Aller au contenu principal

« Le temps est venu » pour les guérillas d’intervenir en Turquie, selon un dirigeant du PKK

La Turquie affirme que plus de 5 000 militants kurdes ont été tués depuis l’année dernière
Des personnes effectuent le signe de la victoire en transportant les cercueils des militants kurdes Masoud Seviktek et İsa Oran, qui ont été tués au cours d’affrontements avec les forces turques à Diyarbakır (AFP)
Par MEE

Une figure de proue du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a indiqué que le groupe déploierait sa branche militaire dans le sud-est de la Turquie, alors que les affrontements entre l’État turc et les militants kurdes continuent de s’intensifier.

Murat Karayılan, commandant du quartier général central de la Force de défense du peuple du Kurdistan (HPG), a déclaré que le moment était venu d’« intervenir » dans le conflit, qui a principalement concerné jusqu’à présent les membres de la branche jeune du PKK, à savoir le Mouvement de la jeunesse patriotique révolutionnaire (YDG-H) et les Unités de protection civile (YPS).

« Le printemps est arrivé, la HPG devrait maintenant intervenir », a-t-il affirmé en s’adressant aux partisans du PKK dans le sud et le nord du Kurdistan via des émetteurs longue distance, selon l’agence de presse pro-PKK Firat News Agency (ANF).

« Toutefois, cette intervention ne doit pas prendre la forme d’une entrée dans les zones urbaines. Elle doit prendre la forme d’un soutien à la résistance d’auto-défense de la jeunesse kurde sous l’égide des YPS en provenance des montagnes. »

Karayılan a fait référence à un attentat perpétré jeudi dernier par des combattants de la HPG contre l’avant-poste de gendarmerie de Mermer, qui aurait tué 28 soldats, comme un exemple de stratégie réussie.

« La HPG n’interviendrait pas si l’armée n’avait pas attaqué des zones urbaines, mais nous devons intervenir puisque l’armée turque a mobilisé ses forces contre les jeunes kurdes dans les villes », a soutenu Karayılan.

« Il n’y avait pas besoin d’une telle guerre et la question des tranchées aurait été résolue si l’État y avait répondu différemment. »

Lundi, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a annoncé que 5 359 militants kurdes avaient été tués au cours d’opérations de sécurité depuis juillet dernier et la rupture du cessez-le-feu entre le PKK et l’État turc.

Des frappes aériennes ainsi que d’autres opérations ont été menées contre des militants kurdes présumés dans le sud-est de la Turquie et dans les montagnes de Qandil, quartier général du PKK, dans le nord de l’Irak.

Le président a également affirmé que près de 335 membres des forces de sécurité et 285 civils avaient été tués au cours de cette même période.

« En plus d’un millénaire, nous avons fait de ce territoire notre pays avec le sang de nos martyrs », a-t-il déclaré dans un discours prononcé devant des commandants en chef et des officiers militaires à l’Académie militaire turque d’Istanbul.

« Si nous voulons continuer de vivre ici, nous devons en payer le prix. »

Les violences se sont poursuivies dans le sud-est agité de la Turquie, où des postes de contrôle et des barrages routiers ont été construits et des couvre-feu ont été imposés.

Trois soldats ont été blessés ce lundi après que des militants kurdes ont fait exploser un engin explosif improvisé (EEI) qu’ils avaient enfoui sous la route lors du passage d’une navette transportant des soldats entre les villes de Siverek et Viranşehir.

Au cours du week-end, 32 militants kurdes ainsi que trois soldats et un policier ont également été tués dans la province de Mardin, dans le sud-est du pays.

Traduction de l’anglais (original) par VECTranslation.

Middle East Eye propose une couverture et une analyse indépendantes et incomparables du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et d’autres régions du monde. Pour en savoir plus sur la reprise de ce contenu et les frais qui s’appliquent, veuillez remplir ce formulaire [en anglais]. Pour en savoir plus sur MEE, cliquez ici [en anglais].