« Tondre le gazon » en Irak en en faisant un pays de djihadistes
Alors que l’Etat islamique en Irak et en Syrie (EIIS), qui s’appelle désormais Etat islamique (EI), poursuit son carnage en Irak, et que les Etats-Unis et leurs alliés bombardent les zones sous contrôle de l’EIIS, ajoutant leur lot aux bains de sang et aux destructions, il convient de se demander comment nous en sommes arrivés à cette terrible situation. En Irak, deux facteurs importants ont contribué à cette tragédie : l’un tient à des facteurs internes à l'Irak, et l’autre au rôle joué par des forces externes. Depuis sa création, sans cause exogène, l’Irak n’a jamais été un Etat démocratique ; il a toujours été affligé par des dictateurs, la corruption, des interprétations fondamentalistes des enseignements islamiques, et des conflits ethniques et religieux.
Les Américains et leur politique envers ce pays sont la cause externe la plus importante du triste état de l’Irak actuel. Naturellement, les Etats-Unis poursuivent ce qu'ils appellent leurs « intérêts nationaux », mais en voulant défendre ces intérêts en Irak et, plus largement, au Moyen-Orient, ils ont commis d’énormes erreurs. Ils ont poussé l’Irak à envahir l’Iran en 1980, puis le Koweït en 1990 ; ils ont ensuite, dans les années 1990, imposé à l’Irak des sanctions économiques qui ont paralysé ce pays jusqu’à ce qu’ils l’envahissent puis l’occupent illégalement en 2003. La politique américaine s’est donc traduite par une longue série de catastrophes qui n’ont apporté que malheurs, destructions et effusion de sang. Au moins un demi-million d’enfants et de jeunes Irakiens sont morts à cause des sanctions économiques des années 1990, et des centaines de milliers d’autres ont péri depuis celles imposées en 2003. Le Pentagone a même envisagé en 2002 d’utiliser « en cas d’urgence » des armes nucléaires contre sept pays de la région, dont l’Irak.
Pourquoi les Etats-Unis ont-ils commis de telles exactions ? Ils ont toujours voulu soumettre les Etats arabes par la menace. Comme l’a dit l’ancien directeur de la CIA, James Woolsey, deux mois après l’invasion américaine de l’Afghanistan en automne 2001, « seule la peur peut rétablir le respect [arabe] envers les Etats-Unis », et l’Irak était une cible de choix pour engendrer ce genre de crainte. Dans le monde des va-t-en-guerre comme Woosley, « respect » signifie soumission.
Mais la conséquence la plus importante de l’invasion de l’Irak en 2003 fut la destruction de son ordre politique, qui a donné lieu à l’émergence du terrorisme sunnite à travers l’émergence d’al-Qaïda en Irak (AQI) – devenu EIIS – et à divisé cette nation en camps ethniques et religieux.
« Tondre le gazon »
Selon une « stratégie » appelée « tondre le gazon », les forces israéliennes font tous les deux ou trois ans incursion dans la bande de Gaza pour détruire l’infrastructure du Hamas et sa capacité de nuisance contre Israël. De même, les forces américaines attaquent des pays comme le Yémen et le Pakistan pour soi-disant éradiquer les terroristes, à grand renfort de drones et d’autres moyens. Bruce Riedel, ancien analyste à la CIA et conseiller antiterrorisme d’Obama, a déclaré : « Le problème avec les drones, c’est que c’est comme la tondeuse à gazon. Il faut tondre tout le temps. A peine a-t-on fini de tondre que l’herbe repousse ».
La même stratégie a été utilisée contre l’Irak pendant le dernier quart de siècle. Les Etats-Unis ont soutenu le « monstrueux » Etat irakien quand il faisait la guerre à l’Iran, mais il leur a fallu le contenir dans les années 1990, et ensuite l’envahir en 2003. L’invasion de l’Irak a détruit l’armée irakienne, la rendant incapable de s’opposer à l’EIIS efficacement. En fait, si l’Iran n’avait pas aidé l’Irak, Bagdad serait sans doute tombée l’été dernier entre les mains de l’EIIS.
