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Amina Wadud : « Je ne crois pas à une seule manière d’être musulman »

L’islamologue américaine de renom, dont l’œuvre clé, Le Coran et la femme, vient d’être traduite en français 30 ans après sa parution initiale aux États-Unis, analyse la question du genre dans le contexte coranique et les ressorts de l’identité musulmane
« Je porte le foulard quand je veux et je l’enlève quand je veux. Chaque femme devrait pouvoir choisir. Lorsque l’État choisit pour une femme, il fait de cette dernière un enfant qui doit se voir dicter ce qu’il met sur son corps » - Amina Wadud (University of Kentucky)
« Je porte le foulard quand je veux et je l’enlève quand je veux. Chaque femme devrait pouvoir choisir. Lorsque l’État choisit pour une femme, il fait de cette dernière un enfant qui doit se voir dicter ce qu’il met sur son corps » - Amina Wadud (University of Kentucky)

« Qu’est-ce que cela signifie être une femme dans le contexte coranique ? Qu’est-ce que l’identité – qu’elle soit féminine ou masculine – signifie dans le Coran ? » 

Ces questions, Amina Wadud y a longtemps songées avant de tenter d’y répondre en s’appuyant sur sa propre trajectoire, d’abord. En comblant un océan de recherches asséché, ensuite.

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« Je n’avais pas toutes ces connaissances à l’époque de la publication de ma thèse. Tout simplement, parce qu’il n’existait pas encore de recherches combinant les études de genre et l’islam. » 

C’est un livre court, vif, et incontournable. En 1992, Amina Wadud, connue comme « The Lady Imam », publie Qur’an and Woman, aujourd’hui traduit en français par les éditions Tarkiz.

Dans ce texte, la chercheuse propose une lecture, inédite et audacieuse pour l’époque, de la question du genre (à savoir la dimension identitaire, historique, politique, sociale, culturelle et symbolique des identités sexuées) et des rapports hommes-femmes, à l’aune de l’exégèse coranique. 

Si son analyse est source de dissensus, Amina Wadud a été l’une des premières – sinon la première – à poser les bases théoriques du féminisme musulman, fondé sur le Coran. Et c’est bien là que réside la puissance de la pensée de Wadud, puisqu’elle prend appui sur l’exégèse du texte sacré lui-même. 

Autre apport fondamental du travail d’Amina Wadud, la perspective qu’il offre aux lecteurs, musulmans notamment, de dissocier la compréhension historique des textes religieux de leur portée universelle et temporelle. D’en faire des outils pour appréhender le présent.

Un enjeu qui résonne avec acuité dans le contexte de crise que traverse la pensée musulmane aujourd’hui, mais aussi l’ensemble des sociétés concernées par la présence musulmane. 

À bien des égards, Le Coran et la femme trace une voie d’apaisement au sein des populations musulmanes elles-mêmes. Car il semble évident que la façon de vivre et pratiquer la foi musulmane (ou autre, d’ailleurs) au XXIe siècle constitue un nœud gordien, à l’origine de nombreuses crispations dans les sociétés dites sécularisées. 

Pourtant, Amina Wadud se garde bien de proposer un chemin unique pour construire une identité musulmane qui se conformerait à un modèle. Son ouvrage comme son enseignement scientifique et intellectuel dessinent les contours singuliers de l’identité musulmane. Et si cet ouvrage fait autorité, c’est aussi parce qu’il rappelle à sa manière les vertus de la dispute intellectuelle. 

Middle East Eye : Avant d’entrer dans le vif du sujet, pourriez-vous nous expliquer pourquoi il a fallu attendre 30 ans avant de lire la version française de votre livre Le Coran et la femme ?

Amina Wadud : C’est une question intéressante. J’ai des hypothèses sur le fait que la version française a pris 30 ans avant d’être disponible. Le livre Qur’an and Woman a été publié, pour la première fois, en 1992. Il s’agit de mon travail de thèse, qui a été soutenue en 1988. C’est un livre maintenant daté pour moi. Mais je suis curieuse de voir que ce livre est une nouveauté dans d’autres pays. 

