Libye : Fayez el-Sarraj cherche un soutien à Alger
Invité par le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, Fayez el-Sarraj est arrivé ce lundi à Alger pour une visite « de concertation » de deux jours sur la situation en Libye.
Le président du conseil présidentiel du Gouvernement d’union nationale (GNA), soutenu par les Nations unies, qui a de nouveau salué « le rôle de l'Algérie et son soutien constant à la Libye au cours des dernières décennies », est surtout venu chercher un soutien auprès d’Alger.
« Il aimerait que l’Algérie interfère auprès des Russes pour bloquer la vente d'armes au général Haftar [général rebelle proche du parlement de Tobrouk, non reconnu par les Nations unies] », explique à Middle East Eye une source sécuritaire algérienne.
Les Russes ont démenti avoir été saisis par le général libyen pour lui vendre des armes, selon l’agence d’informations Sputnik.
De peur de les voir récupérées par des groupes armés, notamment ceux affiliés à al-Qaïda, Alger est depuis le début de la crise opposée à la vente d’armes aux Libyens tant qu’ils ne sont pas unis sous un seul commandement, autonome des milices.
Fayez el-Sarraj, qui était à Paris la semaine dernière, aimerait pourtant que le Conseil de sécurité de l’ONU lève l’embargo sur les armes, décidé en 2011. Mardi dernier, Martin Kobler, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye avait dénoncé à Genève une « impasse » politique et appelé les États à respecter cet embargo.
À Alger, d’autres dossiers seront abordés, notamment celui des rivalités entre tribus touarègues et toboues ou encore de la sécurité à la frontière algéro-libyenne.
En Libye, l’offensive pour chasser le groupe État islamique (EI) de Syrte, lancée en mai dernier et appuyée par des frappes américaines, est toujours en cours. Les forces du GNA ont affirmé lundi avoir tué dimanche 80 combattants, un bilan non vérifiable de source indépendante.
Les forces pro-GNA ont reconquis la majeure partie de la ville mais les combats ont fait plus de 450 morts et quelque 2 500 blessés au sein de ces forces. Le bilan des morts dans les rangs des combattants de l'EI reste inconnu.
Dimanche, un journaliste néerlandais, Jeroen Oerlemans, a été tué à Syrte, « touché à la poitrine par un sniper de l'EI alors qu'il couvrait les combats », a indiqué à l'AFP le docteur Akram Gliwan, porte-parole de l'hôpital central de Misrata.
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