Irak : résultats planifiés ou fruits inattendus d’une politique désastreuse ?
Il serait toutefois naïf de penser que la politique américaine consistant à « jouer les durs » avec l’Irak à partir de 1990 ait été créée à partir de rien. Ce qui se passe en Irak participe de la stratégie américaine pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord mise en œuvre depuis quarante ans et constitue, plus particulièrement, la poursuite de la politique initiée en Afghanistan dans les années 1980 visant à soutenir les « moudjahidines » afghans dans leur lutte contre l'Union soviétique. Ce changement de politique est apparu pendant la présidence de Bill Clinton, une fois l’Iran et l’Irak ravagés par la guerre et les sanctions. Le 31 octobre 1998, le Congrès a approuvé une résolution qui fit du « changement de régime » la politique officielle des Etats-Unis en Irak. Clinton n’a pu qu’en rêver, George W. Bush l’a fait. Bush avait décidé d’envahir l'Irak avant même les attaques terroristes du 11 septembre 2001.
Voilà pourquoi Bush a menti au peuple américain en prétendant que l’Irak possédait des armes de destruction massive et que le régime de Saddam Hussein était lié à al-Qaïda : ainsi, il a pu attaquer l’Irak et l’occuper. Mais voici les réelles conséquences de ces invasions.
Tout d'abord, l’invasion a enfanté AQI (al-Qaïda en Irak), et ensuite l’EIIS. Un rapport de 2011 du Centre d'études stratégiques et internationales de Washington montre que, de 2004 à 2007, les forces les plus puissantes dressées contre les Etats-Unis, leurs alliés et le gouvernement irakien étaient celles d’AQI. Certains de ses plus hauts dirigeants ont été tués (comme Abou Moussab al-Zarqaoui, entre autres), mais l’organisation n’en a pas moins réussi sa métamorphose : l’Etat islamique actuel.
Deuxièmement, cette invasion a fragmenté le pays en régions chiites, sunnites et kurdes. Les Etats-Unis ne peuvent pas prétendre que la suite des événements, notamment en Irak aujourd’hui, était imprévisible. Dès 1994, Dick Cheney avait prédit :
« Une fois l’Irak attaquée et vaincue, on assistera à la chute du gouvernement de Saddam Hussein ; mais que mettre à sa place ? Cette partie du monde est très instable : si l’on provoque la chute du gouvernement central irakien, on risque fort d’assister au démembrement de régions entières. Les Syriens se verraient bien annexer les régions occidentales. Les Iraniens aimeraient prendre à l’Irak sa partie orientale, ils se sont battus pour cela pendant huit ans. Au nord, ce sont les Kurdes, et si les Kurdes irakiens prennent leur indépendance et rejoignent les Kurdes turcs, je ne donne pas cher de l’intégrité territoriale de la Turquie. C’est un bourbier total. »
La partition de l’Irak a exacerbé davantage encore les tensions religieuses et ethniques dans ce pays. Encore une fois, cela était parfaitement prévisible, mais on n’en a pas tenu compte. Dans un éditorial de mai 2006, Joseph Biden, à l’époque sénateur, et Leslie Gelb, du Conseil sur les relations étrangères, ont écrit :
« D’aucuns vous diront que s’orienter vers un régionalisme fort déclencherait le nettoyage sectaire. Mais c’est précisément ce qui se passe déjà, et avec une gravité croissante. D’autres craignent qu’on en arrive à la partition. Mais le démantèlement a déjà commencé. Comme on l’a vu en Bosnie, un système fédéral fort est un moyen viable de préserver l’Irak de ces deux périls ».
