Liban : neuf morts au troisième jour d’affrontements entre Palestiniens dans un camp de réfugiés
Les combats intenses entre groupes palestiniens armés dans un camp de réfugiés libanais ont repris lundi 31 juillet au matin selon la presse locale.
Au moins trois personnes sont mortes dans ces nouveaux combats, portant le bilan à neuf morts depuis le commencement samedi. Plus d’une quarantaine de personnes ont été blessées.
Les tensions se sont accrues dans le camp de réfugiés ce weekend suite à la tentative d’assassinat d’un cadre d’un groupe local rival du Fatah, qui contrôle la sécurité dans le camp.
Parmi les personnes tuées dimanche figurait Abu Sheref el-Armoushi, important commandant du Fatah dans le camp, avec quatre de ses gardes du corps. Tous les cinq ont été abattus dans une embuscade par des assaillants inconnus.
Après ce meurtre, il y a eu une escalade des combats entre les combattants du Fatah et des factions armées. On recense notamment l’utilisation de mitrailleuses lourdes, de grenades et de missiles portatifs.
Un cessez-le-feu a été conclu dimanche soir lors d’une rencontre entre les différentes factions qui comptait des représentants du Hezbollah et de son allié, le mouvement Amal, qui exerce une influence dans le sud du Liban.
Au moins 200 familles déplacées
Mais l’agence de presse officielle libanaise (NNA) indique que les combats ont repris lundi matin : des affrontements ont été entendu à travers Sidon.
Un missile est tombé hors du camp dans le sud de la ville mais n’a fait que des dommages limités selon NNA.
L’agence précise que les combats ont paralysé l’activité dans les écoles, les universités et les centres communautaires, car la population s’est abritée à l’intérieur ou a fui le camp pour éviter d’être prise dans les tirs croisés.
Dorothee Klaus, directrice de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens au Liban (UNRWA), indique que les combats ont déplacé au moins 200 familles jusqu’à présent.
L’agence de l’ONU a annoncé dimanche suspendre toutes les opérations dans le camp à cause des combats qui ont endommagé deux de ses écoles.
Ain al-Helweh est situé à Sidon, dans le sud du Liban, et il s’agit du plus grand camp de réfugiés palestiniens du pays. Il accueille une population de près de 80 000 personnes qui vivent dans une zone d’un peu plus de 1,5 kilomètre carré.
UNRWA supported by volunteers opens school as shelter for desperate populations with nowhere to go fleeing from Ein El Hilweh camp. Displacement due to violence is a recurrent experience of #PalestineRefugees in 🇱🇧 across every generation. pic.twitter.com/3IkXImOu0O
— Dorothee Klaus (@DUALEBField) July 30, 2023
Traduction : « L’agence, soutenue par des volontaires, ouvre une école pour servir de refuge aux populations désespérées qui n’ont nulle part où aller quand elles fuient le camp de Ain al-Helweh. Le déplacement à cause des violences est une expérience récurrente des réfugiés palestiniens au Liban au fil des générations. »
Plus de 480 000 réfugiés palestiniens enregistrés vivent dans une douzaine de camps à travers le Liban.
La sécurité et la gouvernance au sein de ces camps relèvent de la responsabilité des factions palestiniennes, principalement le Fatah.
Les forces libanaises n’interviennent pas dans les affaires en matière de sécurité au sein des camps mais contrôlent des checkpoints à leurs abords.
Des affrontements éclatent parfois entre le Fatah et les activistes de petits groupes armés qui contrôlent les rues et les quartiers dans le camp et qui repoussent les activistes du Fatah depuis certains checkpoints dans la zone.
En août 2022, un important responsable du Fatah avait été abattu par un assaillant non identifié dans le camp et des affrontements limités avaient eu lieu en 2021.
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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