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La publication des déclarations de revenus de Trump ? « Inch’Allah » selon Biden

La politique étrangère n’a pas été abordée au cours du premier débat présidentiel américain, au cours duquel les candidats ont échangé des insultes et se sont coupé la parole
Joe Biden a qualifié Trump de « pire président qu’ait connu l’Amérique » (AFP)
Joe Biden a qualifié Trump de « pire président qu’ait connu l’Amérique » (AFP)
Par MEE à Washington, ÉTATS-UNIS

Le retour possible à l’accord sur le nucléaire iranien, les relations entre Washington et Riyad, ou la position de la Maison-Blanche sur le conflit israélo-palestinien, pour ne citer que quelques exemples : de nombreuses questions de politique à propos du Moyen-Orient, susceptibles d’affecter les vies de millions de personnes, dépendent du résultat de l’élection présidentielle américaine du mois de novembre.

Mais tandis que Joe Biden et Donald Trump s’affrontaient lors de leur premier débat présidentiel, mardi soir, les Américains arabes et musulmans ont eu un sujet plus léger à analyser : Joe Biden a-t-il dit « Inch’Allah » pendant cette confrontation particulièrement suivie ?

https://twitter.com/Halal_Gangx/status/1311149201217249280

Traduction : « Quand ? Inch’Allah ? » Joe Ibn Biden. »

Interrogé sur ses déclarations de revenus alors que le New York Times a révélé qu’il aurait payé peu d’impôts sinon aucun ces dernières années, Trump a répondu qu’il avait en réalité payé plusieurs millions de dollars d’impôts.

Milliardaire autoproclamé, le président américain refuse de publier ses déclarations de revenus, rompant avec une tradition récente pour les candidats à l’élection présidentielle. Mardi, il a déclaré au modérateur du débat que les gens finiront par « pouvoir consulter » ses avis d’imposition. C’est alors que Joe Biden a rétorqué : « Quand ? Inch’Allah ? »

https://twitter.com/jay_luvvv/status/1311173979806167040

Traduction : « Quand Joe Biden dit ‘’Inch’Allah’’. Ok… imam Biden. »

« Inch’Allah » est une expression utilisée à travers le monde arabe et musulman, qui signifie littéralement « si Dieu le veut » en arabe, mais de manière familière, elle peut exprimer le flou et le caractère évasif.

Juste après cette remarque de Biden, de nombreux arabophones à travers les États-Unis se sont demandé s’ils avaient bien entendu. Les déclinaisons de la question « est-ce qu’il vient vraiment de dire ça ? » ont inondé les réseaux sociaux.

« Proud Boys, reculez et tenez-vous prêts »

Peu après, des images photoshoppées du candidat démocrate en habit musulman accompagnaient des publications cherchant à faire de l’humour pour alléger ce débat présidentiel.

Un autre débat bien moins important a émergé pour savoir si Biden avait dit « Inch’Allah » ou « in July » (en juillet), mais l’ancien vice-président avait déjà utilisé cette expression arabe auparavant. 

Traduction : « Chaque arabe et chaque musulman quand Joe Biden a dit Inch’Allah pendant le débat présidentiel. »

Lors d’un rassemblement dans le New Hampshire en février, Biden a jeté le doute sur la viabilité de la proposition de son opposant démocrate de l’époque, Bernie Sanders, d’assurer un système de santé universel financé par le gouvernement – un projet connu sous le nom de « Medicare for All ».

« Ils disent que ça va prendre quatre ans pour le faire adopter, inch’Allah. Quatre ans. Vous n’allez pas le faire adopter », affirmait Biden à cette époque.

Mardi soir, Biden et son opposant républicain se sont interrompus et insulté tout au long du débat. 

À un moment donné, Biden a demandé à Trump de « la fermer » et le président a remis en question l’intelligence du candidat démocrate, déclarant à l’ancien vice-président : « Il n’y a rien d’intelligent à ton propos, Joe. »

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Plus tard dans le débat, Biden a qualifié Trump de « pire président que l’Amérique ait jamais connu ».

Le débat a abordé plusieurs questions de politique nationale, notamment la réponse à l’épidémie de coronavirus, le système de santé, les réglementations environnementales et les tensions raciales. 

Cependant, tout au long du débat, dans cette conversation chaotique, les candidats ont peu parlé de politique. 

Après le débat, Trump a été critiqué pour ne pas avoir condamné clairement les suprémacistes blancs, notamment un groupe d’extrême-droite baptisé Proud Boys.

Lorsqu’il lui a été demandé s’il souhaitait dénoncer les nationalistes blancs, Trump a répondu : « Bien sûr. »

Il lui a ensuite été demandé s’il condamnait des groupes tels que les Proud Boys. « Proud Boys, reculez et tenez-vous prêts », a déclaré Trump. « Mais je vais vous dire, quelqu’un doit faire quelque chose à propos des antifas [groupuscules d’extrême-gauche] et de la gauche. »

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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