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Arabie saoudite : arrestation de l’homme qui a filmé un pardon juste avant une exécution

La séquence semble montrer un homme sur le point d’être exécuté sur une place publique avant sa grâce supposée par la famille de sa victime
Un homme, vêtu de noir, s’agenouille sur une place publique dans la capitale, Riyad, avant son exécution supposée (YouTube)
Par MEE

Les autorités saoudiennes ont arrêté un employé de l’État accusé d’avoir filmé une exécution publique qui a été suspendue à la dernière minute après le pardon de la famille de la victime.

L’homme, dont le nom n’a pas été divulgué, a été renvoyé devant le ministère public à Riyad pour interrogatoire.

La séquence vidéo semble avoir été tournée en secret, à travers une fenêtre donnant sur la place publique où l’exécution devait avoir lieu.

Le porte-parole de la police, le général Fawaz bin Jamal al-Mayman, a déclaré que l’homme arrêté avait « exploité son lieu de travail » pour tourner la vidéo.

Mayman a averti que filmer de tels incidents et en diffuser les images constituaient une « flagrante violation de la loi », ajoutant que cela pourrait avoir de graves conséquences.

Traduction : « Un meurtrier est pardonné sur la place d’exécution… et le meurtrier se prosterne devant Dieu après avoir été sauvé à la dernière minute – حدث السعودية (@ksa_sna)

Les images en question, qui ont été diffusées dimanche, semblent montrer un homme vêtu de noir agenouillé sur le sol au milieu d’une place publique, tandis qu’un homme en thawb blanc s’agenouille devant lui.

Plus tard dans la vidéo, on voit l’homme vêtu de noir prosterné sur le sol et entouré par un groupe d’hommes.

À la fin de la séquence, la natte sur laquelle l’homme avait été agenouillé avant son exécution supposée est enroulée et il monte dans une camionnette.

Les médias locaux ont rapporté que l’homme avait été condamné à mort pour meurtre, mais avait été pardonné à la dernière minute par des parents de sa victime.

Toutefois, le porte-parole de la police a démenti le pardon du meurtre, affirmant que l’exécution avait été simplement reportée.

L’année dernière, les autorités ont arrêté un homme pour avoir publié des images rares de fonctionnaires exécutant publiquement Laila Bint Abdul Muttalib Basim, une Népalaise accusée d’avoir tué et torturé la fille de son employeur.

On ne sait pas quelles accusations ont été portées contre lui ni s’il a été reconnu coupable.

En vertu de la loi saoudienne, le meurtre est passible de mort conformément à la loi du talion – cependant, si les proches de la victime choisissent d’accepter l’argent du sang à la place, le meurtre est pardonné.

Les exécutions publiques pour meurtre et autres crimes capitaux ont généralement lieu vers 21 heures, le condamné est mis à genoux devant le bourreau sur une place publique avant d’être décapité avec une épée.

Après que la personne est déclarée morte, parfois après plusieurs coups d’épée, un haut-parleur annonce les crimes dont elle a été reconnue coupable.

Plus de 130 personnes ont été exécutées jusqu’à présent cette année en Arabie saoudite, notamment au cours d’une exécution de masse (47 personnes) en janvier.

Quatre ont été tués par peloton d’exécution et les 43 autres décapités.

Parmi les personnes exécutées figuraient le cheikh Nimr al-Nimr, le plus éminent religieux chiite dans le royaume.

Son exécution avait provoqué un tollé diplomatique, des foules prenant d’assaut l’ambassade saoudienne à Téhéran.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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