Bill Clinton a récemment déclaré que si les Etats-Unis n’avaient pas envahi l’Irak, on n’en serait pas là. Cela revient à reconnaître – enfin – les piètres conséquences des politiques américaines, y compris celle de sa propre administration, en Irak.
Un rapport du Conseil sur les relations étrangères a formulé en 2013 des avis similaires. D’après ce rapport, « la campagne de violences d’AQI n’atteint certes plus le niveau de celles de 2006 et 2007, années records ; l’organisation n’en reste pas moins une menace pour la stabilité en Irak et, au-delà, au Levant ». En outre, « Depuis le retrait complet des forces américaines fin 2011, AQI a intensifié la fréquence de ses attaques contre des cibles principalement chiites, et certains analystes y voient une tentative de relancer le conflit entre la minorité sunnite en Irak et le gouvernement chiite de Nouri al-Maliki. Pendant ce temps, la milice a accru son influence jusqu’à la Syrie voisine, où elle a tissé des liens avec Jabhat al-Nosra, faction militante sunnite apportant un soutien tactique à l’insurrection contre le régime d’Assad. En avril 2013, les deux groupes ont formellement fusionné pour devenir l’Etat islamique en Irak et au Levant ». Le groupe est financé par « des puissances régionales, Jordanie, Syrie et Arabie saoudite, entre autres », mais les experts affirment que « l’essentiel des fonds d'al-Qaïda provient de sources endogènes – contrebande, extorsion et autres activités criminelles ».
Après toutes les destructions et carnages provoqués par l’invasion de l’Irak, George W. Bush ne regrette rien… sauf l’émergence de l’EIIS.
Le rôle des alliés des Etats-Unis
En 2011, les Etats-Unis n’avaient pas encore achevé leur retrait d’Irak qu’ils attaquaient la Libye – où les combattants d’AQI jouaient un rôle majeur dans la lutte contre le régime de Mouammar Kadhafi. Puis, quand les alliés des Américains (l’Arabie saoudite et ses alliés sunnites) ont transformé la guerre civile en Syrie en une guerre sectaire régionale entre chiites et sunnites, AQI a migré en Syrie et lancé sa guerre terroriste sous le nom d’EIIS.
Début octobre 2014, lors d’un débat avec des étudiants de l’université d’Harvard, M. Biden a déclaré ce qui suit (emphase ajoutée par l’auteur) :
« Notre plus gros problème a été nos alliés. Ce fut le cas en Syrie. Les Turcs étaient de grands amis et mes relations avec [Recep Tayyip] Erdogan sont excellentes, j’ai passé beaucoup de temps avec lui. Et que faisaient alors Saoudiens, Emiratis, etc. ? Leur unique préoccupation était de faire tomber [Bachar al-] Assad par une guerre, menée essentiellement par procuration et opposant sunnites et chiites. Comment s’y prennent-ils ? Ils ont procuré des centaines de millions de dollars et des dizaines de milliers de tonnes d'armes à quiconque se battrait contre Assad. Sauf que ceux qu’ils fournissaient, les bénéficiaires, étaient [Jabhat] al-Nosra, al-Qaïda, entre autres éléments djihadistes extrémistes venus des quatre coins du globe. Vous trouvez que j’exagère ? Ouvrez les yeux : où en sommes-nous ? Que se passe-t-il actuellement ? Tout le monde semble se réveiller en sursaut parce que ce groupe – appelé EIIL, anciennement al-Qaïda, qu’on a refoulé d’Irak – a trouvé un espace et un territoire à l’ouest, pardon, à l’est de la Syrie. Il s’est allié avec al-Nosra, groupe que nous avons dès le départ considéré comme terroriste, et pas moyen de convaincre nos collègues de cesser de les approvisionner. Résultat : maintenant, si je puis me permettre cette image, ils ont tout à coup été « touchés par la grâce ». Le président a réussi à rassembler une coalition de nos voisins sunnites, parce que l'Amérique ne peut pas une fois de plus s’engager contre une nation musulmane en tant qu’agresseur. Pour s’attaquer à une organisation sunnite, il est indispensable que [l’opération] soit dirigée par d’autres sunnites. Alors, que voyons-nous, et pour la première fois ? L’Arabie saoudite a fermé le robinet financier. Elle permet actuellement l’entraînement des forces américaines sur son sol, en vertu de l'article 10, et ce ouvertement. Les Qataris ont supprimé leur soutien aux éléments les plus extrêmes des organisations terroristes, et les Turcs – je le tiens du président Erdogan, un ami de longue date – ont reconnu : ‘’Vous aviez raison. Nous avons laissé passer trop de gens [de terroristes]’’. Et maintenant, ils essaient de verrouiller la frontière [avec la Syrie]. »
La confession de Biden se passe de commentaires.
