Syrie : les forces d’Assad ont bombardé des zones touchées par le séisme quelques heures après la catastrophe
Les forces du gouvernement syrien ont frappé des zones gravement touchées par le tremblement de terre, lundi 6 février, peu après la catastrophe, selon des sources syriennes et des personnalités politiques britanniques.
La députée britannique Alicia Kearns, qui préside la commission des Affaires étrangères, a déclaré mardi dans un communiqué que le président Bachar al-Assad avait lancé une « attaque vraiment impitoyable et odieuse » contre Marea, une ville du nord-ouest de la Syrie touchée par le tremblement de terre, dans les heures qui ont suivi le séisme.
Reports say Marea in northern Aleppo - which was affected by the earthquake - was shelled with artillery.
— Alicia Kearns MP (@aliciakearns) February 7, 2023
Assad & Putin have relentlessly targeted the opposition, and the areas hit by the earthquake were already home to well over 2 million IDPs, many of whom live in tents 2/ https://t.co/nJBJ9uAEtK
Traduction : « Des rapports indiquent que Marea, dans le nord d’Alep – qui a été touché par le séisme – a été bombardé par l’artillerie. Assad et Poutine ont sans relâche ciblé l’opposition, les zones touchées par le tremblement de terre abritaient bien plus de 2 millions de personnes déplacées, dont beaucoup vivent dans des tentes. »
Une source militaire stationnée près des lieux a confirmé le bombardement à Middle East Eye, affirmant qu’il n’y avait « aucune perte matérielle ou humaine ».
« Tout le monde était préoccupé par le désastre du tremblement de terre », a-t-il ajouté.
Selon une source civile, le bombardement a eu lieu moins de deux heures après le tremblement de terre, qui a jusqu’à présent entraîné la mort de plus de 9 500 personnes en Turquie et en Syrie.
« J’ai entendu le bruit de plusieurs obus tombant à la périphérie de la zone vers 2 h du matin », a précisé la source.
« Complètement inacceptable »
Mamoun al-Khatib, un militant basé à Marea, a déclaré à MEE que quatre ou cinq obus avaient frappé la zone.
Des renforts militaires syriens – environ cinq chars et autres véhicules militaires – ont également été repérés se dirigeant vers la province de Soueïda, dans le sud de la Syrie, lundi matin.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, a qualifié l’attaque de Marea de « complètement inacceptable ».
« Malheureusement, cela témoigne d’un comportement connu depuis longtemps du régime d’Assad, un régime que nous condamnons, contre lequel nous avons imposé des sanctions. Et nous continuerons à le faire, en collaboration avec nos amis et partenaires internationaux, pour essayer d’empêcher que de tels comportements ne se reproduisent », a-t-il déclaré, selon Sky News.
Plus de 2 500 morts ont été recensés en Syrie, la moitié environ dans les zones rebelles du nord, proches de la Turquie, où vivent environ 4 millions de personnes.
La responsable des urgences de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Europe, Catherine Smallwood, s’adressant à l’AFP, a déclaré que le bilan final pourrait atteindre les 20 000 morts.
« On s’attend en permanence à de nouveaux effondrements, nous prévoyons donc [des bilans] huit fois plus élevés que les chiffres initiaux », a-t-elle déclaré.
« Nous constatons malheureusement toujours la même chose avec les tremblements de terre, à savoir que les premiers bilans sur le nombre de personnes décédées ou blessées augmentent de manière assez significative dans la semaine qui suit. »
Traduit de l’anglais (original).
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