Liban : opération de répression dans une prison suite à un attentat meurtrier
Le Front Al-Nosra menace d'exécuter d'autres otages libanais suite à l'organisation par les autorités libanaises d'un raid de grande ampleur dans une prison de Beyrouth
Dégâts causés par l'attentat de dimanche dernier dans un café du centre de Tripoli (AA).
Published date: Mercredi 9 septembre 2015 - 13:33
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Last update: 9 années 2 mois ago
Lundi matin, les forces de sécurité libanaises ont organisé un raid dans la célèbre prison de Roumieh, située à l'est de Beyrouth, en se concentrant sur un bâtiment réservé aux détenus « islamistes ».
Les forces d'élite ont effectué une descente dans le Bloc B de la prison qui abrite environ 900 détenus, dont un tiers ont été condamnés pour actes de terrorisme.
Ce raid a eu lieu après que les services de sécurité ont découvert que certains prisonniers de cette aile étaient en contact avec les militants suspectés d'avoir organisé l'attentat suicide ayant entraîné la mort d'au moins onze personnes dans un café du quartier de Jabal Mohsen à Tripoli samedi soir.
« L'opération de Roumieh a été lancée suite à la découverte d'appels entre des détenus du Bloc B et des membres de l'Etat islamique au sujet de l'attentat suicide de Jabal Mohsen », a indiqué lundi aux journalistes le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk.
L'année dernière, une enquête menée au sein du Bloc B avait révélé que malgré l'interdiction de posséder des téléphones portables, de nombreux détenus utilisaient régulièrement des smartphones qui leur permettaient non seulement de passer des appels, mais aussi d'accéder à Internet.
L'attentat de Jabal Mohsen, perpétré par deux kamikazes qui se sont fait sauter à quelques minutes d'intervalle dans la banlieue à majorité alaouite de Tripoli, a été revendiqué par la branche syrienne d'Al-Qaïda, connue sous le nom de Front Al-Nosra.
Pendant le raid, des volutes de fumée se sont élevées au-dessus du complexe alors que les hélicoptères de l'armée libanaise le survolaient à basse altitude.
Des équipes de la protection civile sont ensuite entrées dans le complexe avec au moins deux camions de pompiers.
Une ambulance de la Croix-Rouge s’est également rendue sur place et l'on rapporte que de nombreux prisonniers ont été blessés, affirmation démentie par les représentants des forces de l’ordre.
Des photographies publiées sur Twitter, qui auraient été prises depuis l'enceinte de la prison, semblent montrer de nombreuses personnes blessées par balle.
Lorsque la nouvelle du raid s'est répandue, des manifestants ont bloqué la route de Mania, une route à quatre voies du centre de Tripoli. Ce rassemblement a été organisé « en solidarité avec les détenus du Bloc B », selon la station de radio locale Voix du Liban.
La route a ensuite été dégagée par les chars de l'armée qui ont dispersé les manifestants.
Suite à l'attaque, des militants du Front Al-Nosra ont menacé de se venger.
Le groupe retient en otage vingt-cinq militaires libanais près de la frontière avec la Syrie en coopération avec l'Etat islamique (EI). Lundi matin, des partisans du Front Al-Nosra ont menacé d'exécuter d'autres otages en réponse au raid mené dans la prison.
Un message publié via un compte Twitter qui appartiendrait au service médiatique du Front Al-Nosra a promis qu'il y aurait des « surprises » en ce qui concerne les otages.
« Suite à la dégradation de la situation sécuritaire au Liban, nous vous réservons des surprises quant au destin des prisonniers de guerre que nous détenons. Restez à l'écoute. »
Des militants du groupe ont procédé début décembre à l'exécution de l'un des soldats qu'ils détenaient depuis des mois.
Selon les déclarations du Front Al-Nosra, les autorités libanaises n'ont pas satisfait aux exigences du groupe qui demande la libération de l’épouse et des enfants de son chef, détenus au Liban.
L’exécution a entraîné une large vague de protestations au Liban. Les manifestants ont bloqué des routes et brûlé des pneus pour demander au gouvernement de prendre davantage de mesures pour libérer le reste des otages.
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