Après la Syrie, retour en Irak
Compte tenu de la vaste expérience acquise en Libye et en Syrie par AQI et, plus tard, l’EIIS, ainsi que des nouvelles armes qu’ils y ont récupérées, il était tout « naturel » que l’EIIS retourne au lieu de sa naissance, causant encore plus de ravages.
Selon un rapport de l'ONU, 8 868 personnes ont été tuées en Irak en 2013. La guerre contre l’EIIS a fait au cours des dix premiers mois de 2014 au moins 10 000 victimes, plus de 17 500 blessés et 1,8 million de déplacés, et la situation s’est considérablement aggravée ces deux derniers mois, avec la hausse spectaculaire du nombre de personnes tuées, blessées ou déplacées. Résultat : retour de l'armée américaine en Irak, Opus III, et son engagement dans cette nouvelle guerre s’approfondit de jour en jour.
Pire encore, le leader kurde Massoud Barzani, dont les forces occupent de nouveaux territoires en Irak, a menacé le gouvernement central irakien de faire sécession car il rêve d'un Grand Kurdistan englobant des régions d’Iran, d’Irak, de Turquie et de Syrie. Dans une interview avec CNN, Barzani a déclaré que l’Irak était en train de se désagréger et que c’était le meilleur moment pour les Kurdes de décider de la possible indépendance du Kurdistan. Lors de la visite du secrétaire d’Etat américain John Kerry dans la région, Barzani a de nouveau évoqué l’indépendance du Kurdistan. Le président israélien Shimon Peres a également déclaré que l’indépendance du Kurdistan était « inéluctable » et que son pays reconnaîtrait cette nouvelle nation. Benyamin Netanyahou a lui aussi exprimé son soutien à un Kurdistan indépendant.
Ainsi, les graines semées par les Etats-Unis et leurs alliés en Irak et en Afghanistan ont pleinement germé et partout produit leurs « fruits ». Et visiblement, on n’a tiré aucune leçon de l'expérience de ces deux guerres.
Collaborer avec l'Iran ?
En juillet dernier, dans un article paru dans le Washington Post, Ryan Crocker, ancien ambassadeur américain en Irak et en Afghanistan, William Luers, ancien ambassadeur américain au Venezuela et en Tchécoslovaquie, et Thomas Pickering, sous-secrétaire d'Etat aux affaires politiques entre 1997 et 2000, ont souligné que pour sauver l’Irak de l’emprise de l’EIIS, il était essentiel de travailler avec l’Iran. Ils ont reconnu que les pays arabes du golfe Persique, tous alliés des Etats-Unis, ont, ouvertement ou non, aidé les groupes radicaux sunnites et contribué au déclenchement d’une guerre sectaire entre sunnites et chiites. Ils ont également déclaré : « Il serait absurde que l’Occident soutienne une guerre contre [le président Bachar al-] Assad et une autre encore contre l’Etat islamique. Assad représente le mal mais, en l’occurrence, c’est incontestablement un moindre mal ».
