Des émirs d’AQMI en Libye ciblés par un raid aérien
Selon l’agence de presse libyenne Lana News, Abou Talha al-Libi, leader du Majlis choura Eshattia, un des émirs les plus importants d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) aussi appelé Abou Talha al-Hassnawi, aurait été tué dans une frappe de drone américaine au sud-ouest de la Libye.
Mais selon une source militaire libyenne contactée par Middle East Eye, « rien ne permet de dire aujourd’hui que l’émir, plusieurs fois annoncé mort par les Irakiens et par les Libyens, a été tué ».
AQMI, qui a pour habitude rendre publique la mort de ses chefs, n’a pour l’instant diffusé aucun communiqué.
Selon la chaîne Al-Arabiya, Abou Talha al-Libi aurait se serait enfui peu avant l’attaque.
Le raid, mené le 14 novembre par les forces américaines, visait, toujours selon cette source militaire, à décimer trois des émirs les plus importants d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) : Abou Talha al-Libi, Mokhtar Belmokhtar (à la tête d’al-Mourabitoun, un des hommes les plus influents de l’organisation) et Yahia Abou al-Hammam (émir pour tout le Sahara) – à moins qu’il ait envoyé un émissaire – devaient se réunir à al-Qardha, dans le sud-ouest libyen, dans la région de Sebha, à la frontière avec l’Algérie.
« Ils ont lancé des missiles sur deux maisons, dont une qui appartenait à Abou Talha al-Libi, car cette région est une de ses zones d’influences, explique une source sécuritaire libyenne à Middle East Eye. Mais aucun des émirs n’étaient là. On ignore s’ils ont été prévenus. »
La femme de Mokhtar Belmokhtar arrêtée
Le raid aérien a toutefois tué huit personnes, fait plusieurs blessés et détruit trois habitations, un bilan rapporté par des journaux locaux.
Un habitant cité par le Washington Post parle quant à lui de sept tués et précise que les corps, complètement carbonisés, ne permettaient pas d’identifier Abou Talha a-Libi.
Alors que même le Gouvernement d’union nationale (GNA) a déclaré que ce bombardement avait été fait en collaboration avec les Américains, Jeff Davis, porte-parole du Pentagone, a assuré, toujours selon le Washington Post, que « la frappe en Libye n’avait pas été menée par les États-Unis ».
Moins de 48 heures après cette opération « deux Tunisiennes et un homme ont été arrêtés à bord d’un 4x4 près de Djebel al-Akhdar », révèle un haut-gradé responsable de la zone à MEE. Selon des sources sécuritaires algériennes et libyennes, une des deux femmes serait l’épouse de Mokhtar Belmokhtar.
Ancien détenu de la prison d’Abou Salim, prison de haute-sécurité à Tripoli, en Libye, Abou Talha al-Libi a été libéré en 2011. Envoyé en Syrie en 2013 pour combattre contre les forces de Bachar al-Assad, il est revenu en Libye au moment où les autres Libyens qui étaient avec lui ont choisi de quitter le Front al-Nosra pour rejoindre le groupe État islamique (EI).
Au moins 21 morts
Le sud libyen, où les autorités peinent à maintenir l'ordre et où les groupes armés font la loi, est aussi fragilisé par les tensions entre les tribus. En quatre jours, au moins 21 personnes ont été tuées et une centaine d'autres blessées lors de combats entre deux tribus rivales, dans la région de Sebha.
Ces affrontements opposent la tribu des Awled Souleiman à celle des Guedadfa, à laquelle appartenaire l'ancien guide libyen Mouammar Kadhafi. Selon des médias libyens, un singe appartenant à une des tribus aurait agressé une écolière de la tribu rivale.
Selon un membre du conseil municipal joint par l'AFP, « cet incident mineur a mis le feu à toute la ville ». Plusieurs habitations ont été touchées par des roquettes et des obus de mortiers, selon des témoins.
Le centre médical de Sebha a appelé tout son personnel en renfort et a rappelé sa neutralité dans les affrontements qui opposent les tribus.
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