EN IMAGES : Les arts de l’islam, source de la modernité des bijoux Cartier
Formes géométriques, association du bleu des turquoises au vert de l’émeraude : Cartier a puisé dans les arts de l’islam au début du XXe siècle pour moderniser ses bijoux, une inspiration qui perdure dans l’esprit de la maison.
Owen Jones, Arabian no. 2, Grammaire de l’ornement, pl. 32. Londres, Day and Son, Ltd., 1865 (Cartier)
L’exposition « Cartier et les arts de l’islam » s’est ouverte jeudi 21 octobre au musée parisien des Arts décoratifs (MAD) pour montrer ces liens surprenants entre les bijoux de luxe et le revêtement des mosquées, tissus aux motifs ottomans, ou coffrets incrustés persans.
Ornement de tête, Cartier, New York, vers 1924 (Cartier)
« C’est une recherche tout à fait inédite qui est présentée dans cette collection », explique à l’AFP Judith Henon-Raynaud, adjointe à la directrice du département des arts de l’islam au Louvre, et l’une des commissaire de l’exposition.
Pour la première fois dans une exposition dédiée aux bijoux, « on a pu reconstituer toutes les étapes de la création », souligne l’autre commissaire, Evelyne Possémé, conservatrice en chef du département des bijoux anciens et modernes au MAD.
Projet de poudrier, Paris, vers 1920 (Cartier)
Peu inspiré par le mouvement Art nouveau au début du XXe siècle, Louis Cartier, petit-fils du fondateur de la maison, avait voulu proposer aux clients « quelque chose de nouveau, peut-être russe, peut-être persan ». Le persan l’a emporté.
Les arts de l’islam commençaient alors à se positionner au même niveau que la grande peinture occidentale. À cette époque, « une part déterminante » des bijoux s’inspire des arts de l’islam, « ce qui a permis à Cartier de s’inscrire dans la modernité par rapport à l’Art Nouveau », souligne Evelyne Possémé.
Diadème, Cartier Paris, commande de 1912 (Cartier)
Les motifs géométriques « sont tirés de l’architecture, les briques s’inspirent des revêtements des mosquées en Asie centrale », poursuit la commissaire.
L’association des couleurs vient aussi de l’Orient, comme l’utilisation du vert, « couleur du paradis », avec le bleu vif des turquoises, et le bleu profond du lapis-lazuli.
À gauche, un nécessaire, Cartier Paris, 1924 (Cartier) ; à droite, un coffret d’Iran du XIXe siècle (Musée du Louvre)
Dans les années 1930, la directrice artistique de la maison, Jeanne Toussaint, introduit le mauve des améthystes et crée des pièces en volume 3D, inspirées des bijoux indiens de l’Empire Moghol.
Collier berbère en diamants ou collier tutti frutti coloré en forme de fleurs, feuilles et fruits en pierres taillées : « Aujourd’hui, la géométrie existe toujours, les motifs persistent, ils sont passés dans l’ADN de la maison », conclut Evelyne Possémé.
Collier « hindou », Cartier Paris, 1963 (Cartier)
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