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Trump va interdire aux anciens responsables américains de faire du lobbying pour les États étrangers

Le conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn a été accusé de lobbying pour le compte d’hommes d’affaires turcs ayant des liens étroits avec le président Erdoğan
Trump a annoncé son projet d’interdire le lobbying étranger lors de ses 100 premiers jours à la Maison-Blanche (AFP)

Donald Trump a prévu d’« interdire à vie » aux anciens responsables du gouvernement américain de faire du lobbying pour les États étrangers, dans un contexte d’allégations selon lesquelles son conseiller à la sécurité nationale a exercé une activité de lobbyiste pour le compte d’hommes d’affaires turcs ayant des liens étroits avec Ankara.

Dans une vidéo annonçant ses projets pour ses 100 premiers jours à la Maison-Blanche, Trump a déclaré : « Dans le cadre de notre plan pour drainer le marais… nous allons imposer une interdiction à vie aux membres de l’exécutif de faire du lobbying au nom d’un gouvernement étranger. »

Cette décision fait suite à ses appels répétés pendant la campagne électorale à « drainer le marais » de la corruption de Washington et de l’influence des lobbyistes d’entreprise.

Dans le même message vidéo, qui a été publié sur les réseaux sociaux, il a prévu d’interdire aux fonctionnaires de devenir lobbyistes pendant cinq ans après leur départ du gouvernement.

Flynn accusé de liens avec la Turquie

Michael Flynn, lieutenant-général à la retraite, choisi par Trump en tant que conseiller à la sécurité nationale, a été accusé de lobbying pour le compte d’hommes d’affaires turcs qui ont des liens étroits avec le président turc Recep Tayyip Erdoğan.

Flynn, qui a écrit qu’il était « rationnel » d’avoir peur des musulmans, a fondé le groupe Flynn Intel après avoir quitté la Defence Intelligence Agency (DIA) en octobre 2014.

Selon des documents officiels, la société de conseil de Flynn a travaillé pour le compte d’Inovo BV, une entreprise néerlandaise appartenant à l’homme d’affaires turc Kamil Ekim Alptekin.

Alptekin est président du Conseil des entreprises turco-américaines et a contribué à organiser la visite d’Erdoğan à Washington en 2015.

Flynn, qui avait auparavant le plus haut niveau d’habilitation en tant que directeur de la DIA, était au courant d’une immense quantité de renseignements, mais n’était pas autorisé à partager la moindre information à des parties extérieures.

La campagne de Trump a rejeté toutes les accusations selon lesquelles Flynn était face à un « conflit d’intérêt » en affirmant que son choix de carrière après avoir quitté la DIA relevait de ses droits en tant que « simple citoyen ».

Traduction : « La peur des musulmans est RATIONNELLE : transmettez cela aux autres : la vérité ne craint aucun doute… http://youtu.be/tJnW8HRHLLw » – Général Flynn (@GenFlynn)

« Après avoir consacré sa vie au service de son pays, le lieutenant-général Michael Flynn est devenu un simple citoyen et a monté une entreprise privée de conseil afin de conseiller les entreprises sur diverses questions. Le lieutenant-général Flynn a déclaré qu’il allait rompre tout lien avec son cabinet de conseil s’il devait reprendre du service au gouvernement et c’est ce qu’il fera dans l’administration Trump », indiquait un communiqué de l’équipe de Donald Trump.

Malgré ses liens commerciaux étroits avec la Turquie, Alptekin a nié auprès de Middle East Eye avoir des liens avec le gouvernement turc et a déclaré : « Je ne suis pas membre de l’AKP et de nombreux employés de ma société ne voteraient pas pour ce gouvernement. »

Alptekin a également déclaré à MEE : « Je ne suis pas une extension du gouvernement turc, mon entreprise non plus. Je n’ai aucun intérêt ni aucun commerce avec le gouvernement turc. »

Flynn a nié tout lien avec le président turc, mais a récemment écrit un éditorial dans The Hill en faveur d’Erdoğan et de ses appels à l’extradition du religieux turc Fethullah Gülen, qu’Ankara accuse d’avoir orchestré le coup d’État contre Erdoğan en juillet.

Warren s’en prend à Trump

L’initiative anticorruption de Donald Trump a été critiquée par la célèbre sénatrice démocrate Elizabeth Warren, lorsqu’il a été révélé que son équipe de transition regorgeait de lobbyistes, d’anciens responsables du parti républicain et d’initiés de Washington.

« Donald Trump met sur pied une équipe de transition pleine de lobbyistes – le genre de personnes contre lesquelles il a fait campagne », a déclaré Warren dans une interview accordée à Business Insider.

Historiquement, le lobbying étranger a joué un rôle crucial dans la sécurisation des intérêts de nombreux pays du Moyen-Orient et des multinationales à Washington.

Les lobbies des intérêts étrangers étaient également importants pendant le cycle électoral : tous les principaux candidats à la présidence, à l’exception de Bernie Sanders, se sont adressés à la conférence annuelle de l’American Israeli Public Affairs Committee (AIPAC).

Les importants lobbyistes contactés par Middle East Eye n’étaient pas disposés à évoquer cette question en raison de « l’instabilité actuelle causée par la présidence de Trump », selon l’un d’eux.

Plaidoyer contre le parc éolien auprès de Farage

Trump a également été sous le feu des projecteurs après avoir utilisé ses réunions avec le politicien et allié britannique Nigel Farage pour l’encourager à s’opposer à des parcs éoliens offshore, selon le Daily Express britannique. Trump a déclaré que les parcs éoliens sont une tache dans le paysage de ses deux terrains de golf écossais, soulevant des inquiétudes quant à savoir si le président élu va exploiter la présidence pour ses intérêts commerciaux.

Trump a déjà contesté les projets de construction d’un parc éolien à proximité de l’un de ses terrains de golf dans l’Aberdeenshire, se battant jusqu’à la Cour suprême britannique pour bloquer la source d’énergie renouvelable. Il a finalement perdu ce recours juridique.

Dans le but de démontrer l’engagement de Trump envers les réformes à Washington, le nouveau vice-président Mike Pence a congédié tous les lobbyistes recrutés pour faire partie de l’équipe, son premier acte à la tête de l’équipe de transition de Trump juste après les élections.

Steve Mnuchin, ancien employé de Goldman Sachs et gestionnaire de fonds spéculatifs, et Jason Dimon, PDG de JP Morgan, ont été soupçonnés de faire partie de l’équipe de transition originale de Trump et de ses choix pour le nouveau secrétaire du Trésor.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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