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Amnesty appelle à la libération d’un patron de presse algérien

La justice algérienne reproche au journaliste « d’avoir reçu des sommes d’argent » de l’étranger « afin de se livrer à des activités susceptibles de porter atteinte à la sûreté de l’État et sa stabilité »
Le journaliste El Kadi Ihsane est le fondateur de l’agence Interface Médias, qui édite Radio M et Maghreb Emergent (Twitter)
Le journaliste El Kadi Ihsane est le fondateur de l’agence Interface Médias, qui édite Radio M et Maghreb Emergent (Twitter)
Par AFP

Amnesty International a appelé mardi les autorités algériennes à libérer « immédiatement » le patron de presse Ihsane El Kadi, dénonçant comme « injustifiée » son incarcération depuis fin décembre.

La justice algérienne a confirmé dimanche la détention provisoire de M. El Kadi dans le cadre d’une enquête pour collecte illégale de fonds et atteinte présumée à la sûreté de l’État, a indiqué lundi sa défense.

« La détention injustifiée d’El Kadi est un nouvel exemple de la campagne impitoyable menée par les autorités algériennes pour faire taire les voix dissidentes par le biais de la détention arbitraire et de la fermeture des médias », a affirmé dans un communiqué Amnesty International, ONG de défense des droits humains basée à Londres.

« Fausses infractions »

Ihsane El Kadi, directeur de la station algérienne Radio M et du site d’information Maghreb Emergent, a été placé en détention provisoire le 29 décembre, après quatre jours de garde à vue. 

Il est soupçonné « d’avoir reçu des sommes d’argent et des privilèges de la part de personnes et d’organisations dans le pays et à l’étranger afin de se livrer à des activités susceptibles de porter atteinte à la sûreté de l’État et sa stabilité », selon la cour d’Alger.

« Ihsane El Kadi [...] doit être libéré immédiatement et ses médias Radio M et Maghreb Emergent doivent être autorisés à rouvrir leurs portes »

- Amnesty International

Au lendemain de son interpellation, le siège de l’agence Interface Médias, qui édite Radio M et Maghreb Emergent, a été mis sous scellés et le matériel saisi, d’après ces médias.

« Ihsane El Kadi, accusé de fausses infractions liées à la sécurité de l’État, doit être libéré immédiatement et ses médias Radio M et Maghreb Emergent doivent être autorisés à rouvrir leurs portes », a ajouté Amnesty.

La semaine dernière, seize patrons de presse de divers pays, dont le prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov, réunis par Reporters sans frontières (RSF), ont appelé aussi à sa libération et à lever les entraves « inadmissibles » visant ses médias.

L’Algérie figure à la 134e place sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2022.

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