L’Autorité palestinienne est « au bord de l’effondrement », selon Abbas
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a déclaré que l’AP est « au bord de l’effondrement », et, tout en affirmant son souhait de maintenir un partenariat en matière de sécurité avec Israël, a demandé au Premier ministre Benjamin Netanyahou de mettre fin aux opérations militaires en Cisjordanie.
Ce jeudi, lors d’une longue interview avec la journaliste pour Channel 2 Ilana Dayan, Abbas a indiqué qu’il était « prêt à rencontrer Netanyahou n’importe où, à n’importe quel moment ».
Il a fait part de sa frustration quant au fait que la coopération en matière de sécurité est unilatérale et a averti que sans un accord équitable en matière de sécurité, une « intifada sanglante » totale pourrait plonger la Palestine dans le chaos.
« Donnez-moi la responsabilité des territoires palestiniens et testez-moi [...] Si Israël a des renseignements spécifiques, donnez-les moi et je m’en occuperai. Si je ne m’en occupe pas, il [Netanyahou] peut venir le faire, n’est-ce pas ? Mais ils ne me donnent pas les renseignements [...] Alors qu’est-ce que je fais ici ? Où est la coopération en matière de sécurité ? Vous voulez que je sois votre employé. Votre agent. Je ne l’accepte pas. Je veux faire cela moi-même », a-t-il déclaré.
« Si nous abandonnons la coordination en matière de sécurité, ce sera le chaos ici. Il y aura des fusils, des explosions et des militants armés qui pousseront de partout et qui se rueront sur Israël. Sans coordination, une intifada sanglante éclaterait. Je veux coopérer avec les Israéliens. Il y a un accord entre nous et je n’en ai pas honte. Mais [Netanyahou] doit le respecter. »
Depuis octobre, une vague de violence a coûté la vie à près de 130 Palestiniens, tués par les forces militaires israéliennes et par des colons. Dix-neuf Israéliens ont été tués au cours d’attaques perpétrées par des Palestiniens au cours de cette même période.
Abbas a condamné la vague d’attaques au couteau menées par des Palestiniens au cours des derniers mois, mais a déclaré que ces actes étaient nourris par un sentiment de désespoir.
« Je serais fou de dire à mon fils que c’est la bonne chose à faire », a-t-il affirmé.
« Il est interdit de faire couler du sang, quelle qu’en soit la raison. Je suis contre cela. Je souhaite la paix. Donnez-moi la paix en échange. Comment allez-vous me donner la paix ? Quand un enfant n’entrevoit aucun espoir de paix, que va-t-il faire ? Répondez-moi, qu’est-ce que cet enfant va faire ? »
« Demandez-vous pourquoi un jeune de 15 ans prend un couteau et saute le pas tout en sachant qu’il va mourir. Demandez-vous pourquoi. C’est parce qu’il n’a aucun espoir. »
Abbas a terminé l’interview en évoquant le soldat israélien filmé en train d’abattre d’un tir à la tête un Palestinien blessé.
« Tirer sur un homme en vie est inhumain. Je ne veux pas blâmer tout le peuple israélien. Je sais que les Israéliens sont des êtres humains. Ils sont humains. Mais malheureusement, nous avons été témoins des réactions et des manifestations en Israël contre le procès du soldat et contre son arrestation. Ces déclarations sont troublantes et nous frustrent énormément. »
En janvier, Abbas a déclaré que son Autorité palestinienne était ici pour rester et ne se dissoudrait pas, dans l’objectif manifeste de répondre aux avertissements du gouvernement israélien quant à son effondrement à prévoir.
« Nous disons aux Israéliens que la paix est la bonne voie, et nous espérons que vous nous comprendrez, a déclaré Abbas. Nous sommes ici pour rester et nous ne partirons pas. »
Traduction de l’anglais (original) par VECTranslation.
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