En Libye, des avions russes viennent à la rescousse de Khalifa Haftar
Selon de multiples sources, dont l’agence de presse américaine Bloomberg, un nombre indéterminé d’avions de chasse et de bombardiers volant sous bannière syrienne auraient atterri ce mercredi 20 mai dans les aérodromes de Tobrouk et d’al-Djoufrah pour soutenir l’Armée nationale libyenne (ANL) du général rebelle Khalifa Haftar.
Une image du satellite Sentinel 1, balayant la base aérienne d’al-Khadim, à l’est de Benghazi, montre trois appareils sur le tarmac.
Le journal italien La Repubblica, dans un article publié jeudi 21 mai, rapporte que selon Fathi Bachagha, ministre de l’Intérieur du Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli, l’armée de l’air russe a déplacé vers l’est de la Libye six MiG-29 et deux Soukhoï Su-24 en provenance de Syrie.
Les avions sont partis de la base russe de Hmeimim en Syrie et ont été escortés en vol par deux Soukhoi Su-35.
En réalité, il s’agirait plutôt de six MiG-29. Des sources libyennes évoquent aussi à Middle East Eye deux hélicoptères d’attaque Mi-24 que certaines sources confondent avec des bombardiers Soukhoï Su-24. Il se pourrait que d’autres avions rejoignent ce groupe d’attaque constitué à la hâte pour sécuriser le ciel libyen du côté de l’ANL, qui ne dispose pas d’avions.
Des informations en provenance des partisans de Khalifa Haftar affirment que l’ANL promet de déclencher la plus grande campagne aérienne du pays.
Cette déclaration a été faite par le commandant des forces aériennes, Saqr al-Jarushi. Selon lui, cette campagne peut légitimement être lancée, les forces turques étant devenues « des cibles légitimes pour l’Armée de l’air libyenne ».
Sur l’origine des appareils et de l’ordonnateur du transfert, de nombreuses sources évoquent une commande des Émirats arabes unis (EAU) passée à la Biélorussie. Une commande peut-être gérée par une compagnie militaire privée russe qui aurait joué les chasseurs de tête pour trouver les équipages capables de piloter et de maintenir ces avions. Nos sources parlent de pilotes retraités serbes, biélorusses et russes.
Des allures de guerre totale
Cette accélération des événements pourrait préfigurer l’organisation d’une attaque musclée contre les forces du GNA et les forces turques qui les soutiennent, stationnées à l’ouest du pays.
Les MiG-29 pourraient servir à faire la police de l’air pour permettre à des Mirage 2000-9 émiratis stationnés depuis un moment dans l’ouest égyptien de bombarder les frégates turques ou les centres opérationnels de l’armée turque en Tripolitaine.
Le 11 avril, un bombardement de précision effectué par des Mirage émiratis avait détruit des bâtiments à Abu Qurayn.
Le 6 mai, une photo satellite prise au-dessus de la base aérienne égyptienne de Sidi Barrani, à moins de 100 km de la frontière libyenne, montrait six Mirage 2000-9 émiratis sur le tarmac, prêts à décoller.
Les Émirats disposent aussi de ravitailleurs en vol et même, depuis quelques jours, de leur premier Awacs (avions-radars) qui pourraient connaître l’épreuve du feu en Libye.
La guerre en Libye risque de prendre des allures de guerre totale avec l’obstination de la Turquie et des Émirats à aller vers une solution militaire exclusive.
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