolait l’Égypte à bord de l’ISS.
La ville de Louxor se trouve dans la partie inférieure du coude formé par le Nil, au centre. Plus au sud se trouvent le barrage d’Assouan et le lac Nasser. L’engin au premier plan est le module russe Prichal, lancé le 24 novembre 2021. Il pèse quatre tonnes et dispose de six ports d’amarrage hybrides. Cette image a été prise le 14 février 2022 depuis l’ISS. (ESA/NASA)
Cette photo, prise avec un radiomètre pour mesurer l’énergie radiante, montre la côte est de l’Égypte (à gauche), reliée à la péninsule arabique (à droite) par le triangle inversé que forme la péninsule du Sinaï.
Entre les deux se trouve la mer Rouge, formée lors de la séparation des plaques géologiques africaine et arabique des millions d’années en arrière. Cette mer est l’une des grandes étendues d’eau les plus salées et les plus chaudes du monde : aucun fleuve ne s’y jette et les précipitations sont rares voire inexistantes. Il est également difficile d’y naviguer en raison du faible nombre de ports naturels et, au sud, des récifs coralliens. Cette image a été prise le 9 mai 2018 avec le satellite Sentinel-3B. (ESA)
Charm el-Cheikh, qui borde les eaux chaudes de la mer Rouge à l’extrémité sud du Sinaï, forme le littoral urbanisé visible sur la gauche.
La station balnéaire qui a accueilli la COP27 en novembre 2022 est réputée pour ses eaux claires et ses récifs coralliens, bien que ces derniers soient endommagés depuis plusieurs années par la surexploitation. Parfois, les eaux prennent des teintes rouges et brunes en raison de la prolifération naturelle d’algues.
La partie en haut à droite de l’image est la pointe occidentale de l’Arabie saoudite : la couleur rouge représente des niveaux d’humidité plus élevés, tandis que le blanc indique la présence de sel.
En 2016, l’Égypte a cédé les îles de Tiran et Sanafir (au centre), longtemps contestées, à l’Arabie saoudite. Cette image a été prise le 11 avril 2017 par la mission Sentinel-2 de Copernicus. (ESA)
La NASA et l’ESA publient régulièrement des photographies de leur exploration spatiale sur leurs plateformes numériques respectives.
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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