Je suis d’accord avec ce trio. Si les Etats-Unis reconnaissent que l’instabilité, la mofification des frontières nationales, les destructions et les millions de morts, de blessés et de déplacés au Moyen-Orient ne promeuvent pas leurs intérêts nationaux, ils doivent travailler avec l’Iran. Sans l’Iran, il sera très difficile, voire impossible, de vaincre l’EIIS. De récents sondages indiquent que 61 % des Américains sont favorables à une collaboration avec l’Iran. Les Etats-Unis ont aussi besoin de Téhéran pour mettre fin à la guerre en Syrie, et écarter les talibans du pouvoir en Afghanistan.
Un récent courrier du président Obama au Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, visait apparemment à favoriser la coopération entre les deux nations. L’EIIS et d’autres groupes djihadistes constituent une menaces contre la sécurité des deux pays : l’Iran et les Etats-Unis ont donc tous les deux intérêt à vaincre l’EIIS.
La finalisation d’un accord global entre les Etats-Unis et l’Iran sur le programme nucléaire de ce dernier, et l’annulation – ou au moins la suspension – des sanctions économiques américaines contre Téhéran, créeront l’atmosphère positive nécessaire à la coopération entre les deux pays, et fera ainsi germer leur coopération contre le terrorisme.
Israël et les groupes de pression saoudiens ainsi que leurs alliés aux Etats-Unis, sans oublier les partisans de la ligne dure à Téhéran, s’opposent tous à l’accord sur le nucléaire. Cependant, Obama et le président Hassan Rouhani ont les moyens de surmonter leur opposition. L’accord permettra aux deux pays de travailler ensemble et de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à la guerre en Syrie : application d’un cessez-le-feu et tenue d’élections libres sous la supervision des Nations unies. Les Etats-Unis doivent renoncer à leur fantasme de former une opposition syrienne « modérée » en Turquie et en Arabie saoudite. Car voici le message qu’ils enverraient alors : les Etats-Unis, une fois de plus, n’ont pas tiré cette conclusion cruciale : on ne peut contourner l’allié stratégique de la Syrie, à savoir l’Iran. Un Iran dont la sécurité nationale est garantie – et dont les intérêts régionaux, s’ils sont respectés, assureront cette garantie – constituera un premier pas vers la fin de la guerre en Syrie.
Garantir l’intégrité territoriale des pays du Moyen-Orient est la condition nécessaire pour vaincre le terrorisme et instaurer la sécurité et la stabilité dans la région. Sans sécurité, pas de démocratie. Envahir les pays islamiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ne favorisera jamais l’éclosion de la démocratie et le respect des droits de l’homme. Les Etats-Unis critiquent la situation des droits humains en Iran ; ils doivent faire de même à l’égard de leurs alliés dans cette région – l’Arabie saoudite et les pays arabes du golfe Persique.
- Akbar Ganji est un journaliste et écrivain iranien. Il a été décrit comme « le dissident politique le plus important d’Iran » et un « journaliste pro-démocratie très populaire » qui franchit régulièrement la « ligne rouge » de la censure de la presse. Partisan de la révolution islamique dans sa jeunesse, il a perdu ses illusions vers le milieu des années 1990 et, de 2001 à 2006, a purgé une peine à la prison Evin de Téhéran pour avoir publié une série d'articles intitulée « Meurtres à la chaîne en Iran » sur l’assassinat d’auteurs dissidents. En prison, il a publié un manifeste qui en a fait le premier « dissident important qui soit musulman pratiquant et ancien révolutionnaire » à appeler de ses vœux le remplacement du système théocratique de l’Iran par « une démocratie ».
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l'auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.
Légende photo : de la fumée s'élève de la ville syrienne de Kobane (Ain al-Arab) suite aux frappes aériennes de la coalition menée par les Etats-Unis contre l'Etat islamique, le 25 décembre 2014 (AA).
Traduction de l’anglais (original).
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