Mossoul : « Ne vous repliez pas dans la honte », prêche Baghdadi à ses adeptes
Le chef de l’État islamique Abou Bakr al-Baghdadi a invité les combattants à ne pas battre en retraite, dans son premier message depuis que les forces irakiennes soutenues par les États-Unis ont lancé une offensive pour reprendre Mossoul, la dernière grande ville irakienne encore sous le contrôle de son groupe.
« Ne reculez pas », exhortait une voix présentée comme étant celle d’al-Baghdadi dans un message audio publié jeudi par le média al-Furqan, affilié à l’EI. « Tenir ses positions dans l’honneur est mille fois plus aisé que de se replier dans la honte », affirme-t-il dans le message, son premier depuis plus d’un an. Difficile de savoir si le chef de l’EI était à Mossoul ou ailleurs.
Il a également appelé les combattants de l’État islamique à envahir la Turquie et à lancer « attaque après attaque » contre l’Arabie saoudite, insistant sur le fait que le groupe n’a pas été affecté par la mort de haut-dirigeants ces derniers mois.
« Cette bataille qui fait rage et la guerre totale, ainsi le djihad que mène aujourd’hui l’État islamique ne fait qu’affermir notre foi, la volonté de dieu et notre conviction selon laquelle tout ceci n’est qu’un prélude à la victoire », a-t-il affirmé dans un enregistrement audio diffusé sur Internet par ses partisans ce jeudi.
L’authenticité de l’enregistrement de 31 minutes n’a pu être vérifiée.
Le message précédent, venant prétendument de Baghdadi, date de décembre 2015, un enregistrement audio qui réassurait à ses adeptes et à ses partisans que les attaques aériennes de la Russie et la coalition dirigée par les États-Unis n’étaient pas parvenues à affaiblir le groupe en Syrie.
Baghdadi, un Irakien dont le véritable nom est Ibrahim al-Samarrai, a appelé la population de la province de Ninive (dont Mossoul est la capitale) à « ne pas faiblir dans le djihad » contre les « ennemis de Dieu ».
Il a également appelé les kamikazes du groupe à « transformer les nuits des non-croyants en jours, à faire des ravages dans leurs pays et à faire couler leur sang comme des rivières ».
La bataille qui a débuté le 17 octobre avec le soutien aérien et terrestre d’une coalition dirigée par les États-Unis se profile comme la plus importante en Irak depuis l’invasion menée par les États-Unis en 2003.
Mossoul abrite toujours une population de 1,5 million de personnes, beaucoup plus que toutes les autres villes prises par l’État islamique il y a deux ans en Irak et en Syrie voisine.
Cependant, des milliers de personnes ont fui la ville – des images filmées mercredi montrent des gens creusant des trous dans le désert en raison du manque d’abri.
« Nous creusons nos propres tombes, mais nous vivons encore », a déclaré un homme à la chaîne d’information kurde.
Les réfugiés qui se sont échappés de Mossoul ont décrit comment les combattants de l’EI pousseraient des gens du haut des immeubles, lorsqu’ils sont soupçonnés de violer les règles strictes du groupe ou de transmettre des informations aux forces ennemies.
« Libérer le feu de la colère contre la Turquie »
Baghdadi a également demandé aux combattants de l’État islamique « de libérer le feu de leur colère » sur les troupes turques qui les combattent en Syrie et d’emmener la bataille en Turquie.
« La Turquie est entrée aujourd’hui dans votre champ d’action et le but de votre djihad… envahissez-la et transformer sa sécurité en peur. »
Depuis l’année dernière, l’État islamique a reculé en Irak et en Syrie, face à une myriade de forces.
En Irak, il est confronté à l’avancée du gouvernement irakien soutenu par les États-Unis et les forces kurdes, ainsi que par les milices chiites irakiennes soutenues par les Iraniens.
En Syrie, il combat les rebelles syriens soutenus par les Turcs, opposés au président syrien Bachar al-Assad, aux combattants kurdes soutenus par les États-Unis ainsi qu’aux unités de l’armée syrienne soutenues par les Russes et les Iraniens fidèles à Assad et aux milices chiites étrangères.
Baghdadi a exhorté ses partisans à lancer « attaque après attaque » en Arabie saoudite, ciblant les forces de sécurité, les responsables gouvernementaux, les membres de la famille al-Saoud et les médias, pour avoir « pris parti avec les nations infidèles dans la guerre contre l’islam et la sunna [musulmans sunnites] en Irak et en Syrie. »
Le chef de l’État islamique a également assuré que « le califat n’a pas été affecté » par la mort de certains de ses haut-commandants, mentionnant Abou Muhammad al-Adnani et Abou Muhammad al-Furqan, tous deux tués plus tôt cette année au cours de frappes aériennes américaines.
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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