EN IMAGES : Quand les artistes s’engagent contre le commerce des armes
Welcome To Hell de Jill Gibbon et Ricky Adams (2018)
Banksy et Cassetteboy étaient au programme des expositions précédentes. Parmi les artistes de cette année figurait Jill Gibbon, dont le travail, qui comprend notamment une série de carnets de croquis en accordéon, est inspirée de sa décennie passée à fréquenter le DSEI sous couverture. Œuvre glaçante, Welcome To Hell est en réalité un bonbon offert aux clients par BAE Systems Bofors, qui commercialisait ses centres de test sous le slogan « Hell for your product, heaven for your investment » (« L’enfer pour votre produit, le paradis pour votre investissement ») (Jill Gibbon et Ricky Adams/avec l’aimable autorisation d’Art The Arms Fair)
Œuvre sans titre d’Anish Kapoor (2015)
Kapoor est réputé pour ses sculptures publiques, notamment l’Orbit dans le parc olympique de Londres. « Le coût humain, environnemental et spirituel de ce commerce ignoble est un héritage honteux que nous portons tous. Nous devons donc nous lever et nous opposer à ce commerce et à tous ceux qui profitent de la violence, de la tristesse et de la destruction qu’il entraîne », a déclaré l’artiste. Les œuvres de Kapoor et des autres artistes ont été vendues aux enchères à la fin de l’exposition et les bénéfices ont été reversés à Campaign Against Arms Trade et Reprieve (Anish Kapoor/avec l’aimable autorisation d’Art The Arms Fair)
Peace Guard II de Shepard Fairey (2016)
Les sérigraphies et les pochoirs de Shepard Fairey sont principalement connus à travers des œuvres telles que l’affiche « Hope » utilisée lors de la campagne électorale de Barack Obama en 2008 aux États-Unis. Fairey s’inspire de la culture de rue et des graffitis pour son travail, qui aborde souvent des questions sociales : ici, Peace Guard II montre son soutien en faveur de mesures de contrôle des armes à feu. « Je ne suis pas contre le deuxième amendement, je suis pour le bon sens », a-t-il déclaré en 2013. « Personne n’a besoin d’un fusil d’assaut avec un chargeur rempli de 50 balles, surtout sans que les antécédents soient vérifiés. » (Shepard Fairey/avec l’aimable autorisation d’Art The Arms Fair)
Dawn de Saba Jallas (2018)
Les collages de photos de l’artiste yéménite Saba Jallas ont pris de l’importance au cours de la guerre au Yémen. Ici, son œuvre Dawn juxtapose l’innocence d’un enfant qui joue sur une balançoire avec la brutalité cruelle du conflit. Le résultat est un tableau irréel mais presque ordinaire de la vie quotidienne dans la nation du Golfe (Saba Jallas/avec l’aimable autorisation d’Art The Arms Fair)
UK Arms Companies 2 d’Ahmed Jahaf (2019)
Ahmed Jahaf, dont le travail a été présenté lors de l’exposition de 2017, examine cette année l’approvisionnement de la coalition saoudienne par des entreprises britanniques dans son Yémen natal. Selon l’ONG Campaign against the Arms Trade (CAAT), le gouvernement britannique a octroyé des licences d’exportation d’armes d’une valeur de plus de 6,3 milliards de livres (environ 7 milliards d’euros) pour des ventes à l’Arabie saoudite depuis 2015 et de 460 millions de livres (environ 510 millions d’euros) pour les Émirats arabes unis, principal partenaire de coalition de Riyad, au cours de la même période (Ahmed Jahaf/avec l’aimable autorisation d’Art The Arms Fair)
Arms We Need de Ralph Steadman (1987)
Steadman, l’un des illustrateurs et satiristes britanniques les plus en vue du siècle dernier, est probablement connu avant tout pour son travail avec le journaliste gonzo Hunter S. Thompson. Il est réputé pour sa satire cinglante des conflits, notamment des images telles que How You Gonna Crucify A Child In Vietnam Without Any Arms. Son œuvre Arms We Need représente un homme décapité et a été produite initialement en 1987 (Ralph Steadman/avec l’aimable autorisation d’Art The Arms Fair)
Murarabungu Chigawaga 4 de Ralph Ziman (2013)
L’œuvre de Ralph Ziman, qui a grandi en Afrique du Sud, est animée par un sentiment de justice sociale : l’apartheid, la violence d’État et la militarisation font partie de ses thèmes récurrents. Elle se compose souvent de matériel militaire enveloppé et recouvert de perles de verre décorées et colorées, inspirées par des artisans d’Afrique australe. Murarabungu Chigawaga 4 montre des AK-47 travaillés à la main avec l’aide de marchands de rue zimbabwéens, que Ziman a ensuite immortalisés avec les répliques (Ralph Ziman/avec l’aimable autorisation d’Art The Arms Fair)
Sessizlik de Zehra Doğan (2019)
L’artiste et journaliste kurde Zehra Doğan a purgé trois ans de prison après avoir été accusée par les autorités turques d’entretenir des liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation interdite. Elle a finalement été libérée en février 2019. « Les guerres au Moyen-Orient se poursuivent depuis des décennies non seulement pour façonner la terre et les cartes, mais également pour façonner la vie des gens », a-t-elle déclaré. « On dépense plus d’argent pour des guerres que pour nourrir les gens, qui reçoivent donc plus d’armes que de nourriture. Leur silence n’est pas entendu dans le reste du monde » (Zehra Doğan/avec l’aimable autorisation d’Art The Arms Fair)
Marble Tub de Yasmine Diaz (2019)
Diaz est née et a grandi à Chicago. Ses parents sont originaires de la région montagneuse du sud du Yémen. Comme Jallas, elle utilise également le contraste, mêlant ici le luxe d’une salle de bain – symbole des inégalités de classe – aux ruines calcinées du Yémen (Yasmine Diaz/avec l’aimable autorisation d’Art The Arms Fair)
Ces œuvres ont été exposées en septembre à Maverick Projects, dans le quartier de Peckham à Londres. Pour plus de détails, consultez le site web de l’événement.
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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