La spécificité de ce livre est qu’il s’intéresse à une branche bien précise d’une discipline particulière, à savoir le tafsir ou exégèse coranique. Le champ de l’analyse coranique n’a pas été favorable aux femmes-interprètes jusqu’au XXe siècle. Nous n’avons pas d’archives ou de traces écrites des interprétations du Coran menées par des femmes. 

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En réalité, pendant des années, l’on pensait que cette absence du tafsir fait par les femmes n’était pas un enjeu. Quelle différence cela faisait-il ? Pour comprendre et apprécier la valeur de ce qu’il se passe dans ce livre, vous devez d’abord comprendre où se situe le Coran au sein de l’islam et de son histoire politique, géographique et spirituelle.  

Ensuite, vous devez envisager cette nouvelle approche qui consiste à impliquer le genre en tant que courant de pensée. Une démarche qui est vraiment très récente et qui a émergé il y a une vingtaine d’années.

La France compte une minorité musulmane importante et, si vous souhaitez la saisir, votre réflexe naturel ne va pas consister à promouvoir un livre qui décrit une trajectoire particulière au sein d’une branche d’une science religieuse, à savoir le tafsir. Ce n’est que lorsque vous avez pu lire la traduction que vous vous rendez compte qu’il y a des idées pertinentes dans le contexte français.

MEE : Votre livre est le fruit de vos recherches mais aussi de votre conversion à l’islam. Comment le chemin personnel a-t-il croisé la carrière scientifique ?

AW : Je me suis convertie à l’islam quand j’avais 20 ans. En tant qu’étudiante en licence universitaire, j’étais sensible à la vérité. La recherche de la vérité m’a été inspiré par mon propre père, un pasteur méthodiste dont la trajectoire de vie s’est fondée sur la recherche de la vérité à la lumière de la foi. 

Moi, qui suis finalement devenue une « voyageuse du monde », je n’arrivais pas à me satisfaire de l’idée que la vérité ne relèverait que d’une religion. Après une tendre relation avec mon père, qui m’a élevée dans l’amour de Dieu, je suis devenue bouddhiste pratiquante et je continue de pratiquer la méditation, encore aujourd’hui. 

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Lorsque j’ai commencé à me documenter sur l’islam, j’étais déjà ouverte à la possibilité d’une conversion. Je suis devenue musulmane le jour de Thanksgiving 1972 et, en mars 1972, je suis, littéralement, tombée amoureuse du Coran. Je suis très chanceuse car je suis encore amoureuse de ce texte. 

À cette époque, j’ai décidé, en tant qu’étudiante, que j’embrasserais le chemin de la connaissance. Cela a d’abord consisté à ôter tout ce qui pouvait se trouver entre le Coran et moi-même, tout ce qui pourrait entraver une lecture directe et personnelle de ce texte. Quand j’ai découvert ce texte, je ne lisais que des traductions. J’ai donc décidé d’étudier la langue arabe lors de la décennie suivante. 

À partir de cet apprentissage, je me suis mise à étudier le Coran en lui-même dans le cadre de ma thèse de doctorat. Apprendre l’arabe tout en faisant une thèse de doctorat est une démarche singulière et je ne la recommanderais vraiment pas… Je l’ai fait car j’étais animée par le désir de comprendre ce texte au-delà des très mauvaises traductions anglaises. 

MEE : Compte tenu de l’image dégradée de l’islam, notamment en France, pensez-vous qu’une trajectoire comme la vôtre serait encore possible à notre époque ? 

AW : Vous savez, personne n’est capable de vous dire qui vous allez aimer. Dans mon cas, ma trajectoire s’explique aussi par le fait que j’étais une « nerd » [« intello »] et que la lecture était mon hobby. Lire était pour moi une aventure me permettant d’expérimenter d’autres univers ou de comprendre différentes dimensions de certains univers qui m’étaient familiers, d’autres cultures divergentes. 

