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Résolution de l'ONU : l'acte de vengeance personnelle d'Obama contre Netanyahou

Le Premier ministre israélien, habitué au soutien inconditionnel des États-Unis, a été choqué par l'action d'Obama. Il s'en remettra

La résolution du Conseil de sécurité des Nations unies dénonçant les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée (qui sont illégales selon le droit international et considérées comme une entrave à la création d'un État palestinien) a choqué le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et son gouvernement de droite.

Jusqu'à la dernière minute, ils avaient espéré que, d'une manière ou d'une autre, deus ex machina, Washington opposerait son veto à la proposition. Mais les États-Unis se sont abstenus, permettant à la résolution d'être adoptée par les quatorze autres membres du conseil.

Ce n’est pas la première fois que le Conseil de sécurité de l’ONU adopte une résolution contre l'occupation israélienne et la politique illégale de construction et d'expansion des colonies juives. Mais cette fois-ci, la résolution est beaucoup plus ciblée. Elle souligne le rôle destructeur que jouent les colonies en empêchant l'établissement d'un État palestinien doté d’une continuité territoriale.

C’est la première depuis 1980 que les États-Unis n'opposent pas leur veto à une résolution défavorable à Israël ou ne l’empêchent pas d'être mise au vote.

La décision des États-Unis de s'abstenir reflète une politique de longue date d’opposition aux colonies. Mais c'est aussi un acte personnel de vengeance et de représailles du président Barack Obama à l’encontre de Netanyahou. La Maison Blanche l’a dit simplement en déclarant que la politique de colonisation de Netanyahou était responsable de la résolution du Conseil de sécurité.

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Depuis les premiers jours d'Obama à la Maison Blanche, Netanyahou a conspiré contre lui avec la majorité républicaine du Congrès des États-Unis. Bien qu’il soit l'un des présidents américains ayant fait preuve du plus fort soutien et de la plus grande générosité financière envers Israël, Obama a été honni par un Netanyahou ingrat. Le Premier ministre israélien a certes déclaré son soutien envers une solution à deux États, mais il a fait tout ce qui était en son pouvoir pour la saboter. Il a également conspiré avec le Parti républicain pour faire dérailler l'accord sur le nucléaire entre l'Iran et le « P5+1 » – c'est-à-dire les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU plus l'Allemagne.

Netanyahou et son cabinet, qui avaient été pris en otage il y a des années par des colons représentant à peine 10 % de la population juive israélienne, ont ignoré le fait que la résolution était équilibrée. Elle appelle également les Palestiniens à mettre fin à l'incitation à la violence et au terrorisme.

Pourtant, Netanyahou a exprimé toute sa colère et sa frustration envers Obama en déformant la vérité et en l’accusant de s'écarter de la politique américaine « traditionnelle » de soutien constant à Israël. Le bien-pensant Netanyahou s'est convaincu que le soutien inconditionnel des États-Unis envers Israël est l'un des dix commandements.

Paralysé par sa peur de Vladimir Poutine, qu'il a encensé à maintes reprises et décrit comme un ami, Netanyahou a totalement ignoré le fait que la Russie a également soutenu la résolution.

Dans un message personnel, Netanyahou a promis d'ignorer la résolution du Conseil de sécurité et a riposté en rappelant les ambassadeurs d'Israël en Nouvelle-Zélande et au Sénégal, deux nations qui ont parrainé la résolution.

Quant aux ramifications de cette dernière en Israël et en Palestine, il s’agit d’une épée à double tranchant. Tout d'abord, la résolution ne renvoie pas au chapitre 7 de la Charte des Nations unies, qui parle de « menace pour la paix », et ne va donc pas jusqu’à imposer des sanctions internationales à Israël ou à ses colonies.

Les nations peuvent à titre individuel utiliser cette résolution comme base légale pour justifier leur propre décision de boycotter les colonies et même Israël. Mais le feront-elles et dans quelle mesure ? La résolution donne également un coup de pouce au mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanction (BDS) qui vise les colonies et Israël.

La résolution est également une victoire pour le vieillissant président palestinien Mahmoud Abbas et sa stratégie d'utiliser l'arène diplomatique pour lutter contre l'occupation. Abbas a été récemment soumis à de fortes pressions au sein de son propre mouvement, le Fatah, et plus largement de l’Organisation de libération de la Palestine afin qu’il démissionne en raison de l’échec de ses politiques qui n’ont pas rapproché les Palestiniens de leur objectif d’établissement d’un État.

Mais pour les Palestiniens, il est prématuré de se réjouir. Une fois qu'il aura surmonté son choc, Netanyahou se positionnera probablement encore plus à droite et construira davantage de colonies. Il croit que le mois prochain, lorsque Donald Trump entrera au Bureau ovale, Israël aura la main libre pour faire ce qu'il veut.

- Yossi Melman est un commentateur spécialiste de la sécurité et du renseignement israéliens. Il est co-auteur de Spies Against Armageddon.

Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.

Photo : le président américain Barack Obama et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou lors des funérailles de l'ancien président et Premier ministre israélien Shimon Peres au cimetière national du mont Herzl à Jérusalem le 30 septembre.

Traduit de l’anglais (original).

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