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Pour l’ex-directeur de la CIA, « Trump et Kushner ont donné à MBS un sauf-conduit pour le meurtre de Khashoggi » 

Pour John Brennan, ex-patron de la centrale du renseignement américain, l’administration Trump « a fermé les yeux » sur les crimes des responsables saoudiens  
John Brennan a été directeur de la CIA entre 2013 et 2017 (AFP)
John Brennan a été directeur de la CIA entre 2013 et 2017 (AFP)
Par MEE

« Nous devons tenir les Saoudiens, ainsi que les autres, responsables de tout type d’atrocités contre les droits humains ... [Mais] Donald Trump, Jared Kushner et la Maison-Blanche ont donné à MBS [Mohammed ben Salmane, le prince héritier saoudien] un sauf-conduit pour l’horrible meurtre et le démembrement de Jamal Khashoggi », a déclaré l’ancien directeur de la CIA John Brennan (2013-2017) à CNN le 9 octobre.

Le journaliste et opposant saoudien Jamal Khashoggi a été assassiné le 2 octobre 2018 dans les locaux du consulat de son pays à Istanbul.

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Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane avait été accusé par des responsables turcs et américains d’être le commanditaire de l’assassinat du journaliste.

Riyad a affirmé que le meurtre avait été commis par des agents saoudiens ayant agi seuls.

L’ancien patron de la CIA a décrit, sur CNN, le prince héritier saoudien comme « un leader autoritaire par excellence ». Ce dernier a, selon lui, « incarcéré et réprimé de nombreux Saoudiens, y compris des militants et des militantes dans le royaume, et de nombreux rapports font état de mauvais traitements ».

Confirmation des révélations de la CIA

« Et c’est une chose sur laquelle, malheureusement, Donald Trump a fermé les yeux », a ajouté John Brennan, indiquant qu’il « pensait que le prince Mohammed [ben Salmane] était à l’origine de cet horrible meurtre », et que le président Trump « voyait la vie et le monde à travers un unique prisme : le dollar ».

« Ayant vécu et travaillé en Arabie saoudite pendant cinq ans, je sais que ce meurtre n’aurait jamais été commis sans l’autorisation de la plus haute autorité », a insisté John Brennan, faisant écho aux rapports antérieurs selon lesquels la CIA avait conclu que MBS avait personnellement ordonné le meurtre de Khashoggi.

Le 16 novembre 2018, le Washington Post avait révélé que pour la CIA, le prince héritier saoudien avait commandité l’assassinat du journaliste.

Pour parvenir à ces affirmations, avait précisé le Washington Post, la CIA a examiné plusieurs sources des renseignements, notamment un appel entre le frère du puissant prince héritier, également ambassadeur saoudien aux États-Unis, et Jamal Khashoggi.

Selon le quotidien de Washington, Khalid ben Salmane a conseillé à Jamal Khashoggi de se rendre au consulat saoudien à Istanbul, lui assurant qu’il ne lui arriverait rien.

Les déclarations de l’ancien directeur de la CIA confortent les voix aux États-Unis qui réclament vérité et justice pour le cas Khashoggi.

Pour le deuxième anniversaire du meurtre du journaliste le 2 octobre dernier, des législateurs américains réunis à l’occasion d’une conférence virtuelle du Projet sur la démocratie au Moyen-Orient (POME),ont insisté sur le fait que  « les relations amicales entre les États-Unis et l’Arabie saoudite ne devraient pas empêcher Washington de tenir cet État responsable des infractions aux droits de l’homme ».

Pour  « une enquête internationale et indépendante »

« Le président Trump a non seulement écarté les preuves de la responsabilité du prince héritier Mohammed ben Salmane dans l’assassinat ; il s’est rapproché encore plus de ce régime immoral, en lui vendant des armes pour sa guerre désastreuse au Yémen, et en mettant le savoir-faire nucléaire de notre pays entre ses mains », a ainsi déclaré le sénateur démocrate de Virginie Tim Kaine au cours de cette rencontre.

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« Permettez-moi d’être clair : nous tiendrons l’Arabie saoudite responsable de ces crimes odieux jusqu’à ce que nous apercevions une amélioration spectaculaire du traitement des journalistes et des dissidents politiques par la nation », a-t-il prévenu.

Des défenseurs des droits humains ont appelé à une enquête internationale pour « établir la vérité » sur le meurtre du journaliste saoudien.

Des représentants en Turquie d’Amnesty International et de Reporters sans frontières (RSF) ont dénoncé le procès des assassins présumés qui s’est tenu en Arabie saoudite, le qualifiant de « parodie de justice » lors d’une commémoration organisée à Istanbul.

Ces ONG ont par ailleurs appelé à « une enquête internationale, indépendante et objective » pour « élucider le meurtre et traduire les responsables devant la justice ». 

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