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« La France, notre premier ennemi », selon l’émir du Sahel Iyad ag-Ghali

Dans un entretien donné à Al Massar, l’hebdomadaire publié par al-Qaïda au Yémen, Iyad ag-Ghali, émir du nouveau Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans au Maghreb islamique, explique sa stratégie « dans le monde islamique de l’ouest »
Iyad ag-Ghali, émir du nouveau Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, fondé en février, a donné un entretien au journal Al Massar, publié par la branche yéménite d'al-Qaïda (capture d'écran)

« Nos ennemis sont les ennemis des musulmans, les juifs et les chrétiens, mais c’est la France qui reste notre ennemi historique dans cette partie du monde islamique. La France et ceux qui l’aident, comme l’Amérique, l’Allemagne, la Suède, et d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest qui les ont rejoints : le Tchad, la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Sénégal ou encore le Niger. »

Dans un entretien publié dans le nouveau numéro de l’hebdomadaire de la branche yéménite d’al-Qaïda, Al Massar, daté du 3 avril, Iyad ag-Ghali, figure des groupes islamistes armés au Sahara et au Sahel, évoque la stratégie du nouveau mouvement dont il est devenu le chef en février dernier : le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans au Maghreb islamique.

Ce mouvement est une fusion des principaux groupes armés de la région dont certains ont contrôlé le nord du Mali pendant près de dix mois, à la faveur d'une rébellion touareg, à partir du printemps 2012 : le sien, Ansar Dine, qu’il a fondé en 2012, al-Mourabitoune de Mokhtar Belmokhtar, et l’émirat du Sahara, une branche d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) dirigée par Djamel Okacha, alias Yahia Abou al-Hammam.

Le groupe affirme avoir prêté allégeance à Ayman al-Zawahiri, actuel dirigeant d'al-Qaïda.

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« Nous sommes présents dans l’ouest du monde islamique. Nous voulons appeler au sursaut de la ouma [la communauté musulmane], combattre l’occupant français, ses alliés et ses agents qui occupent nos terres, agressent notre religion et volent nos richesses », explique le Touareg de 57 ans en précisant que si cette union avait mis autant d’années à se concrétiser, cela était lié aux contraintes « de la guerre ».

L’émir fait ici référence à l’intervention française au Mali, lancée en janvier 2013 avec l’opération « Serval », officiellement « pour stopper la progression des djihadistes ».

« Mais dans un premier discours juste après l’intervention française au Mali, nous avions dit que nous étions prêts à nous unir à tous les frères moudjahidine [combattants] dans cette région », précise-t-il.

« Aujourd’hui, la situation militaire [au Mali] est stable. L’ennemi français et ses alliés se sont concentrés dans les grandes villes avec seulement quelques mouvements et ratissages terrestres et aériens, et quelques tentatives pour fructifier des renseignements et recruter des espions. »

Al-Mourabitoune, le groupe de Mokhtar Belmokhtar (en photo) a fusionné notamment avec le groupe Ansar Dine d'Iyad ag-Ghali (AFP)

Au sujet de la scission d’al-Mourabitoune avec AQMI puis de son retour dans l’organisation pour contrer le groupe État islamique (EI), il argumente : « Nos amis et frères d’al-Mourabitoune sont une des bases du djihad dans cette région. La discorde est quelque chose de naturel entre les hommes mais la religion et l’intérêt pour les musulmans nous permettent de dépasser tous les obstacles. »

Il aborde également des aspects de sa politique militaire : « Le plus important, c’est d’être présents sur la plus vaste zone géographique possible, œuvrer toujours à harceler l’ennemi là où il se trouve, gagner l’adhésion populaire, adopter la guérilla tout en utilisant des méthodes [de combat] classiques », explique-t-il.

L’émir termine son entretien par un message « à tous les peuples musulmans du Sahara » : « Votre ennemi historique a occupé vos maisons, veut pervertir votre religion et voler vos richesses. Levez-vous pour le combattre et sortez-le de vos terres humiliées comme l’ont fait vos ancêtres. »

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