EN IMAGES : Les Palestiniens de Gaza craignent « une seconde Nakba » alors qu’Israël les déplace de force
Un responsable de l’armée israélienne a ordonné le déplacement forcé des Palestiniens vivant dans le nord de Gaza, affirmant qu’ils ne seraient pas autorisés à revenir « [tant que] nous le disons [pas] » et tant qu’« une déclaration l’autorisant [n’a pas] été publiée ».
Des millions de Palestiniens du nord de Gaza ont déjà été déplacés.
La correspondante de Middle East Eye, Maha Hussaini, a déjà quitté son domicile dans le nord après les annonces d’expulsion forcée.
« Cela ressemble à une deuxième Nakba » et « de nombreuses familles quittent désormais leur domicile », a commenté un autre journaliste de MEE sur le terrain. (Photos : AFP)
Lors d’une conférence de presse en direct organisée par le gouvernement de Gaza, les Palestiniens ont assuré qu’ils « ne quitter[aient] pas leurs maisons » et qu’ils « ne connaîtr[aient] pas une répétition de 1948 », en référence à la Nakba, la catastrophe palestinienne qui a vu plus de 700 000 d’entre eux déplacés de force lors de la création d’Israël en 1948. Eux et leurs descendants n’ont jamais été autorisés à revenir.
Beaucoup de ces familles palestiniennes se sont retrouvées à Gaza et l’ordre de départ actuel rappelle le souvenir du nettoyage ethnique de 1948.
Lors de la conférence de presse, les Palestiniens se sont demandés « où se trouv[aient] la communauté internationale et les organisations de défense des droits ».
« Nous ne quitterons pas nos terres », ont-ils réitéré.
« La seule façon pour nous de quitter notre terre est de monter [vers le ciel] », a dit un homme lors de la conférence de presse.
D’autres ont critiqué le silence de la communauté internationale.
« Qui pleurera pour nous ? Il y a des membres [de cadavres] partout dans les rues, la situation est difficile, tout ce qui arrive est dû au siège. Où sommes-nous censés aller ? », a déclaré un résident à Al Jazeera Arabic.
Depuis l’attaque surprise lancée par le Hamas sur plusieurs fronts contre des communautés israéliennes, tirant des milliers de roquettes et envoyant des combattants en Israël par voie terrestre, aérienne et maritime, les forces israéliennes bombardent intensément la bande de Gaza.
Ces frappes ont fait plus de 1 500 morts côté palestinien, pour la plupart des femmes et des enfants. Plus de 1 300 Israéliens ont été tués et environ 130 personnes ramenées en captivité à Gaza.
Le Hamas a demandé aux Palestiniens du nord de Gaza de « rester fermes face à cette guerre psychologique dégoûtante menée par l’occupation [Israël] » et de « rester chez eux ».
Les Palestiniens craignent qu’une fois partis, ils ne soient plus jamais autorisés à revenir.
C’est pourquoi beaucoup s’inquiètent même des couloirs humanitaires vers l’Égypte. En 1948, les Palestiniens avaient fui vers les États arabes voisins. De nombreux réfugiés vivent encore dans ces pays et, dans la grande majorité des cas, sans citoyenneté et souvent dans des camps de réfugiés sordides.
Salim Ayoub, un Gazaoui de 65 ans, dit à Middle East Eye que « ce qui se passe aujourd’hui est une répétition de ce qui s’est passé en 1948 ».
« J’en ai discuté avec mes enfants, et nous avons décidé de ne pas partir. Nous ne quitterons pas le nord de Gaza pour aller vers le sud parce que nous ne voulons pas nous retrouver à nouveau sans abri. »
Des chars et des véhicules de l’armée israélienne ont été déployés le long de la frontière avec Gaza, après qu’Israël a ordonné l’évacuation forcée des Palestiniens du nord de la bande côtière sous blocus.
Traduit de l’anglais (original).
Middle East Eye propose une couverture et une analyse indépendantes et incomparables du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et d’autres régions du monde. Pour en savoir plus sur la reprise de ce contenu et les frais qui s’appliquent, veuillez remplir ce formulaire [en anglais]. Pour en savoir plus sur MEE, cliquez ici [en anglais].