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Pour les Français du Liban, priorité au redressement économique et à la lutte contre le terrorisme

Par Phillipine de Clermont-Tonnerre, à Beyrouth
 
Pour un électorat historiquement acquis à la droite, le redressement économique et la lutte contre le terrorisme sont les défis prioritaires du nouveau quinquennat (AFP)

C’est sous un grand soleil, que les 18 000 Français inscrits sur les listes électorales au Liban – dont 77 % de binationaux –  ont pris ce matin le chemin des différents bureaux de vote installés à Beyrouth pour ce premier tour de l’élection présidentielle. À l’extérieur, de longues files d’attentes ont commencé à se former dès les premières heures de la journée. Il fallait compter une heure en moyenne avant de pouvoir déposer son bulletin dans l’urne.

Au moment du dépouillement, il est fort probable que les résultats viennent confirmer l’ancrage, traditionnellement à droite, des Français du Liban.

Même si, dans la foule, certains se disent encore indécis.
« Ce n’est pas évident de choisir. Je crois que je vais rester jusqu’à la dernière minute derrière le rideau »
- Rita Beyrouti

Le Front national compte depuis longtemps aussi une base de soutiens solides

« La dégradation du pays se situe surtout au niveau de la sécurité », lâche Nicolas Delage, un Franco-libanais de 52 ans qui assure qu’il votera pour l’extrême droite en cas de duel Le Pen/Macron.

Au Liban, le Front national compte depuis longtemps aussi une base de soutiens solides.

Marine Le Pen rencontre le cardinal Bechara Boutros Rahi, le patriarche maronite d’Antioche et de tout l’Orient au siège du patriarcat maronite de Bkerké, au Liban, le 21 février 2017 (AFP)

« J’ai voté pour Marine le Pen car il s’agit d’une élection très décisive pour la France au niveau des questions d’immigration, de sécurité, de changement de l’identité, et de l’avenir de l’Europe », confie Freddy Chehab.

Comme de nombreux partisans du FN au Liban, ce banquier de 42 ans n’est pas favorable à la suppression de la double nationalité qui figure dans le programme du parti frontiste. Pour autant, cette mesure n’influencera pas son choix. « Même si cela risque d’entraver l’accès de ma femme à la nationalité, pour moi, le plus important est l’intérêt de la nation ».

De manière générale, les électeurs franco-libanais ne s’attendent pas à ce que le futur président se préoccupent d’avantage des Français de l’étranger que les précédents. 

« Les droits des Français de l’étranger m’importe mais ça n’entre pas dans mon choix pour la présidentielle. Ce sera plus pour les législatives », confie Wendela El Kareh.

À LIRE : Marine Le Pen refuse de porter le voile pour rencontrer le mufti à Beyrouth

« On se sent un peu abandonnés. Inscrire les enfants dans les écoles françaises est un stress permanent et les aides ne sont pas suffisantes. Ils proposent tous des choses, mais on verra s’ils tiennent parole. Ils pensent à nous au moment des votes mais après ils nous oublient », lâche, résignée, Rita Beyrouhti, documentaliste.

« De toutes façons, ça n’est pas pour moi que je vote », assure pour sa part Catherine Chikhani, ancien professeur de Lettres au grand lycée franco-libanais de Beyrouth.

À 71 ans, elle est la seule à déclarer vouloir voter pour Jean-Luc Mélenchon. « Il n’y a que lui qui propose de faire plus pour la classe moyenne et les pauvres », justifie cette retraitée de l’Éducation nationale française.