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Élimination d’Abou Bakr al-Baghdadi : la décisive contribution de l’Irak

Les services de renseignement irakiens affirment avoir localisé l’émir du groupe État islamique grâce à une série d’enquêtes
Le gouvernement irakien a indiqué qu’une « section spécialisée » avait travaillé « pendant un an pour localiser le repaire » de Baghdadi (AFP)

Dans leur longue traque d’Abou Bakr al-Baghdadi, les services de renseignement irakiens ont été informés par un conseiller de l’émir du groupe État islamique (EI) qui leur a expliqué comment ce dernier avait pu éviter d’être capturé pendant tant d’années. C’est ce qu’ont rapporté deux officiers de sécurité irakiens, selon Reuters.

Baghdadi tenait parfois des réunions stratégiques avec ses commandants dans des minibus remplis de légumes afin d’éviter d’être repéré, a expliqué Ismael al-Ethawi après avoir été arrêté par les autorités turques et remis aux Irakiens. 

« Ethawi a fourni des informations précieuses qui ont aidé les services de sécurité irakiens à trouver les pièces manquantes du puzzle sur les mouvements de Baghdadi et les endroits où il avait l’habitude de se cacher », a raconté à Reuters l’un des responsables irakiens. 

« Ethawi nous a donné des détails sur cinq hommes, y compris lui-même, qui rencontraient Baghdadi en Syrie et sur les différents lieux où ils se sont rendus », a-t-il ajouté. 

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Le président américain Donald Trump a déclaré dimanche que Baghdadi était mort « en pleurant » lors d’un raid mené par les forces spéciales américaines dans la région d’Idleb, au nord-ouest de la Syrie. 

Un homme de missions

Titulaire d’un doctorat en sciences islamiques, Ethawi était considéré par les services de renseignement irakiens comme l’un des cinq principaux collaborateurs du chef de l’EI. Il a rejoint al-Qaïda en 2006 et a été arrêté par les forces américaines en 2008, puis emprisonné pendant quatre ans, selon les responsables de la sécurité irakienne. 

Baghdadi a ensuite confié à Ethawi des missions telles que la transmission d’instructions religieuses et la sélection de commandants pour l’organisation. Après les déboires de l’EI en 2017, Ethawi s’est enfui en Syrie avec son épouse syrienne. 

Un autre tournant a eu lieu en début d’année, lors d’une opération au cours de laquelle des agents des services de renseignement américains, turcs et irakiens ont capturé des responsables de l’EI, dont quatre Irakiens et un Syrien. 

Traduction : « Une section spécialisée a travaillé pendant un an, le renseignement national a pu, grâce à des informations précises, localiser le repaire du terroriste Baghdadi. Grâce à cela, l’opération américaine a été menée »

« Ils nous ont indiqué tous les lieux où ils rencontraient Baghdadi en Syrie et nous avons décidé de nous coordonner avec la CIA pour déployer davantage de sources dans ces zones », a déclaré l’un des responsables irakiens.

« Mi-2019, nous avons réussi à localiser Idleb comme la zone où Baghdadi se déplaçait de village en village avec sa famille et trois proches collaborateurs », a-t-il poursuivi. 

Des informateurs syriens ont ensuite aperçu un Irakien portant un turban sur un marché d’Idleb et l’ont reconnu sur une photo, a raconté le responsable. C’était Ethawi, et ils l’ont suivi jusqu’à la maison où séjournait Baghdadi. 

« C’était son dernier moment de vie »

« Nous avons transmis les détails à la CIA et ils ont utilisé un satellite et des drones pour surveiller le site ces cinq derniers mois », a précisé le responsable. 

Le renseignement irakien a exploité des informations obtenues auprès de deux femmes en détention dans le pays, dont l’une des épouses de Baghdadi

Il y a deux jours, Baghdadi a quitté les lieux avec sa famille pour la première fois, se rendant en minibus dans un village voisin. 

« C’était son dernier moment de vie », a déclaré le responsable.

D’autres sources au sein du renseignement irakien a affirmé que ce service surveillait les déplacements de Baghdadi en Syrie et avait finalement pu le localiser grâce à l’appel téléphonique de l’une de ses épouses, qui se trouvait avec lui.

Un second responsable irakien a ajouté que le renseignement irakien avait également exploité des informations obtenues auprès de deux femmes en détention dans le pays, l’une des épouses de Baghdadi, et la femme d’un de ses très proches collaborateurs.

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