Manifestation « marche du voile » à Avignon, France, le septembre 2016 (AFP/Franck Pennant)
Manifestation « marche du voile » à Avignon, France, en septembre 2016 (AFP/Franck Pennant)

Je ne crois pas au cheminement unique. Je pense plutôt que l’on prend des détours qui permettent de donner du sens à la route que l’on emprunte et qui fondamentalement visent à répondre aux questions suivantes : qu’est-ce que cela veut dire être un humain ? Pourquoi sommes-nous là ? Qui sommes-nous et où allons-nous ? Que faisons-nous de cette chose qu’est la vie ? Par conséquent, je ne crois pas à une seule manière d’être musulman. Je ne crois pas que chaque musulman devrait être amoureux du Coran. J’ai été privilégiée. 

MEE : Votre livre, comme vous l’écrivez, ne parle ni des femmes musulmanes, ni de l’islam et des femmes. Il traite du genre et de ce qu’en dit ou non le Coran. Pourquoi cette question est-elle un sujet de crispation ?

AW : Pour un grand nombre d’individus, le fait de questionner son identité n’a pas lieu d’être. Tout change quand émerge un conflit entre notre perception de nous-mêmes et ce que le monde – famille ou détracteurs – projette sur ce que nous sommes. Évidemment en tant que cisgender female [femme dont l’identité de genre est en phase avec le genre assigné à la naissance], j’ai assimilé le fait d’être une femme comme un acquis. 

On ne cesse de renforcer les extrêmes en raison de l’attention qu’on leur accorde, alors qu’on ignore les musulmans pacifiques, épris de vivre-ensemble, éduqués, altruistes et ouverts, qui pratiquent leur religion sereinement

Quand je suis devenue musulmane, j’ai pris pour acquis le fait d’être une femme musulmane. Cependant, quand j’ai commencé à voyager et à étudier, j’ai réalisé qu’il fallait prendre du recul pour saisir le rôle du genre, en particulier comment ses différentes significations sont appréhendées. 

Je me suis alors posé des questions sur ma situation de femme cisgenre, afro-américaine et musulmane aux États-Unis. J’avais des questions auxquelles je devais répondre. Qu’est-ce que cela signifie être une femme musulmane ? Fallait-il suivre la voie malaisienne, saoudienne, sud-africaine ? Parmi ces projections de l’identité musulmane, laquelle faisait sens pour moi ? 

J’ai décidé que la meilleure source d’information pour moi afin de répondre à ces questions était de m’en remettre à la parole d’Allah, c’est-à-dire le Coran. 

Constater des disparités entre ce que je comprenais du Coran et ce que je voyais en pratique m’a conduite à adopter une attitude de remise en cause d’une sorte d’autorité naturelle.

Comme j’ai vécu la partie la plus significative de ma vie en tant que musulmane, j’ai tendance à considérer que cet aspect de mon identité est fondamental dans ma manière de poser des questions et de comprendre les réponses qu’on me fait. Il s’agit vraiment d’un exercice d’équilibriste entre tous les aspects de mon identité. 

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D’ailleurs, ceci explique pourquoi je dis souvent que si j’avais écrit Le Coran et la femme aujourd’hui, je l’aurais appelé Le Coran et le genre. En effet, être une femme n’est pas un genre, il y a des hommes qui ont également un genre. 

C’est pourquoi quand je dis qu’il faut lire le Coran en utilisant le genre comme catégorie de pensée, c’est pour bien signifier qu’il ne s’agit pas uniquement des femmes, ce qui explique pourquoi le titre du livre est Qur’an and Woman et non pas Qur’an and Women

Qu’est-ce que cela signifie être une femme dans le contexte coranique ? Qu’est-ce que l’identité – qu’elle soit féminine ou masculine – signifie dans le Coran ? Je n’avais pas toutes ces connaissances à l’époque de la publication de ma thèse. Tout simplement, parce qu’il n’existait pas encore de recherches combinant les études de genre et l’islam.

