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Meurtre brutal d’une jeune Jordanienne : des militants réclament une modification de la loi

Après le meurtre d’une jeune femme prétendument commis par son père, des militants réclament une révision du système judiciaire
Après la mort d’Ahlam, le gouvernement jordanien a de nouveau été exhorté à modifier les articles constitutionnels qui disculpent les hommes qui commettent des meurtres dans un « accès de rage » (Reuters)
Après la mort d’Ahlam, le gouvernement jordanien a de nouveau été exhorté à modifier les articles constitutionnels qui disculpent les hommes qui commettent des meurtres dans un « accès de rage » (Reuters)

De nombreuses personnes ont exprimé leur colère et leur inquiétude sur les réseaux sociaux après la mort d’Ahlam, une femme de 30 ans tuée vendredi. 

Ahlam aurait subi des violences domestiques de la part de son père dans les mois qui ont précédé sa mort.

Sur un enregistrement diffusé sur les réseaux sociaux, on entendrait Ahlam crier et s’enfuir dans la rue en courant avant de se faire rattraper par son père, qui l’aurait battue avec une brique.

Reprenant le hashtag « Ahlam a été trahie », des internautes ont déclaré que des voisins avaient entendu des cris inhabituels et avaient vu Ahlam courir dans la rue, couverte de sang, pour essayer d’échapper à son père.

Traduction : « La virilité toxique est présente et forte dans le monde arabe. Beaucoup de femmes sont sans voix et ont peur de parler. Les crimes d’honneur se moquent des religions alors qu’elles prêchent toutes la miséricorde. Le père a pris le mot “miséricorde” et l’a travesti en “justice”. Ce n’est pas de la justice. »

L’homme se serait ensuite assis à côté de son corps sans vie et aurait bu du thé et fumé une cigarette.

Après la mort d’Ahlam, le gouvernement jordanien a de nouveau été exhorté à modifier les articles constitutionnels qui disculpent les hommes qui commettent des meurtres dans un « accès de rage ».

Selon des médias locaux, Ahlam est décédée vendredi dans le quartier d’al-Baqa de la capitale jordanienne Amman.

D’après les informations relayées, son père a été arrêté samedi et sera jugé, mais aucune date n’a été confirmée.  

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En mars, Eman al-Khateeb, 36 ans, a publié une vidéo en direct sur Facebook dans laquelle elle détaillait en larmes les violences domestiques que lui infligeaient son frère et sa mère à la maison. 

Malgré les mesures de confinement liées au coronavirus, Eman al-Khateeb a affirmé que sa famille l’avait forcée à quitter leur domicile sans argent ni effets personnels.

Elle a dénoncé la stigmatisation des mères divorcées forcées de retourner dans leur foyer familial en étant que peu soutenues – voire pas du tout – par leur ex-mari. 

La mort d’Ahlam a soulevé une comparaison avec Israa Ghrayeb, qui aurait été tuée par son père en août dernier en Palestine après avoir partagé une photo d’elle et de son fiancé sur les réseaux sociaux.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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