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Les dix meilleurs articles de Middle East Eye en 2019

Quels sont les articles que vous avez le plus partagés ? Quelles sont les actualités qui ont marqué l’année ? MEE revient sur une très riche année 2019
Par MEE

Maroc : étalage de luxe royal en mer pendant que les Marocains émigrent en masse

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Le roi Mohammed VI prononce un discours à Rabat, le 30 mars 2019, lors de la visite du pape François (AFP)

Ignacio Cembrero

Pendant que Mohammed VI recevait ses invités à bord, son fils, le prince héritier, Moulay Hassan (16 ans), sa fille, Lalla Khadija (12 ans), et son ex-femme, Lalla Salma (41 ans), étaient eux aussi en vacances à l’autre bout de la Méditerranée, en mer Égée, d’après la presse grecque. 

De l’île de Skiathos, ils ont appareillé le 7 juillet pour une croisière de dix jours à bord du Serenity, un yacht de luxe dont la location coûte entre 550 000 et 600 000 euros la semaine, un chiffre donné également par la presse grecque et repris par certains médias marocains.

Cet étalage de luxe maritime a coïncidé avec la divulgation de chiffres, en général tenus secrets, sur la montée en puissance de l’émigration clandestine marocaine par mer vers l’Espagne. 

Au cours de l’année 2018, les Marocains ont représenté un peu moins de 22 % des 57 498 harragas (sans papiers) arrivés à bord de 2 109 rafiots sur les côtes espagnoles. 

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Pro-Netanyahou, religieux et mal intégrés : qui sont les Français installés en Israël ?

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Netanya, surnommée la « petite Riviera » en référence à la Côte d’Azur française, est avec Jérusalem la destination préférée des Français qui émigrent en Israël (MEE/Marie Niggli)

Marie Niggli

Désormais, les juifs qui quittent la France sont plus religieux, très majoritairement séfarades (originaires des pays méditerranéens) et souvent poussés par l’antisémitisme, qu’il soit réel ou ressenti.

Sarah, 55 ans, est quant à elle en vacances à Netanya. Mais elle a la nationalité israélienne et tous ses enfants sont nés en Israël, où elle a vécu plusieurs années dans les années 90 et où elle veut revenir s’installer dans quelques mois. L’un de ses fils fait son service militaire, obligatoire dans le pays.

« On sent qu’aujourd’hui la France est capable de lâcher ses juifs », affirme-t-elle, amère. Elle raconte avoir essuyé plusieurs fois en France des insultes liées à sa judéité.

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Algerian pride : la marche des fiertés 

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Les Algériens ont beaucoup manifesté en famille ce 8 mars 2019 contre un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika (MEE/Mohamed Kaouche)

Seloua Luste Boulbina

La protestation n’est pas venue des intellectuels, bien qu’ils la soutiennent et y participent. Elle n’est venue ni des partis, ni des organisations.

Elle s’est spontanément instituée dehors, aux yeux de tous, sans préméditation. C’est une sortie de l’enfermement. Une levée de la chape de plomb.

Un nouveau printemps « arabe » ? Une réconciliation avec le passé ? « Nous sommes vaccinés contre le chaos », soutient un manifestant.

En tout cas, une dignité et un amour de soi retrouvés. « Merci, merci, merci de nous sortir du coma artificiel dans lequel on nous a plongés pendant 30 ans », poste Rim. « Après 200 ans de trauma, voici ce que j’appelle résilience. Enfin on se parle, enfin on s’aime, enfin. » Pour éteindre la flamme, le gouvernement décrète que les étudiants sont en vacances dès à présent.

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Du Printemps arabe à la marginalisation du monde arabe

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Affrontements au Caire, le 6 février 2012, entre manifestants et policiers devant le siège de la sécurité (AFP)

Adlene Mohammedi

Le monde arabe a bien tremblé comme un seul homme en 2011. Dès avril 2011, l’un des connaisseurs les plus fins du monde arabe, Georges Corm, évoque « l’unité retrouvée des peuples arabes ». Cette unité n’est hélas pas au rendez-vous. Le monde arabe prend plutôt le chemin de la fragmentation. 