MEE : Vous parliez tout à l’heure de l’apprentissage de la langue arabe. En France, une grande partie des musulmans n’est pas forcément arabophone. La pratique de l’islam peut-elle faire, selon vous, l’économie de la langue arabe ?

AW : Je ne suis pas d’accord avec cette idée qu’être un bon musulman passe par la connaissance de l’arabe. En réalité, les arabophones constituent une part minoritaire des musulmans dans le monde. 

Le plan de Dieu – théologique ou ontologique – est pour toute l’humanité. Un plan pensé uniquement pour ceux qui maîtrisent la langue arabe serait très réducteur. Il y a tellement de langues et tellement de peuples que penser que l’islam serait exclusivement destiné aux Arabes et que le reste serait secondaire est justement démenti dans le Coran, dans le verset 13 de la sourate 49.

En réalité, la langue arabe est davantage un outil. Quand vous avez un texte en arabe aussi magnifique, qui fait un usage aussi éloquent de l’arabe, si vous voulez vous approprier et comprendre le texte, la maîtrise de cette langue est nécessaire. Mais il n’est pas requis d’être un spécialiste du texte pour être musulman. La nuance est importante. 

MEE : Dans le contexte européen, l’islam est une question délicate pour les pouvoirs publics. Avec internet, les jeunes générations sont confrontées à ce que l’on a appelé « Cheikh Google ». Comment ces jeunes musulmans peuvent-ils se prémunir d’une approche dévoyée de l’islam ?

AW : Ma réponse prend un peu le contre-pied de ceci. Et comme je l’ai dit à plusieurs reprises, je pense que l’on accorde trop de place aux extrémistes. Tout cela au détriment de la majorité des musulmans du quotidien, dont on devrait parler davantage, notamment en Europe, où ils représentent une minorité religieuse. 

Aucun musulman de France n’est identique. Accepter et respecter les différences à l’intérieur de cette communauté fait partie de la solution au problème plus large de la diabolisation des musulmans

D’une certaine façon, on ne cesse de renforcer les extrêmes en raison de l’attention qu’on leur accorde, alors qu’on ignore les musulmans pacifiques, épris de vivre-ensemble, éduqués, altruistes et ouverts, qui pratiquent leur religion sereinement. 

C’est un enjeu qui concerne aussi les pays musulmans. Je vis dans un pays musulman, l’Indonésie, et la question de l’extrémisme existe aussi, mais comme la majorité de la société penche vers un islam compassionnel, inclusif, dans le cadre d’une société démocratique, cela a tendance à éclipser la petite fraction d’extrémistes. 

Je ne dis pas qu’il faut faire comme s’ils n’existaient pas et ne pas se doter d’un arsenal juridique adapté, mais à trop mettre l’accent sur eux, comme on le fait en Amérique du Nord ou en Europe, on produit l’effet inverse et on exacerbe le problème. 

Il faut donner plus d’attention aux musulmans lambda. Oui, je sais que ce n’est pas sensationnel. Mais ils sont des citoyens comme les autres et quand ils seront reconnus comme tels par les États où ils résident, ils deviendront les garde-fous de l’extrémisme. 

MEE : Le manque de structuration des Français de confession musulmane est flagrant et a de lourdes conséquences dans la façon dont les politiques les manipulent. Comment cette communauté peut-elle prendre ses responsabilités pour avancer ?

AW : Avant tout, je ne pense pas qu’unité rime avec uniformité. Je travaille sur la notion de diversité d’un point de vue philosophique, spirituel et politique. Évidemment, aucun musulman de France n’est identique. Accepter et respecter les différences à l’intérieur de cette communauté fait partie de la solution au problème plus large de la diabolisation des musulmans. 

