EN IMAGES : Les manifestants de la région fêtent 2020 avec défi et espoir
Algérie
En avril, le président Abdelaziz Bouteflika a annoncé sa démission après un mois et demi de manifestations exigeant son départ après presque vingt ans au pouvoir.
Depuis, les Algériens ont continué à manifester les mardis et les vendredis pour demander le démantèlement complet du système. Abdelmajid Tebboune a été élu président le 12 décembre malgré une forte abstention. Une partie de la population considère cette élection comme un maintien du statu quo politique.
Les étudiants algériens ont manifesté mardi 31 décembre pour la 45e semaine consécutive, signe que la mobilisation populaire se poursuivra en 2020 (MEE / Mohamed Kaouche)
Soudan
En avril 2019, quelques jours seulement après la chute d’Abdelaziz Bouteflika en Algérie, le président Omar el-Béchir a été renversé après environ cinq mois de manifestations, marquant la fin de son règne de 30 ans.
« Commencer 2020 sans islam politique et sans Béchir est une grande victoire pour le peuple soudanais », assure à Middle East Eye Salma Hassan, une résidente de Khartoum âgée de 25 ans, à la veille du Nouvel An.
À Khartoum, les Soudanais qui faisaient la fête ont scandé mardi soir des slogans du soulèvement : « Justice, liberté et paix » et « La révolution est l’option de la nation ».
« Nous sommes fiers que notre génération ait rendu cela possible », explique Murtada Hashim, 31 ans. « Aujourd’hui, nous nous souvenons également des martyrs de la révolution et nous disons que nous pouvons pardonner, mais nous n’oublierons jamais. »
C’est la première fois que les Soudanais ont pu célébrer la nouvelle année librement dans les rues, après la suppression des lois restrictives de l’ère Béchir régissant l’ordre public.
« Nous continuerons à avancer dans la démocratie et nous ne retournerons jamais à la dictature », témoigne un autre manifestant, Nadir Abdul Latif. (MEE / Mohammed Amin)
Irak
Depuis le 1er octobre, les Irakiens de tout le pays manifestent contre le gouvernement, la corruption, le sectarisme et le chômage.
Les troubles ont poussé le Premier ministre Adel Abdel-Mehdi à démissionner, mais les manifestants exigent un changement en profondeur car plus de 450 personnes ont été tuées et environ 25 000 ont été blessées depuis le début des manifestations.
« En tant que manifestant et Irakien, je souhaite la paix et la sécurité à l’Irak et je souhaite me débarrasser de toute la classe politique », confie à MEE Murtadha Hamoudi, 23 ans. « [Je veux] un gouvernement qui accorde des droits égaux à tous les Irakiens, un gouvernement sans corruption et qui tient compte de son peuple et non des étrangers. »
Les manifestants de la place Tahrir de Bagdad ont notamment marqué la nouvelle année en érigeant un « mur de vœux » sur lequel les participants ont écrit leurs espoirs pour l’avenir.
« Je souhaite que le monde entier vive en paix, 2019 a, pour moi, était un tournant pour voir la vie en plus grand », affirme Mustafa Al-Ani, 47 ans, à MEE. « L’année 2019 a été celle qui a illuminé les générations pour qu’elles triomphent de l’injustice.» (MEE / Azhar Al-Rubaie)
Liban
Le Liban, comme l’Irak, vit sa « révolution d’octobre » depuis trois mois. Les manifestants appellent aux mêmes changements politiques drastiques dans un contexte économique désastreux.
Des milliers de personnes se sont rassemblées dans le centre-ville de Beyrouth mardi soir pour écouter de la musique en direct et partager un repas avec d’autres manifestants.
« C’est une source d’inspiration de voir une portion aussi large de la société représentée au cours de ces deux mois, depuis le début de la révolution », explique à MEE Dana, une manifestante. « Nous avons profité de l’occasion pour célébrer les acquis de la révolution et préparer une année à venir difficile. »
« Cela me laisse plus d’espoir, surtout quand je vois le sens de la responsabilité collective qui a contribué au succès de la soirée. Nous avons tous intérêt à voir la révolution réussir. » (MEE / Lynn Chaya)
Middle East Eye propose une couverture et une analyse indépendantes et incomparables du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et d’autres régions du monde. Pour en savoir plus sur la reprise de ce contenu et les frais qui s’appliquent, veuillez remplir ce formulaire [en anglais]. Pour en savoir plus sur MEE, cliquez ici [en anglais].