Aller au contenu principal

Le cousin du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane menace l’Occident de « djihad »

Dans un contexte de tensions entre les États-Unis et les pays de l’OPEP+ après la réduction de la production de pétrole, Saud al-Shaalan, chef tribal et petit-fils du roi Abdelaziz ben Abderrahmane al-Saoud, lance un avertissement
Saud al-Shaalan est chef tribal et petit-fils du roi Abdelaziz ben Abderrahmane al-Saoud (capture d’écran)
Saud al-Shaalan est chef tribal et petit-fils du roi Abdelaziz ben Abderrahmane al-Saoud (capture d’écran)
Par MEE

Un cousin du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (MBS) a proféré de violentes menaces contre l’Occident dans un contexte de tensions diplomatiques après la décision de l’OPEP+ de réduire la production de pétrole.

Le prince Saud al-Shaalan est vu dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux en train de prévenir « l’Occident » dans un message : « Celui qui challenge l’Arabie saoudite, que ce soit le royaume ou le peuple, nous sommes un projet de martyre pour la patrie et pour Dieu ». On l’entend s’exprimer en anglais – il évoque le « djihad » – et en français.

Traduction : « Parce que je sais qu’ils vont l’effacer, le voici à nouveau. »

Saud al-Shaalan est chef tribal et petit-fils du roi Abdelaziz ben Abderrahmane al-Saoud, le fondateur de l’Arabie saoudite, selon l’avocat saoudien des droits de l’homme Abdullah Alaoudh, qui appartient au groupe Democracy in the Arab World Now (DAWN) mis en place après la mort de Jamal Khashoggi, journaliste saoudien assassiné au consulat de son pays à Istanbul.

Selon le lobbyiste saoudien Ali Shihabi, le prince est un membre mineur de la famille royale sans rôle officiel.

« Il s’agit d’un particulier qui a fait une déclaration personnelle qui n’a rien à voir avec l’État », a-t-il tweeté.

Les relations entre les États-Unis et l’Arabie saoudite sont en ce moment au plus bas. Avec la hausse des prix de l’énergie à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine en février, Washington a fait pression sur les membres de l’OPEP+, en particulier Riyad, pour augmenter la production.

Arrêt des ventes d’armes ?

Le président américain Joe Biden s’est rendu dans le royaume en juillet, bien qu’il eût précédemment promis de faire de l’Arabie saoudite un paria après le meurtre de Jamal Khashoggi en 2018. Son administration a informé les médias qu’ils pensaient que les Saoudiens augmenteraient la production.

Au lieu de cela, une légère augmentation a été suivie d’une décision la semaine dernière de réduire la production de pétrole de deux millions de barils par jour, ce qui pourrait augmenter les prix à l’échelle mondiale.

Les Saoudiens et les Émiratis testent-ils les limites d’un nouvel ordre mondial ?
Lire

Washington a réagi avec colère, accusant l’Arabie saoudite d’aider la Russie à alléger la pression des sanctions qui lui ont été imposées pour la guerre qu’elle mène en Ukraine.

La Maison-Blanche a déclaré mercredi qu’elle cherchait à travailler avec le Congrès pour évaluer les liens de Washington avec Riyad.

Les législateurs ont proposé plusieurs mesures, notamment l’arrêt des ventes d’armes à l’Arabie saoudite et la justiciabilité de l’OPEP devant les tribunaux américains.

« Ces dernières semaines, les Saoudiens nous ont fait part – en privé et en public – de leur intention de réduire la production de pétrole, dont ils savaient qu’elle augmenterait les revenus russes et atténuerait l’efficacité des sanctions », a déclaré jeudi le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Kirby.

Il a ajouté que d’autres membres de l’OPEP avaient déclaré en privé à des reponsables américains qu’ils n’étaient pas d’accord avec la décision de Riyad, « mais qu’ils se sentaient contraints de soutenir la direction saoudienne ».

La déclaration de Kirby est intervenue après un communiqué de presse saoudien provocateur exprimant le « rejet total » par Riyad de la vague de condamnations des États-Unis et accusant l’administration Biden de demander aux Saoudiens de retarder la réduction de la production jusqu’après les élections de mi-mandat aux États-Unis le 8 novembre.

Traduit de l’anglais (original).

Middle East Eye propose une couverture et une analyse indépendantes et incomparables du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et d’autres régions du monde. Pour en savoir plus sur la reprise de ce contenu et les frais qui s’appliquent, veuillez remplir ce formulaire [en anglais]. Pour en savoir plus sur MEE, cliquez ici [en anglais].