Nous ne nous intéressons pas ici aux diverses expériences politiques nationales (tunisienne, libyenne, égyptienne, syrienne …) et aux transformations internes, mais aux grands équilibres géopolitiques, aux rapports de force. 

Un certain nombre d’États naguère relativement puissants ou influents ont disparu ou se sont considérablement affaiblis. 

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Au Liban, les réfugiés palestiniens scrutent les manifestations avec espoir et appréhension

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Un garçon passe devant un graffiti réalisé par le réfugié palestinien originaire de Syrie Ghayath al-Rawbeh, sur un mur de la place al-Nour à Tripoli (Liban), le 24 octobre 2019 (AFP)

 Jenny Saleh 

Les revendications portées par les Libanais ressemblent à celles réclamées par la population des camps.

Les 174 000 réfugiés palestiniens – selon une étude publiée par le Bureau central des statistiques palestinien en 2017 – ne jouissent que d’un accès restreint à l’emploi, avec 72 métiers que la loi libanaise leur interdit d’exercer, mais aussi à l’éducation et à la santé, les réduisant à vivre dans une situation plus que précaire. La moitié d’entre eux vit dans l’un des douze camps répartis sur le territoire.

Selon ce même rapport, la population active palestinienne compterait 51 393 personnes, frappées par un taux de chômage de 18,4 %, qui grimpe à 43,7 % pour la tranche des 15-19 ans et à 28,5 % pour celle des 20-29 ans.

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EXCLUSIF : Le plan secret entre les États du Golfe et Israël pour réhabiliter Assad

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Panneau d’affichage à Damas indiquant : « Si la poussière du pays pouvait parler, elle dirait Bachar al-Assad » (AFP)

David Hearst

L’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l’Égypte ont manigancé un plan avec Israël pour accueillir de nouveau le président syrien Bachar al-Assad au sein de la Ligue arabe afin de marginaliser l’influence régionale de la Turquie et de l’Iran, révèle en exclusivité Middle East Eye.

Cette initiative diplomatique a été approuvée lors d’une réunion secrète, tenue dans une capitale du Golfe en décembre 2018, à laquelle ont assisté de hauts responsables des services de renseignement des quatre pays, dont Yossi Cohen, directeur du Mossad, ont indiqué à MEE des sources au fait de cette réunion.

La réunion a également été organisée en réaction au « refroidissement » notable des relations entre le président américain Donald Trump et Riyad depuis l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul en octobre.

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Sahara occidental et « accord du siècle » : le Maroc à l’heure de choix décisifs

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Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, dans l’enceinte de la mosquée al-Aqsa, dans la vieille ville de Jérusalem, le 27 mars 2018 (AFP)

Abdellah El Hattach

Si par son partenariat avec le Maroc, la Russie cherche, notamment, à étendre son influence géopolitique sur cette région stratégique de la Méditerranée occidentale, Washington en revanche dispose déjà d’un pied-à-terre dans cette région –grâce à sa VIe flotte et à l’AFRICOM (commandement des États-Unis pour l’Afrique) – et cherche plutôt à recruter de nouveaux amis en faveur de son allié israélien et à commercialiser son fameux « accord du siècle ».

Mais on est là dans l’ordre du chantage pur et simple : une flexibilité des États-Unis dans le dossier du Sahara occidental contre une normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Non seulement cette approche est inadmissible pour le Maroc, mais elle est contreproductive.

Le Maroc, dont le roi est président du Comité Al-Qods, a longtemps facilité les contacts pour la paix entre Palestiniens et Israéliens mais uniquement dans le cadre de la légalité internationale et du droit immuable des Palestiniens à disposer de leur État.

