EN IMAGES : Urbex au Liban, l’exploration urbaine des vestiges de la guerre civile
La maison rose est l’un des bâtiments les plus emblématiques de la capitale libanaise. Située sur les hauteurs du quartier de Manara, cette villa a été construite à la fin des années 1800 par un notable local, Mohammed Ardati. Dans les années 1900, elle a été visitée par de nombreuses personnalités, dont un consul américain et un jeune homme dénommé… Charles de Gaulle. (Crédit : Clotilde Bigot)
La maison a été officiellement désertée en 2014 après le départ de la dernière propriétaire, Fayza el-Khazen. Depuis, elle a été très dégradée par des squatteurs, qui profitent d’un lieu vide avec vue sur la mer. Le propriétaire actuel, Hisham Jaroudi, qui habite à deux pas de la villa, souhaite rénover les lieux afin d’en faire un centre d’exposition. (Crédit : Clotilde Bigot)
Le Grand Sofar hôtel était l’un des plus fastueux du Liban au début du XXe siècle. Il a été construit par la famille Sursock, une des plus riches du Liban, en 1892. De nombreux artistes y ont séjourné dans les années 1920. Des mariages eurent lieu dans cet hôtel, qui servait aussi de salles de réunion. La première rencontre de la Ligue arabe, créée en 1945 au Caire, se fit entre ses murs. Pendant la guerre civile, le lieu a été endommagé par les combats, mais restauré par la suite. En 2018, le propriétaire actuel, Roderick Sursock Cochrane, l'a transformé en exposition temporaire, avec l’aide d’un peintre, Tom Young, qui a peint les heures glorieuses de ce lieu de séjour. (Crédit : Clotilde Bigot)
À deux pas de là, une ancienne station de train abandonnée facilitait l’accès aux visiteurs huppés en provenance de la capitale, située à trente kilomètres de cette bourgade. (Crédit : Clotilde Bigot)
L’hôtel Holiday Inn à Beyrouth, photographié par l’urbexeur Fadi Badran, a ouvert en 1974, un an seulement avant qu’éclate la guerre civile. En octobre 1975, la « bataille des hôtels » entre les forces chrétiennes et de gauche a sévèrement endommagé cet hôtel de luxe de 26 étages situé dans le quartier du front de mer de la capitale. « Ce bâtiment représente Beyrouth à mes yeux, par sa grandeur, mais aussi par les dégâts subis, pour lesquels nous sommes tous responsables. Beyrouth aujourd’hui est assez grandiose mais endommagée », déclare Fadi Badran à Middle East Eye. (Crédit : Fadi Badran)
Aujourd’hui, l’armée Libanaise occupe ce qui était le lobby. « Pour avoir accès au bâtiment, il faut obtenir trois autorisations, une des avocats qui représentent le bâtiment, une du ministère de la Défense et une du quartier général de la brigade présente sur les lieux. Il faut aussi donner les images à l’armée qui les inspecte avant de les rendre », précise Fadi Badran. (Crédit : Fadi Badran)
« Ce palais était immense, mais il n’était pas terminé. Il est situé sur les hauteurs de Jezzine, dans le sud-est du pays. Il y avait des gravures d’astronomie, beaucoup de références à la médecine [voir la sculpture en photo d'ouverture]. Vu l’architecture du lieu et la disposition des salles, cela devait sûrement être une université médicale ou un hôpital », explique l’urbexeur Karim Abou Joud à MEE. (Crédit : Karim Abou Joud)
« La construction a débuté en 1964, sous les ordres du docteur Farid Serhal. Pour une raison que j’ignore, ils ont arrêté la construction et certaines pièces demeurent intactes », poursuit Karim Abou Joud, médecin de carrière et urbexeur confirmé. « Pas un mois ne passe sans que j'aille découvrir un nouveau lieu », confie-t-il à MEE. (Crédit : Karim Abou Joud)
Ibrahim Shaker, magnat saoudien, a fait construire cette villa qui porte son nom dans les années 1950. Située sur les hauteurs d’Aley, elle surplombe Beyrouth, ce qui en a fait pendant la guerre civile un lieu parfait pour les miliciens. Elle a d’ailleurs été durement touchée lors des batailles des montagnes et notamment celle de Souk el-Gharb entre l’armée libanaise et les forces coalisées palestiniennes et du Parti socialiste progressiste (PSP) appuyées par l’armée syrienne. En 2008, alors que des affrontements ont lieu entre combattants du Hezbollah chiite et du PSP druze, la maison se retrouve au cœur des batailles. Vendue et achetée à plusieurs reprises, elle n’a jamais été restaurée. (Crédit : Yasmine Shuhaiber)
Cette villa sur le bord de la route, proche du fameux Bois-de-Boulogne libanais, au Mont-Liban, avait une grille fermée par une chaîne vétuste. Il était très facile de passer à côté de la grille et d’entrer dans cette maison sans porte. Il ne restait plus rien mis à part les murs, le sol et le plafond. Même les rampes d’escaliers avaient été volées. Cette maison a sûrement été abandonnée pendant la guerre civile, la zone étant en proie à de violents combats. Elle a peut-être même été squattée par l’armée syrienne, connue pour avoir pillé les maisons qu’elle occupait. (Crédit : Clotilde Bigot)
Bhamdoun était un lieu de résidence d’été pour une communauté juive libanaise huppée, qui a fait construire cette synagogue en 1922. Il s'agit de l’une des quatre synagogues encore debout au Liban, mais est abandonnée depuis la guerre civile. (Crédit : Clotilde Bigot)
Aujourd’hui, il ne reste qu’une trentaine de juifs au Liban, et leur patrimoine est en danger car laissé à l’abandon. Il est très difficile d’entrer sur le site car de nombreux chiens errants y ont élu domicile et sont dangereux. Tout autour, d’énormes panneaux « interdiction de photographier » ont été érigés pour éviter aux urbexeurs de trop s’y aventurer. (Crédit : Clotilde Bigot)
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