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Il est moins important de deviser sur les différentes sensibilités et pratiques que de bien comprendre en quoi cette minorité est une cible dans le débat public. Dans ce contexte, même le « bon » musulman peut être assimilé à un « mauvais » musulman. Il faut travailler sur nos différences et accepter qu’elles font la beauté de l’islam. Le vieil adage « diviser pour mieux régner » est bien plus fort qu’on ne le croit. 

Dans le contexte américain, le « white man » est ravi de voir les noirs se quereller entre eux sur des bisbilles, car c’est autant de temps qu’ils ne consacrent pas à contester son pouvoir et ses privilèges, ce qu’on appelle le suprémacisme blanc.

Comme je l’ai dit, unité ne veut pas dire uniformité. Faisons de nos différences une force pour aller de l’avant et améliorer les sociétés dans lesquelles les musulmans vivent pour eux-mêmes, mais aussi pour les autres personnes qui y vivent, que ce soit en France ou ailleurs. 

MEE : Kahina Bahloul, qui se définit comme la première imam française, a été l’objet d’une véritable vague de harcèlement à la fois de l’extrême droite mais aussi de certains musulmans. Le dissensus entre musulmans est-il un passage obligé pour avancer ? 

AW : Je pense vraiment qu’on peut avancer sans avoir de consensus entre musulmans. Une grande partie de mes travaux a été consacrée à ces communautés subalternes, c’est-à-dire ces groupes marginalisés dans la communauté musulmane. Je pense par exemple aux communautés LGBTQ. Nous n’avons pas à être tous d’accord entre nous mais nous devons faire de notre mieux. 

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Je m’identifie comme « The Lady Imam » [« l’imam femme »]. En tant que telle, je m’intéresse et travaille sur les questions de leadership et d’autorité dans la communauté musulmane, tout en ayant conscience que je suis moi-même minoritaire. Mais cette minorité grandit de jour en jour. 

Pour résumer, je n’attends pas que tout le monde soit d’accord avec moi. Et surtout, je n’attends pas leur accord. Je ne suis pas le type de personne qui va attendre un consensus de la communauté pour agir. Je dirais que je suis une anarchiste et le resterai jusqu’à ce que je voie un système politique qui sert les intérêts de tous.

MEE : En tant que femme afro-américaine et musulmane, quel regard portez-vous sur les attaques régulières contre les femmes voilées proférées par certains politiques français ?

AW : Mes ancêtres étaient des musulmans d’Afrique. Ce qui signifie que les mères de ma mère ont été dépouillées de leurs vêtements pour être transformées en marchandises pour le regard de l’homme blanc. J’ai choisi de ne porter que des manches longues et des vêtements longs avant même d’être musulmane. Comme beaucoup de femmes noires aux États-Unis.  

Chaque femme devrait pouvoir choisir. Lorsque l’État choisit pour une femme, il fait de cette dernière un enfant qui doit se voir dicter ce qu’il met sur son corps

Après être devenue musulmane, j’ai choisi des styles pour mon foulard qui étaient plus identifiables comme étant « musulman ». Ainsi, je ne portais plus de « turbans » comme mes sœurs africaines le font.  

J’ai également choisi de me couvrir le visage pendant quatre ans lorsque je vivais aux États-Unis, puis en Libye. Je suis revenue au foulard plus court et même au port du pantalon, que j'avais abandonné pendant ces quatre années où j’étais enseignante dans une école primaire.

Pendant plus de 30 ans, je ne suis jamais apparue dans aucun espace public, même à la plage ou à la salle de sport, sans me couvrir la tête et porter des manches longues.

Puis j’ai essayé pendant un an de ne pas porter de foulard. J’ai détesté cela. Alors maintenant, je le porte quand je veux et je l’enlève quand je veux. Chaque femme devrait pouvoir choisir. Lorsque l’État choisit pour une femme, il fait de cette dernière un enfant qui doit se voir dicter ce qu’il met sur son corps. Ce n’est pas à l’État d’appuyer sur un bouton on ou off.

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