Netanyahou traite les Arabes de « bêtes sauvages » et annonce la construction d’un nouveau mur
Benyamin Netanyahou a annoncé un plan visant à enceindre totalement Israël à l’aide d’une « barrière » supposée protéger le pays contre les Palestiniens et les citoyens des pays voisins, qu’il a décrits comme des « bêtes sauvages ».
Le Premier ministre israélien a dévoilé son plan mardi lors d’un déplacement près de la frontière avec le Sinaï égyptien, dans le sud du pays.
Netanyahou a indiqué qu’un projet de barrière à la frontière sud faisait partie d’un « plan de construction sur plusieurs années visant à entourer Israël de clôtures de sécurité pour se protéger dans le Moyen-Orient actuel et à venir ».
« Dans ce voisinage, nous devons nous protéger contre les bêtes sauvages », a-t-il affirmé.
« Il y aura une clôture telle que celle-ci entourant Israël dans son intégralité. Nous encerclerons la totalité de l’État d’Israël avec une clôture, une barrière. »
Le Premier ministre inspectait une section de 39 km de clôture installée entre la ville d’Eilat, près de la mer Rouge, et l’endroit où Israël est en train de construire un nouvel aéroport international.
Israël a récemment annoncé qu’il construirait un nouveau mur le long de la frontière avec la Jordanie.
Encercler tout le pays devrait coûter des milliards de dollars.
Pendant ce temps, le leader de l’opposition israélienne Isaac Herzog a déclaré qu’aucun accord de paix n’était possible pour le moment et qu’Israël devait commencer à se séparer unilatéralement des Palestiniens pour restaurer la sécurité.
Le chef de l’Union sioniste, une coalition menée par les travaillistes, a précisé mercredi que s’il souhaitait toujours une solution basée sur les deux États, il pensait que les dirigeants israéliens et palestiniens actuels étaient incapables de conclure un tel accord.
Il a dès lors proposé de séparer les zones palestiniennes à la périphérie de Jérusalem de la ville elle-même et de parachever la construction de la barrière de séparation israélienne qui emmure déjà une grande partie de la Cisjordanie.
« Je crois que nous devons être réalistes », a déclaré Herzog lors d’une conférence de presse organisée pour dévoiler un nouveau « plan [israélien] en matière de sécurité », suite à quatre mois de violence qui ont coûté la vie à plus de 150 Palestiniens et 26 Israéliens.
« Et je crois que la réalité appelle dès à présent à comprendre que la paix n’est pas pour demain. Ce que nous devons faire est nous séparer des Palestiniens autant que possible. Voici comment prendre notre destin en main ».
De nombreux Palestiniens ont été tués alors qu’ils tentaient de perpétrer des attaques contre des Israéliens.
Un passé marqué par les controverses
Les commentaires de Netanyahou ne sont que les derniers d’une longue série de comparaisons similaires formulées par des politiciens israéliens.
Ehud Barak, Premier ministre du pays de 1999 à 2001, avait comparé les Palestiniens à des reptiles prédateurs.
« Les Palestiniens sont comme des crocodiles », avait-il dit en août 2000. « Plus vous leur donnez de viande, plus ils en veulent. »
Quelques mois après l’éruption de la première Intifada, initiée en décembre 1987, le Premier ministre de l’époque Yitzhak Shamir avait mis en garde les manifestants palestiniens en Cisjordanie et à Gaza.
« D’un point de vue historique plurimillénaire, ils sont comme des sauterelles par rapport à nous », avait-il déclaré.
En mai 2015, la ministre de la Justice Ayelet Shaked avait déclaré que les mères palestiniennes élevaient de « petits serpents ».
Appelant tous les Palestiniens des « combattants ennemis », Shaked avait ajouté que « les mères de martyrs » devraient « suivre leurs fils ».
« Rien ne serait plus juste. Elles devraient disparaître, tout comme les maisons dans lesquelles elles ont élevé les serpents. Sinon, d’autres petits serpents y seront élevés. »
Le vice-ministre de la Défense Eli Ben Dahan, un rabbin connu pour ses prises de position véhémentes, avait pour sa part déclaré lors d’une interview radiophonique en 2013 que les Palestiniens « ne sont pas humains ».
« Pour moi, ils sont comme des animaux », avait-il dit.
Traduction de l’anglais (original).
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