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Kais Saied : un projet de démocratie radicale pour la Tunisie

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Kais Saied, un universitaire de 61 ans sans parti ni structure, recueille 18,9 % des voix, d’après les chiffres de l’instance électorale et portant sur deux tiers des suffrages (AFP)

Thierry Brésillon

En réalité, Kais Saied est un coureur de fond, constant dans sa conviction que la transition, depuis 2011, a trahi les aspirations de la révolution et que les défis de la Tunisie exigent une pensée et des méthodes nouvelles.

Souvent médiatisé durant la période de l’Assemblée constituante, entre 2012 et 2013, il a acquis une réputation de sérieux et d’intégrité morale. Mais surtout, malgré son côté un peu rébarbatif, des jeunes proches des aspirations des mobilisations révolutionnaires se sont reconnus dans son discours. 

Et au fur et à mesure que la scène politique tunisienne s’écharpait dans une querelle identitaire dans laquelle il refusait de rentrer, puis s’autocongratulait dans la célébration du compromis et de « la Constitution la plus libérale du monde arabe », il a disparu des médias. 

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Affaire de « l’étoile jaune » : comparer n’est pas un crime

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Manifestation contre l’islamophobie et toutes les formes de racisme devant la gare du Nord, à Paris, le 10 novembre 2019 (AFP)

Pierre Tevanian

Il est absolument vrai que dans la France de novembre 2019, l’État ne rafle pas les enfants musulmans pour les envoyer dans des chambres à gaz, comme nous le rappelle aimablement Alain Jakubowicz, responsable de la LICRA, dans un tweet du 10 novembre. Mais de ce constat tout à fait irréfutable, il tire une conclusion tout à fait contestable : que la référence à ce passé dans une manifestation contre l’islamophobie est « à vomir » et que les personnes qui l’ont faite « se sont déshonorées ».

Je dis qu’il a tort parce qu’il arrive que le présent qu’on vit et le passé auquel on le compare ne se situent pas aux antipodes l’un de l’autre, et que leur rapprochement soit donc autre chose que l’indécente banalisation ou la malhonnête instrumentalisation d’un symbole.

Il arrive qu’entre le comparant et le comparé, il n’y ait pas un abîme de non-sens mais un écart, et que le franchissement de l’écart obéisse à une tout autre logique que celle de la volonté de banalisation : celle de la peur principalement, qui n’est pas forcément bonne conseillère mais peut l’être – et doit en tout cas être entendue pour ce qu’elle est, et non diabolisée.

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La vie après Daech : les témoignages de Françaises condamnées

Des étrangères font la queue dans le camp d’al-Hol, qui abrite les épouses et enfants de membres de l’État islamique, dans le gouvernorat de Hassaké, au nord-est de la Syrie, le 28 mars 2019 (AFP)
Des étrangères font la queue dans le camp d’al-Hol, qui abrite les épouses et enfants de membres de l’État islamique, dans le gouvernorat de Hassaké, au nord-est de la Syrie, le 28 mars 2019 (AFP)

Céline Martelet et Édith Bouvier

Le plan de l’opération de Hafsa était prêt, elle avait assigné sa tâche à chacune. Sur internet, l’adolescente avait cherché la plus grande salle de concert à Paris. « Le mode opératoire, c’était que moi et une autre fille, on devait entrer dans la salle par derrière, tirer sur la foule puis recharger et retirer pour faire un maximum de morts », explique-elle.

« Il y aurait l’intervention de la police forcément, mais on ne voulait pas se rendre donc on s’est dit : soit on se fait tirer dessus, soit on se fait sauter avec une ceinture explosive. À force, vous n’avez presque plus d’émotions. Moi, ça ne me faisait pas peur de mourir à l’époque. Mais une fille du groupe a pris peur et nous a dénoncées à la police. C’est cela qui a mis fin à notre projet. »

La jeune fille chargée d’acheter les armes a en effet craqué. En avril 2016, Hafsa est arrêtée par les services de renseignement français. Elle a encore 15 ans.

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